Qualité de l’eau dans le Bassin versant de l’Arroux
Des résultats encourageants

Un diagnostic agricole sur la qualité des eaux du bassin versant de l’Arroux a été conduit. Le secteur peut se targuer de disposer d’une assez bonne qualité de ses eaux superficielles, tant en ce qui concerne les matières azotées et phosphorées notamment. L’agriculture telle qu’elle y est pratiquée n’y est pas pour rien…
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Algues vertes, eutrophisation, rectification des cours d’eau, arrachage des haies, drainage des zones humides… L’agriculture de manière générale est souvent pointée du doigt pour son impact sur l’environnement et sur la qualité de l’eau en particulier.
Suite à la réalisation du diagnostic agricole du bassin versant de l’Arroux en 2015/2016, le Sineta (Syndicat intercommunal d’étude et d’aménagement de l’Arroux et de son bassin versant) a voulu faire un bilan sur l’état des eaux de manière plus locale.

De bons résultats


Si on observe la qualité chimique des eaux de surface, voici quelques résultats : entre 2010 et 2015, 78 % des treize stations observées présentent une bonne qualité de l’eau pour le paramètre Nitrate. Et pour les quelques stations restantes, le taux de nitrate le plus élevé est de 17,64 mg/l. Pour rappel, la norme de qualité pour l’eau potable est fixée à 50 mg/l de nitrates. Même constat pour le phosphore, avec 78 % des stations observées présentant une bonne ou très bonne qualité de l’eau. Pour les stations restantes, le taux le plus élevé est de 0,36 mg/l mais rien ne prouve en la matière que l’agriculture en soit la seule cause. En effet, dans notre territoire rural, l’assainissement collectif et non collectif reste en effet une problématique à gérer dans certains secteurs.

Les prairies, les haies…


Une question vient à l’esprit au regard de ces bons résultats : à quoi sont-ils dus ? Pourquoi sur cet espace dominé par l’agriculture ne retrouve-t-on pas des résultats plus négatifs en ce qui concerne la qualité de l’eau ?
Voici quelques éléments de réponse :
- 75 % des parcelles agricoles sont couvertes par des prairies permanentes. Quant au maïs, culture souvent génératrice d’érosion des sols, il ne couvre qu’1 % des surfaces agricoles du bassin versant ;
- les haies - dont le rôle est essentiel pour limiter le ruissellement et améliorer la filtration des polluants - sont assez bien présentes sur le bassin, même si elles ont régressé depuis plusieurs années ;
- les zones humides, encore bien présentes dans le paysage, apportent aussi leur bienfait pour l’épuration et le stockage des eaux. Elles ont d’ailleurs un rôle essentiel sur ce bassin versant très sensible à la sècheresse ; il est donc indispensable de les maintenir ;
- l’amélioration des techniques agricoles a permis également de réduire les apports d’engrais pour donner aux cultures la dose la plus juste.

Des pistes d’amélioration


Alors certes, on parle aussi sur notre bassin de zones vulnérables Nitrates avec certains secteurs présentant des taux de nitrate dans les eaux souterraines à plus de 40 ou 50 mg/l. Mais ces problèmes sont assez localisés et souvent favorisés par des spécificités pédologiques et géologiques défavorables.
On peut également aborder la question des produits phytosanitaires sur notre territoire : ces produits sont certes présents d’amont en aval du bassin, herbicides en tête. Cependant, si on regarde les molécules les plus fréquentes dans les prélèvements, on s’aperçoit qu’elles appartiennent à des produits utilisés par tous : agriculteurs, collectivités et particuliers. Les évolutions de pratiques sont donc à réaliser par tous.
L’érosion des berges accentuée par le piétinement des bovins est bien sûr un enjeu fort du territoire ; le taux important de matières en suspension dans les cours d’eau reflète d’ailleurs ce constat. Néanmoins, c’est aussi un problème qui peut être résolu assez rapidement via un engagement des éleveurs dans l’aménagement des berges : point d’abreuvement localisé, mise en défens permettant la re-végétalisation des berges et donc le maintien du sol par un système racinaire développé.




A retenir


Le bassin versant de l’Arroux couvre 2.297 km², à cheval sur trois départements : Saône-et-Loire, Côte-d’Or et Nièvre. Il est dominé par l’élevage bovin allaitant charolais.
Le choix d’une agriculture extensive basée sur l’herbe sur le bassin versant de l’Arroux participe à maintenir une qualité de l’eau relativement satisfaisante pour les matières azotées et phosphorées dans les eaux de surface. Suite à ce diagnostic agricole, des actions pourront être proposées aux agriculteurs volontaires pour travailler sur certains aspects, mais il est apparait aussi important de communiquer les résultats positifs de notre bassin auprès du grand public et des élus.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter Maële Le Narvor ou Stéphane Clément, Sineta (Syndicat Intercommunal d'études et d'aménagements de l'Arroux et de son bassin versant), par téléphone au 03.85.52.84.68.