Les brèves du 2 août 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
-

Les brèves du 2 août 2023

Les brèves du 2 août 2023

Cerise : face à la crise, le ministère prépare un soutien pour les producteurs (FNPFruits)

À l’issue d’une réunion du groupe de travail national Cerise le 19 juillet, la FNPfruits a indiqué dans un communiqué publié le 31 juillet que la DGPE (ministère de l’Agriculture) continuait à travailler à un dispositif d’accompagnement des producteurs qui font face à une campagne 2023 très difficile. L’évaluation des pertes est en cours. Le 27 juillet, les filières cerise de table et d’industrie (Cerise de France, Anibi, Cebi) et la FNPFruits ont fait part des difficultés du secteur au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Les professionnels ont mis en avant « le besoin de solutions durables, les espoirs sur des programmes de recherche et la nécessité de moyens pour produire dans l’attente de ces nouvelles solutions », précise un autre communiqué du 1er août. Ils ont insisté sur la nécessité de la mise en place d’un itinéraire technique efficace et satisfaisant avant la fin d’année. « Le ministre de l’Agriculture a fait montre d’une écoute attentive […] et s’est engagé à apporter rapidement son soutien aux producteurs touchés », se félicite la filière. Un nouveau rendez-vous est prévu en septembre. La campagne cerise 2023 avait débuté sous de bons augures et laissait présager des résultats satisfaisants. Mais des épisodes climatiques défavorables et des attaques importantes de mouches Drosophila suzukii et Rhagoletis cerasi ont fortement pénalisé les volumes.

Porc : les importations de charcuteries s’accélèrent début 2023, alerte la Fict

Déjà en progression ces dernières années, les importations de produits finis de charcuteries ont accéléré début 2023, alerte la Fict (charcutiers industriels). En janvier et février 2023, elles ont augmenté de 2,2 % en un an (en volume), d’après des données présentées au conseil spécialisé de FranceAgriMer qu’Agra Presse a pu consulter. En particulier, les trois premiers fournisseurs européens de la France sont les plus dynamiques : +6,7 % pour l’Espagne, +2,7 % pour l’Allemagne et +12,9 % pour l’Italie. En 2022, l’Hexagone a importé 193 000 t de produits finis de charcuteries, soit +44 % en dix ans. Au contraire, les importations françaises de viandes – notamment désossées –, destinées à être transformées en France, reculent (à 286 000 t en 2022, soit -21 % en dix ans). Comme l’explique la Fict, les salaisonniers « soutiennent le Porc français en renforçant leurs approvisionnements de pièces de découpe sur le marché français ». « Combien de temps pourrons-nous encore arbitrer en faveur du porc français ? », s’interroge son directeur Fabien Castanier. De nombreux transformateurs sont en difficulté financière en raison de la flambée de l’énergie et du prix du porc. Selon lui, les salaisonniers, qui absorbent 75 % de la production française, ont «besoin de retrouver un équilibre économique ».

Lin textile : une récolte 2023 « médiocre » en Picardie, selon la coopérative Calira (presse)

Après des semis et une période de plantation marqués par une pluviométrie mal répartie, la récolte de lin textile s’annonce « médiocre » dans la région, a annoncé la coopérative linière Calira à France Bleu Picardie dans un article du 30 juillet. En matière de rendement, la coopérative qui enregistre habituellement « un tonnage moyen de paille de six tonnes » va atteindre « péniblement » les quatre tonnes cette année, selon Vincent Boche, agriculteur à Martainneville et président de la coopérative. La coopérative encourage néanmoins ses 600 adhérents à terminer la récolte. Elle rappelle que la demande n’a jamais été aussi forte, portée par la demande asiatique, tant pour la transformation que pour la consommation de lin textile. « Selon la qualité, on est dans une fourchette de prix de 3 à 7 euros le kilo de lin » contre 2,50 € les bonnes années avant la pandémie de Covid-19, précise Vincent Delaporte à France Bleu Picardie. Afin de développer des variétés plus résistantes au gel et au sec, des équipes internes mènent des recherches. Parallèlement, Calira et trois autres coopératives linières de la région ont reçu le soutien de la Région et de l’Agence de l’eau afin de mener des expérimentations « à grande échelle » sur le chanvre textile. Les résultats sont attendus pour la fin de l’année.

Loup : six présidents de départements alpins veulent revoir la méthode de comptage

Les présidents de six conseils départementaux des Alpes* ont appelé la Première ministre à « mettre en place des indicateurs de mesure de la population lupine qui permettent une juste et incontestable évaluation de sa répartition sur le territoire », d’après une tribune envoyée à la presse le 1er août. Ces élus LR plaident pour une évaluation « coordonnée par un collège d’experts représentant les structures concernées, tant environnementales que d’élevage ». Le 3 juillet, l’OFB a annoncé une estimation de la population de loups en légère baisse sur un an (906 loups en 2022, contre 921 en 2022). Un « décalage saisissant par rapport à la réalité », estiment les élus locaux, soulignant le « malaise » des éleveurs, qu’ils qualifient de « compréhensible au regard des attaques qui ont connu une forte recrudescence durant l’année 2022 (+19 %) ». Les présidents vont jusqu’à évoquer une population lupine qui « varie entre 1000 et 2000 individus ». Les départements alpins – qui « concentrent plus de 80 % des attaques » – s’inquiètent des dégâts provoqués par le loup, qui « mettent en péril le pastoralisme ». Tout en appuyant les demandes du syndicalisme majoritaire dans le cadre du Plan loup 2024-2029 : simplification des tirs de défense, élargissement des indemnisations et changement du statut juridique du loup.
* Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Drôme, Isère, Savoie

