Tendance commerciale semaine 10-2017
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Le sujet qui demeure forcément d’actualité au regard de la place que lui laisse certains médias, reste la fronde des anti-viandes qui, sur le fond du bien-être animal, continue d’avancer leurs thèses abolitionnistes. Ces associations pour la plupart Vegan prennent les citoyens à partie sur le sujet complexe du passage de la vie à la mort des animaux, sans aucun respect pour les éleveurs qui souffrent déjà d’une conjoncture douloureuse. Elles font malheureusement de gros dégâts dans les jeunes générations, car la sensibilité - pour ne pas dire la sensiblerie - des enfants est très grande dans la relation à la mort. Et ces derniers sont les consommateurs de demain… La très grande majorité des agriculteurs élèvent avec passion leurs animaux, ils n’ont aucun intérêt à les maltraiter, car c’est leur revenu. Lire à ce sujet en page 8 de cette même édition la position commune à tous les syndicats d’éleveurs. Elle en dit long sur la violence des attaques portées contre l’élevage.
Sur les marchés, l’activité est intimement liée aux disponibilités, mais également à la pluralité des acheteurs car, sans saine concurrence, les tarifs restent sous la tutelle des gros opérateurs. Les transactions sont normales avec des tarifs stables dans les bonnes femelles charolaises, blondes d’Aquitaine, limousines ou aubracs avec une offre saisonnière mesurée. Les meilleurs animaux sont mis en attente en vue de leur participation aux concours de Pâques, notamment ceux d’Autun et de Romenay en Saône-et-Loire. La gamme de marchandise qui reste demandée demeure celle des génisses et vaches de type "R", mais avec des tarifs qui tendent à se stabiliser depuis quelques semaines. Les femelles d’entrée de gamme (souvent en manque de finition) sont poussées par les laitières. En réformes laitières, l’activité commerciale reste fluide avec des industriels qui cherchent à maintenir une charge de travail pour leurs unités de transformation. La tendance reste légèrement positive pour les frisonnes et les montbéliardes. La demande est également soutenue dans les taureaux de réformes pour couvrir la demande en viande hachée. En jeunes bovins, le déséquilibre offre/demande provoqué par le recul de la demande italienne sur le JB français concurrencé par des produits en provenance de Pologne à bas coûts entraîne une tension sur le marché, laquelle n’est pas perceptible sur les prix, mais qui se ressent dans la demande des abattoirs.

Bovins d’embouche et d’élevage

Les conditions climatiques sont encore un peu justes pour la mise à l’herbe, avec des températures matinales encore très fraîches et la pluie qui est tombée en abondance dans certaines régions. L’activité commerciale est régulière avec des tarifs qui restent contenus par la valorisation de la viande dans la grande majorité du cheptel d’herbage ou d’embouche. La demande est suivie pour les vaches montbéliardes à herbager.

Broutards

La dynamique commerciale ne s’essouffle pas, face à la pluralité des débouchés exports et à des disponibilités saisonnières un peu moins soutenues. Les broutards d’automne commencent tout juste à sortir, mais face à la tonicité des prix dans les sujets de 350 kg, les éleveurs retardent leurs ventes pour ceux qui ne manquent pas de nourriture. Dans le centre, même si les conditions climatiques ne sont pas réunies pour le moment, la mise à l’herbe se rapproche. Les pluies de ces derniers jours seront très bénéfiques dès les premiers rayons de soleil. A quelques semaines de la mise à l’herbe, les repousseurs sont également à l’achat, même s’ils restent soucieux des niveaux de prix actuels. Dans les femelles, le commerce est normal dans les bonnes femelles vaccinées. Les plus légères convenant au marché espagnol s’écoulent calmement à des prix stables.

Veaux d’élevage et d’engraissement

L’offre sur les marchés se tasse face à la réduction du nombre de vêlages. Les besoins des intégrateurs restent contenus pour des sorties de la mi-août, mais la demande devrait être plus soutenue à partir de la semaine 12. Le commerce est orienté par la tonicité du marché export avec des intégrateurs qui relèvent leur prix pour garder les gros veaux. Les tarifs ont repris 10 € sur les marchés dans les mâles frisons, abondances ou montbéliards. La demande demeure sélective dans les croisés laitiers ordinaires, avec suffisamment d’offres pour les sorties d’été, mais cette gamme de marchandise bénéficie de la fermeté des veaux laitiers ce qui empêche toute nouvelle baisse. Dans les bons croisés (jaune ou blanc bleu), les limousins ou les charolais, l’équilibre offre/demande permet de maintenir les prix malgré les sorties d’été. Le commerce reste aléatoire dans les sujets plus communs ainsi que dans l’ensemble des femelles.

Ovins
Malgré une activité commerciale qui n’est pas vraiment dynamique dans le secteur Aval (GMS et boucherie), les abatteurs doivent composer avec des disponibilités peu abondantes dans les laitons légers de qualité, mais pour des tarifs qui ne décollent pas. Le commerce reste tendu dans les plus de 38 kg et les lacaunes même si les retards de sorties s’amenuisent. En brebis, l’offre est mesurée et juste suffisante pour la demande dans les bonnes brebis lourdes. La vente est en revanche laborieuse avec des tarifs en baisse dans les légères ou maigreuses.

Porcs

Le commerce est étal avec un bon équilibre offre/demande que ce soit en France, mais également sur les autres pays producteurs de l’Union européenne. Le cours de référence sur le Marché du porc breton est quasi stable à 1,398 € du kilogramme ce lundi, soit 1,548 € pour la base 60 TMP. Il y a un an, le cours à Plérin était à 1,113 €.