Jean-François Plissonnier
La chaussure 100 % "Made in France"

Alors que son illustre homonyme a remporté avec César la guerre des Gaules, nul doute que "Les Souliers de Marc-Antoine" sauront conquérir le cœur des amateurs de belles chaussures dans l’hexagone.
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Invariablement, inexorablement, indéfectiblement. Lorsque l’on se penche sur un parcours professionnel, on retrouve à un moment ou à un autre quelques graines de l’enfance qui ne demandent qu’à germer une fois adulte. Il en est ainsi pour Jean-François Plissonnier qui devient intarissable lorsque l’on évoque avec lui un domaine que l’on croyait rangé au rayon des souvenirs en France : la création de chaussures.
Après avoir évolué dans les domaines de l’électronique et de l’informatique du côté de Nancy et Paris, le voici de retour il y a une dizaine d’années sur sa terre natale pour reprendre et transformer aux Chavannes, à quelques hectomètres de Chalon-sur-Saône, un vieillissant établissement qui faisait à la fois bar et épicerie. Il en fait un lieu de référence d’une part pour les cigares, d’autre part pour les alcools.
Mais depuis bien longtemps, une envie le taraude. A savoir ouvrir un bar à cirage. « Dans la famille, je cire les chaussures de tout le monde ! ». Et de se souvenir de l’élégance de son paternel à qui il enviait, enfant, ses chaussures impeccables. « Aujourd’hui, l’élégance par les souliers s’est perdue. Cependant, les consommateurs reviennent aux matières durables. Pour permettre cette longévité, il faut entretenir et c’est ce que je propose. Il s’agit d’intervenir sur l’esthétique du cuir en reprenant les couleurs, en harmonisant le style. Je n’utilise que des produits français à base de cires et d’huiles naturelles, sans résine ni silicone ».
Ayant pris conseil auprès de spécialistes dans la capitale et réalisé de très nombreux essais, Jean-François Plissonnier se lance il y a un an. Du simple cirage au décapage complet en passant par le glaçage, le client peut redonner à ses chaussures leur lustre de jeunesse. Avec un coût très raisonnable puisque les tarifs s’échelonnent de 5 à 15 €. Encore plus minutieux et délicat, le changement de couleur et/ou la réalisation d’effets sur ses souliers vous en coûtera de 30 à 40 €.

Cocorico


Alors, fin de l’histoire ? Eh bien non, puisque Jean-François Plissonnier décide de se lancer dans une nouvelle aventure que peu pensaient possible : créer une marque de chaussures 100 % française !
Une idée certes séduisante, mais qui relève du parcours du combattant dans un secteur qui, s’il était autrefois prestigieux, est tout simplement sinistré dans notre pays. De prises de rendez-vous en contacts, de déplacements en rencontres, Jean-François Plissonnier monte pas à pas un projet anachronique. Sous le nom des "Souliers de Marc-Antoine" et avec un logo qui affiche fièrement un coq - non seulement pour faire un clin d’œil à la France mais aussi à sa famille qui a longtemps été dans la vente de poulets - on découvre une marque qui joue à fond la carte tricolore. Avec le souci premier de la qualité. Pour cela, Jean-François Plissonnier a sillonné l’hexagone pour trouver les personnes aptes à réaliser les paires qu’il souhaitait et choisir la matière première, en l’occurrence le cuir.
Entouré de ses enfants, notre chef d’entreprise mise sur l’artisanat et le savoir-faire de petits créateurs du côté de Romans et de Cholet. Deux modèles seront ainsi réalisés dans le pays de la raviole et cinq dans les Mauges. Avec un premier prix qui devrait avoisiner 170 €. « Des modèles devraient être disponibles dès le mois de mai. Une série initiale de 120 paires sera réalisée à Romans. Du côté de Cholet, il y aura une soixantaine de paires ». Dans la logique de sa démarche visant à favoriser le "Made in France", Jean-François Plissonnier verra ses chaussures notamment distribuées au sein d'une boutique éphémère sur Chalon. « En ce qui concerne les femmes, nous avons prévu de sortir prochainement une paire de ballerines »...



Des projets à foison


Alors que la vente des premiers modèles débutera d’ici à quelques semaines, Jean-François Plissonnier ne manque pas de projets. Sa gamme devrait rapidement s’étendre à des domaines plus spécifiques comme le golf, le foot et le basket. Dans ce cadre, reste encore à trouver un accord de distribution avec des enseignes de sport spécialisées. Un site Internet va être mis en ligne. Enfin, dans un futur plus lointain, Jean-François Plissonnier souhaiterait créer, mais pas forcément à Chalon-sur-Saône, une boutique atelier au sein de laquelle ils partagerait son savoir avec des jeunes en formation. Un lieu où, à partir de la chaussure brute, sera réalisée l’intégralité de la finition.