Tarifs postaux 2016-2022
Le fait accompli

C’est un vrai coup de gueule que nous avons envie de pousser, alors que, de manière unilatérale, la ministre de la Culture a arrêté le montant des hausses tarifaires du transport postal de votre journal pour les six ans à venir. En méprisant la négociation…
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La ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, a annoncé lors du conseil des ministres du 2 décembre le montant de l’aide au transport postal de l’Etat. A la suite des annonces faites par la ministre en juin dernier créant deux nouvelles catégories de presse : celle du Savoir et de la Connaissance et celle de Loisir et de Divertissement, l’année 2016 sera une année de transition qui permettra d’effectuer le classement des 6.000 titres de la CPPAP dans ces différentes catégories. Pour 2016, la ministre a annoncé que les augmentations des tarifs postaux (hors inflation) seront les suivantes :
- 0 % pour les publications à faibles ressources publicitaires ;
- 1 % pour la presse d’information politique et générale (IPG) ;
- 3 % pour tous les autres titres.
De 2017 à 2022, les augmentations annuelles des tarifs postaux (hors inflation) seront les suivantes :
- 0 % pour les publications à faibles ressources publicitaires ;
- 1 % pour la presse IPG ;
- 3 % pour la presse du Savoir et de la Connaissance ;
- 5 % pour la presse de Loisir et de Divertissement

Vingt ans de dialogue mis par terre


En annonçant unilatéralement le régime des tarifs postaux de la presse pour les six prochaines années, le Gouvernement déroge à une pratique qui avait pourtant fait ses preuves depuis près de vingt ans en renonçant à l’élaboration d’un accord tripartite Etat/Presse/Poste.
« Cette attitude méprisante s’explique sans doute par le fait que, dans le cadre des accords Schwartz qui couvrent la période 2008-2015, seule la presse a respecté sa signature, l’Etat ayant réduit arbitrairement son aide au transport postal de la presse, quand à La Poste, elle n’a pas respecté ni son engagement de bâtir une solution de portage viable, ni son engagement "à considérer la question du déficit comme réputée définitivement réglée à l’issue de cette application" », commente-t-on au Syndicat de la Presse agricole et rurale.

Insupportable


Malgré les recommandations du député Michel Françaix, rapporteur pour avis du Projet de loi de Finances 2016 et les déclarations de Fleur Pellerin lors de la Conférence des éditeurs de 2015, qui laissaient entrevoir une évolution des tarifs postaux « autour de l’inflation », cette décision « d’une hausse insupportable de +3 % par an pour la presse du Savoir et de la Connaissance jusqu’en 2022 ne peut que susciter réprobation et désaffection de la presse à l’égard de la politique gouvernementale ».
Cette annonce en forme de diktat est d’autant plus incompréhensible qu’elle ne prévoit aucun engagement ni de la part de La Poste en terme de gain de productivité et surtout de meilleure régularité dans la distribution, ni de la part de l’Etat dans la voie d’une solution à une situation qui risque de conduire à des contentieux jusqu’au niveau européen et à des positions irréconciliables avec une grande partie de la presse française.