Conseil céréales de FranceAgriMer
Les prévisions pour les marchés

Publié par Cédric Michelin
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Le Conseil céréales de FranceAgriMer réuni le 13 mai a constaté que la France bénéficie toujours d’une demande en orge soutenue des pays tiers et notamment de la Chine. En revanche, les bilans prévisionnels du blé et du maïs restent très lourds. Le Conseil n’a pas encore formulé de prévision de production mais a souligné une surface semée en blé tendre, de près de 52 M hectares, le chiffre le plus élevé depuis 1936.
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FranceAgriMer a actualisé le 13 mai ses bilans prévisionnels pour la campagne commerciale 2014/2015. Le fait le plus marquant concerne l’orge. La demande chinoise continue de porter les exportations françaises vers les pays tiers, désormais prévues à 3,2 millions de tonnes (Mt) en fin campagne, en progression de 200.000 tonnes par rapport aux estimations du mois d’avril. Si ce chiffre se confirme, le débouché pays tiers dépasserait le débouché communautaire, une situation qui ne s’était pas présentée depuis la campagne 1998/1999. Un résultat qui permet également d’alléger le stock de report à 1,294 Mt (- 98.000 t), en dépit d’un ajustement à la baisse des prévisions d’utilisation par les fabricants d’aliments du bétail (-100.000 t à 1 Mt). Pour l’orge, la campagne 2015/2016 s’annonce déjà sous les meilleurs auspices : « si la campagne actuelle se termine en beauté, la prochaine devrait démarrer en fanfare », souligne Olivia Le Lamer, chef de l’unité Grandes cultures de FranceAgriMer.

La France, premier fournisseur du marché public égyptien



Concernant le blé tendre, le stock de fin de campagne reste important, à 3,591 Mt, en très légère hausse par rapport aux estimations de la mi-avril (+ 8.000 t). Les prévisions concernant les principaux postes sont maintenues, notamment celles vers les pays tiers, à 10,6 Mt. La France terminera la campagne comme premier fournisseur du marché public égyptien devant la Roumanie et la Russie. Début mai, l'organisme étatique chargé de l'approvisionnement égyptien (GASC) avait déjà acheté 2 Mt de blé français. L’autre bonne nouvelle vient de l’Asie où les achats de trois pays, Thaïlande, Bangladesh et Corée du Sud, n’ont cessé de prendre de l’ampleur au fil des mois. FranceAgriMer a également alourdi le stock de report du maïs qui atteint désormais 3,8 Mt (+ 27.000 t). Si les prévisions d’utilisations sont quasi inchangées, l’organisme public a légèrement rehaussé les ressources, la collecte est estimée maintenant à 15,982 Mt (+ 8.000 t) et les importations à 470.000 t (+ 20.000 t).


Les céréales d’hiver parties pour des records de production



Pour les céréales d’hiver, les conditions météorologiques et sanitaires sont toujours favorables à quelques semaines des moissons. Ainsi, au 4 mai, 90 % des blés tendres étaient dans un état « bon à excellent », selon Céré’Obs, l’observatoire de l’état des cultures mis en place par FranceAgriMer. C’est nettement au-dessus de l'année dernière où, à la même période, ce niveau était de 73 %. En orge d’hiver, les proportions sont presque identiques (89 % contre 73 %). Dans ce contexte, compte tenu des surfaces en hausse pour le blé tendre (+ 3,2 % à 5,2 Mha) et quasi stables pour l’orge d’hiver (- 0,4 % à 1,75 Mha), les productions de céréales d’hiver pourraient s’afficher cette année sur des niveaux record. La météo permet également une avancée rapide des semis de maïs. Au 4 mai, 82 % des surfaces avaient déjà été emblavées contre 78 % en 2014 à la même date. Néanmoins, une première évaluation de la sole fait apparaître une baisse de plus de 6 % (- 110.000 ha) à 1,6 Mha. La diminution des surfaces est quasi générale mais ce sont dans les trois principales régions de production que les chutes sont les plus importantes. L’Aquitaine enregistrerait le plus fort recul (- 40.000 ha) devant Poitou-Charentes (- 18.000 ha) et Midi-Pyrénées (- 14.000 ha).