Téol
Conjoncture difficile

Dans le sillage de l’ensemble de l’élevage allaitant, Téol traverse une période compliquée. Les chiffres d’affaires Aliments et Engrais sont très impactés par le manque de trésorerie des exploitations d'élevage et les délais de paiement s’allongent. En dépit de cela, la coopérative maintient son plan d’investissement, vital pour optimiser ses outils, sa logistique et son chiffre d’affaires. Retour sur l'assemblée générale du 11 décembre.
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L’exercice 2013/2014 de la coopérative Téol aura été marqué par une baisse de son chiffre d’affaires de -5 % débouchant sur un résultat net négatif de 175.600 €. Une année particulièrement difficile reflétant parfaitement la crise de rentabilité qui sévit dans l’élevage allaitant et qui impacte toute l'économie locale. Pour nombre d’adhérents de Téol, les difficultés de trésorerie se sont accrues, ce qui, pour la coopérative, s’est immédiatement traduit par « un manque de chiffre d’affaires et un besoin en fonds de roulement supplémentaire pour pallier à l’allongement des délais de règlement ». A cela s’ajoute une récolte de céréales satisfaisante pour les éleveurs et des stocks fourragers heureusement sauvés par la pluviométrie estivale. Autant de facteurs qui ont incité les exploitants à diminuer leurs achats tant d’aliments que d’engrais. Et cela s’est fait « au détriment de l’activité de Téol », constatait le conseil d’administration de la coop. Il en résulte une baisse importante du tonnage d’aliments commercialisé : 50.000 tonnes au lieu de 55.000 l’exercice précédent.

1,9 million d’€ d’investissements


Malgré ce contexte peu motivant, Téol a tenu à investir, soucieuse « d’adapter son outil au futur et de répondre à la demande des adhérents », justifiait le président Gilles Mazille. Au cours de l’exercice 2013/2014, la coopérative a engagé 1,9 millions d’€ d’investissements. Une somme importante, reconnaissait le président, mais qui est destinée à s’autofinancer, précisait-t-il.
Parmi ce montant, 995.000 € sont affectés au site de Charolles où une nouvelle plateforme logistique est aménagée (800 m2 couverts + 5.000 m2 d’enrobé). Objectif : rationnaliser les livraisons, les kilomètres… Et donc générer à terme des économies de fonctionnement. Téol a également investit 854.000 € dans son nouveau site de Blanzy. Ce projet a notamment vu l’inauguration d’un nouveau magasin « Gamm Vert Village», lequel devrait induire une augmentation conséquente du chiffre d’affaires grand public (lire à ce sujet nos éditions du 10 octobre en page 15 et du 17 octobre en page 12).
Autres grands travaux : Téol est en train de transformer son usine de Luzy (58) pour y développer une fabrication d’aliments pour chevaux. La montée en puissance de cette nouvelle production (2.500 tonnes par an) devrait permettre de saturer l’outil. A noter que les deux usines de la coopérative sont certifiées ISO 9001 et pour le "Guide des bonnes pratiques". D’autres investissements ont été réalisés dans du matériel divers. Parmi eux, un pulvérisateur destiné à une utilisation collective.

« La coop n’est pas une banque ! »


L’exercice 2014/2015 s’annonce d’ores et déjà très complexe, prévenaient les responsables de Téol. Trésoreries obligent : les adhérents sont plus que jamais contraints de limiter les dépenses en aliments et en intrants. Habituée à assurer le financement des aliments entre la vente des animaux et le versement des DPU, la coopérative voit les délais de paiement s’allonger de plus en plus… « La coop n’est pas une banque ! », rappelait Gilles Mazille. Le conseil d’administration se montrera donc plus vigilant sur les retards de paiements.
Conçue comme le prolongement des élevages qui la constituent, la coopérative traverse les mêmes difficultés que ses adhérents. Elle a subi, elle aussi, les caprices de la météo lorsqu’au début de l’été, elle se préparait à accompagner ses adhérents face à la sécheresse et que quelques semaines plus tard, le branle-bas de combat s’avérait vain du fait du retour des pluies et de l’herbe. Téol doit également composer avec d’énormes fluctuations du prix des matières premières : le tourteau de soja pouvant prendre 100 € de la tonne en seulement un mois de temps, signalait Gilles Mazille. Autant d’imprévus qui tendent à fragiliser la santé d’une entreprise, à l’instar de celle des exploitations.


Collecte céréalière en hausse sur la zone


La collecte de céréales de Téol était en hausse de +27 % cette année, à 12.590 tonnes. Un tonnage important dont la particularité est d’être à 100 % de qualité fourragère du fait des conditions de récolte de 2014. A noter que la coopérative observe une hausse tendancielle de sa collecte sur sa zone, pourtant herbagère de tradition. Volume auquel ses outils ne sont pas adaptés pour l’heure.




Le prix de la protéine est bien remonté


La médiocre qualité des récoltes de céréales a logiquement fait baisser le cours des matières premières, dans un premier temps. Mais une remontée des prix est cependant observée aujourd’hui du côté des protéines et même des céréales. Les organismes stockeurs étant parvenus à honorer leurs débouchés meuniers malgré les mauvais indices de Hagdberg, explique le directeur de Téol. La parité euro/dollar et la spéculation n’arrangeant pas les choses.




Téol en chiffres


Chiffre d’affaires consolidé : 29,9 millions d’€ ;
Nombre d’adhérents : 3.474 ; 74 salariés ; 9 magasins ;
Tonnage aliments : 50.000 tonnes, dont 41.350 tonnes produites dans les usines de Charolles et Luzy (60 % du chiffre d’affaires).


Tonnage engrais : 14.000 tonnes (16 % du chiffre d’affaires).