PPAM : la lavande de Provence ravagée par des chenilles de noctuelles

La production de lavande dans le sud-est de la France a été ravagée par des chenilles de noctuelles, rapporte l’AFP le 1er août. Le ravageur a été particulièrement actif dans la Drôme et les zones en altitude. Les parcelles de production de lavande dans le Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence ont aussi été touchées. Alain Aubanel, président du Cihef (interprofession des huiles essentielles), contacté par l’AFP, rapporte des pertes pouvant aller de 20 % à 100 %. La région des Baronnies et du plateau d’Albion ont particulièrement souffert du ravageur. Le président du Cihef ne cache pas son inquiétude : « En théorie, il n’y a pas d’aide de l’État, car ce n’est pas considéré comme une calamité. Mais s’il ne se passe rien, des gens vont faire faillite. Les producteurs sont déjà sous la pression des cours qui se sont effondrés depuis trois ans », souligne-t-il. Le chiffrage réel des pertes est en cours. « Les exploitations qui ne sont pas spécialisées que dans la lavande, comme celles qui produisent aussi des céréales à côté, seront moins pénalisées », avance Alain Aubanel. Le phénomène a débuté aux alentours du 15 juin, à la suite de vents en provenance d’Afrique du nord emportant un papillon dont les larves s’attaquent aux fleurs de lavande.

Melon : une récolte en recul de 8 % à cause d’une météo changeante (Agreste)

Les récoltes de melons de la campagne 2023 atteindraient 273 370 tonnes, soit une baisse de 8 % par rapport à 2022, selon une note d’Agreste en date du 1er août. Ce niveau se situe néanmoins deux points au-dessus de la moyenne 2018-2022. Le Sud-Est, premier bassin de production, voit ainsi les tonnages reculer de 14 %, avec 138 565 t. Le Sud-Ouest affiche lui aussi un recul de 6 % (66 081 t). Seul le Centre-Ouest, après trois années de baisse, reprend des couleurs : 64 531 t, soit +5 % par rapport à 2022. Les récoltes 2023 se caractérisent par la présence de gros calibres. Après un printemps favorable au développement végétatif dans les trois bassins de production français, une météo changeante, avec des orages fréquents et un déficit d’ensoleillement, a affecté les récoltes. Les professionnels ont connu une dégradation de l’état sanitaire, avec l’apparition d’oïdium et de mildiou. Cette situation a entraîné un creux de production qui a favorisé l’importation, en hausse de 3 % sur les cinq premiers mois de 2023. D’après les estimations d’Agreste au 1er juillet 2023, les superficies dédiées au melon (12 470 ha) pour la campagne 2023 seraient en baisse de 1 % sur un an, particulièrement en raison du recul des surfaces sous serre (-4 % au niveau national).

Emploi agricole : légère baisse en 2022, disparités selon les filières (Agreste)

Le volume total de l’emploi agricole (en équivalents temps plein, ETP) baisserait légèrement en 2022 (-0,4 % après -0,2 % en 2021), d’après les estimations provisoires fournies par Agreste le 28 juillet. Cependant, les dynamiques varient selon les filières concernées. Ainsi, le nombre d’ETP augmente une nouvelle fois dans les exploitations de légumes ou de champignons (+3,6 %, contre +4,8 % en 2021), en floriculture et horticulture (+2,5 %, contre +4,8 %), ainsi que dans les élevages équins (+1,8 % contre +4,6 %). En revanche, la baisse de l’emploi dans les élevages de bovins viande se confirme, à -2 % (après -1,5 % en 2021). La situation est similaire pour les exploitations céréalières ou oléoprotéagineuses (- 2 %, contre -1,6 %). Par ailleurs, toutes filières confondues, la baisse se poursuivrait pour les chefs et co-exploitants (-1,2 %), ainsi que pour les conjoints et autres actifs non-salariés (-5,5 %). L’emploi saisonnier ou occasionnel (-3,3 %) diminuerait moins qu’en 2021 (-6,5 %). En revanche, la croissance du nombre de salariés permanents se poursuivrait en 2022 (+3,1 %), mais à un niveau moins affirmé qu’en 2021 (+5,4 %). En tout, le nombre d’actifs permanents employés par les exploitations diminuerait légèrement en 2022 (-0,1 %).

Sols : en Espagne, les « terres stériles » source de préoccupation grandissante

L’Espagne craint une progression irréversible des « terres stériles », capable de transformer le potager de l’Europe en territoire inhospitalier, rapporte l’AFP le 1er août. En cause, les sécheresses à répétition ainsi que la surexploitation industrielle et agricole. Si l’Espagne ne deviendra jamais un désert de dunes comme le Sahara, morphologie oblige, la désertification se manifeste par une intense « dégradation des sols », explique le chercheur Gabriel del Barrio. « L’érosion des sols est aujourd’hui le principal problème de la plupart des agriculteurs en Espagne », confirme l’Union des petits agriculteurs et éleveurs (UPA), qui évoque une situation « grave » pouvant avoir un « coût économique » important. Selon le Conseil supérieur de la recherche scientifique espagnol, la dégradation active des terres a triplé au cours des dix dernières années. Avec 75 % de son territoire soumis à un climat pouvant mener à la désertification, l’Espagne est le pays européen le plus vulnérable, selon la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification.

À nos abonnés : possible ralentissement des parutions en période estivale

En raison du ralentissement de l’actualité en période estivale, l’Agrafil et les Agra Lives pourront être diffusés à un rythme moins soutenu jusqu’à la fin du mois d’août. En vous remerciant de votre compréhension.