Nicéphore Cité à Chalon-sur-Saône
Un Fablab pour les pros !

Publié par Cédric Michelin
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Qu’est-ce qu’un Fablab ? C’est un genre de Cuma mais public, voire grand public. Du matériel de fabrication est mis à disposition en libre accès. Installé au milieu de la pépinière d’entreprise de Nicéphore Cité, le nouveau Fablab (Fabrication Laboratory en anglais) à Chalon-sur-Saône se destine avant tout aux professionnels.
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Des start-ups, des étudiants mais aussi des entreprises –et donc agricoles ou para-agricoles – peuvent donc venir imaginer des produits. La possibilité surtout de créer des pièces, des objets ou encore des robots avec moteur, et pouvant intégrer de l’électronique et de l’informatique « open sources ». « Le principe est de faire soi-même (DIY : do it yourself) mais pour ceux qui n’ont pas de connaissances en imprimante 3D, fraiseuse, découpe laser, logiciels DAO 3D, réalité virtuelle... nous proposons des formations gratuites et leurs donnons des conseils », explique Jean-Claude Da Silva, le responsable. L’occasion donc d’être accompagné pour réaliser ses premiers prototypes. « Cela ne va pas remplacer la production de pièces industrielles », tempère-t-il, principalement pour des raisons de résistance mécanique. Mais, c’est une démarche peu couteuse permettant « de valider des projets » avant d’aller voir un usineur par exemple. Le Fablab réfléchit également à des prestations payantes de créations d’objets en « respectant le secret professionnel ». Nicéphore Cité cherche enfin à mettre en place des appels à financement participatif (crowdfunding) pour mobiliser des fonds privés et ainsi pour lancer la production et commercialisation. Ainsi, la boucle est bouclée de la création à la commercialisation.


L’industrie 4.0



Au-delà, les douze grandes écoles d'ingénieurs et d'économie qui forment ParisTech, soutenu par de grandes entreprises et mécènes, estiment dans leur revue que l'industrie vit une révolution pouvant en cachant déjà une autre. Cette nouvelle ère de la production industrielle est dénommée industrie 4.0.
À la fin du XVIIIe siècle, nos sociétés ont connu une transformation radicale avec le passage d’une production principalement agricole à une économie industrielle. Nous pouvons distinguer quatre étapes dans cette révolution industrielle. Elle a commencé avec l’avènement de la production mécanique, activée par la puissance de l’eau et de la vapeur.


La deuxième étape, au début du XXe siècle, voit l’essor de la production de masse alimentée par l’électricité. Cette étape est associée aux noms de Henry Ford et Frederick Taylor. Les années 1970 ont vu l’adoption généralisée de l’électronique et de l’informatique dans les ateliers de fabrication, ce qui a permis l’automatisation de la production, considérée comme la troisième phase de la révolution industrielle.

Servicification



Aujourd’hui, nous serions à la veille de la quatrième étape. La robotique autonome, l’impression 3D, le cloud computing (avec le machine learning), les objets connectés et les technologies des capteurs en sont à l’origine. Une interaction profonde entre les mondes réel et virtuel est désormais au cœur des procédés de fabrication. La version 4.0 de l’industrie s’appuie sur la complexité d’un réseau virtuel d’objets qui sont en mesure de recueillir, de traiter et d’analyser un large éventail de données du monde physique. L’analyse et l’échange de ces données permettent aux objets d’interagir entre eux et d’effectuer plusieurs tâches de façon autonome.
Le concept d’industrie 4.0 s’appuie en effet sur le rôle central des machines, désormais capables de comprendre et d’interagir de façon autonome avec le monde physique. Cela ouvre d’immenses possibilités en termes de procédés industriels, avec des process plus intelligents, ouvrant sur de nouveaux modèles d’affaires et sur le développement de


nouveaux services intégrés dans les produits.
La quatrième révolution industrielle brouille la limite entre les produits et les services, ouvrant ainsi la voie ce qu’on appelle désormais en anglais « servicification ». Et pour ceux qui n'y croient pas, il n'y a qu'à regarder le nombre d'humains "tracés" en permanence par leurs smartphones ou encore par leurs voitures ou tracteurs  "connectés"...