Commerce en bestiaux
Unec s’installe à l’Hôpital-le-Mercier

Fin août, l’entreprise de négoce Unec emménagera dans un nouveau centre d’allotement à l’Hôpital-le-Mercier. Un bâtiment moderne, fonctionnel et géographiquement bien situé qui permettra à la plus importante entreprise de négoce de Saône-et-Loire d’accroître encore son efficacité.
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Dans quelques semaines, Unec (Union des négociants charolais) inaugurera son nouveau centre d’allotement à l’Hôpital-Le-Mercier. Bordant la route reliant Digoin à Roanne au sud de Saint-Yan (côté Loire), le bâtiment ne passe pas inaperçu tant il en impose avec ses 2.850 mètres carrés de surface couverte. Pour la plus importante entreprise de négoce de Saône-et-Loire, la construction d’un nouveau site s’imposait. Née de l’union de cinq négociants en bestiaux au début des années 2000, Unec représente aujourd’hui un volume d’activité de 52.000 bovins par an correspondant à une moyenne de mille bêtes par semaine (chiffres 2014) et un chiffre d’affaires total d’environ 63 millions d’euros. Exportateur direct, Unec allote jusqu’à près d’un millier de broutards par semaine, du mardi soir au vendredi soir. Les animaux sont ramassés en ferme le matin, allotés dans la journée et expédié en Italie le soir même. Six à huit heures de route plus tard, ils sont livrés directement à des clients engraisseurs traditionnels pour la plupart. Une logistique impressionnante et bien rôdée, qui ne pouvait plus se satisfaire des installations historiques d’Unec à Varennes-sous-Dun. Cet outil de travail désormais vétuste ne permettait plus aux vingt salariés de l’entreprise de travailler dans de bonnes conditions et il ne répondait plus aux nouvelles normes s’imposant à ce type d’installation.

Agrément export pays tiers



Les responsables d’Unec ont donc décidé d’acquérir quatre hectares de terrain sur la commune de L’Hôpital-le-Mercier dont le maire s’est fait une joie d’accueillir une nouvelle entreprise. Géographiquement mieux situé que l’ancien siège, le nouveau centre de rassemblement sera plus près des bassins d’approvisionnement en broutards de l’entreprise (Allier, ouest Saône-et-Loire…) avec une desserte routière plus adéquate ; économie de carburant à la clé.
Le nouveau centre aura une capacité de 400 places. Spacieux, lumineux et fonctionnel, ce nouvel outil d’un montant d’investissement de 1,3 millions d’euros, intègre toutes les normes actuelles en matière de bien-être animal, d’environnement, de règles sanitaires. Des exigences d’autant plus grandes que le bâtiment bénéficie de l’agrément export vers les pays tiers. Outre le centre d’allotement, les quatre hectares sont occupés par un stockage, un bassin de lagunage, une fumière, une aire de lavage pour les camions ainsi que des paddocks enherbés pour recevoir les gros bovins maigres.

Allotés et expédiés le soir même



Ce nouveau site accueillera désormais tout le maigre traité par Unec ainsi qu’une partie des animaux de viande. Grâce à ce nouvel outil, l’entreprise va pouvoir optimiser les opérations d’allotement, de chargement et de transport. Les conditions de travail des opérateurs en seront grandement améliorées. A leur arrivée, les broutards transiteront par un couloir de contention d’une trentaine de mètres de longueur, visible depuis les bureaux administratifs. Là, tous les animaux seront tondus ; « DAB » flashés ; numéros d’identification et bagues sanitaires dûment vérifiés. Au bout, les broutards seront tous pesés dans une bascule agréée avant d’être rigoureusement triés par poids puis mis en lots par case. C’est là que se joue le cœur du métier de négociant exportateur : l’art de trier des lots de broutards homogènes pour répondre à la demande des engraisseurs italiens servis en direct. Maitre en la matière, c’est Bernard Prévost qui supervise cette opération cruciale. Une seconde bascule permet de fournir un poids sortie aux clients qui le souhaitent.
Le nouveau bâtiment d’Unec entrera en service début septembre. L’inauguration officielle aura lieu le 31 juillet et le transfert effectif du siège social se fera vers la mi-août. Limité jusqu’alors par un outil de travail devenu obsolète, Unec est désormais prêt à reprendre son développement sur l’export.

Unec : Huit actionnaires au capital



Unec est composée de Bernard Prévost (responsable export), Pierre Bollet (responsable viande), Gilles Danières, Christian Lacroix, Bernard et Steve Lorton. Les groupes Bigard (abatteur) et Bevidoc (exportateur) sont également au capital de l’entreprise. Unec emploie une vingtaine de salariés. Son chiffre d’affaires annuel atteint 63 millions d’euros pour un volume de 52.000 bovins. L’entreprise dispose de six camions-remorques, une semi-remorque, trois porteurs et un camion 3,5 tonnes.



La viande 250 à 300 bovins de boucherie par semaine



Si l’inauguration de son nouveau siège à L’Hôpital-le-Mercier met en lumière Unec pour son activité de maigre, l’entreprise n’en a pas moins opéré un développement sans précédant sur le gras. Cette évolution remonte à 2012 avec l’arrivée au capital d’Unec de Pierre Bollet, juqu’alors négociant à son compte à Saint-Albain. L’activité viande de l’entreprise est ainsi passée de 80 - 100 bêtes semaine à 250 - 300 aujourd’hui. Ce redéploiement dans les animaux de boucherie est aussi un souhait de l’un des actionnaires historiques d’Unec, en l’occurrence le groupe Bigard. Soucieux de sécuriser son approvisionnement en race charolaise, y compris culardes haut de gamme, l’abatteur compte sur Unec pour se fournir dans un bassin de production de bovins de boucherie. Aujourd’hui, l’entreprise de négoce saône-et-loirienne « est le second fournisseur de l’abattoir de Cuiseaux et elle est son plus gros pourvoyeur de bêtes grasses », confie Pierre Bollet. Les animaux fournis par Unec proviennent de sa zone de collecte historique (Saône-et-Loire, Allier, Nièvre, Loire…) ainsi que de l’Ain, la Dombe, la Bresse, la Côte-d’Or… ; les secteurs que Pierre Bollet avait pour habitude de sillonner. Le négociant travaille d’ailleurs de longue date avec l’abattoir de Cuiseaux. En rejoignant Unec, ce spécialiste des animaux de boucherie a permis de renforcer la filière d’approvisionnement entre l’abatteur et l’entreprise de négoce. « Bigard tue de tout et il avait besoin de nous pour lui fournir le haut de gamme. De notre côté, grâce à Bigard, nous avons la capacité à tout acheter. Si Unec est connu pour être une grosse entreprise d’export, il est aussi devenu un acteur important de la viande. Nous suivons nos clients naisseurs – engraisseurs avec qui nous mettons en place une véritable planification des sorties, même en jeunes bovins. Je me rends régulièrement à Cuiseaux pour voir les carcasses… », explique Pierre Bollet. Pour les éleveurs, Unec a même mis en place un service « bête d’accident ». Pour se faire, elle dispose d’un camion de 3,5 T équipé d’un treuil qui rapatrie les animaux accidentés directement à l’abattoir bressan. Soucieuse de satisfaire les éleveurs, « Unec paie ses animaux en 10 à 12 jours », informe Pierre Bollet.