Tendance commerciale semaine 52
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
La fin d'année est une nouvelle fois marquée par la fermeture de nombreux marchés et la réduction d'activité des entreprises de négoces (privées ou coopératives). La diminution de la demande des industriels avec les fériés de Noël et du Jour de l’An sera compensée par une offre réduite. Le report se fera sur le début d'année où les besoins devraient être plus réguliers pour la rentrée.
La faiblesse des prix pratiqués dans les campagnes n’est plus supportable par les éleveurs, et si la situation devait perdurer en 2016 de nombreux producteurs seront alors contraints à mettre la clé sous la porte. La hausse de cet été arrachée après une très forte mobilisation n’est qu’un lointain souvenir amer. Les distributeurs qui avaient annoncé que des hausses avaient été passées auprès des industriels de la viande ne sont pas à dédouaner totalement, car ces hausses n’ont été que partielles et ciblées. Les prix de la viande n’ont cessé leur progression sur les étals (avec +60 % en 15 ans !), alors même que le prix payé aux producteurs n’a, lui, connu qu’une hausse de 20 % (et ce n’est pas le cas sur toutes les catégories…) avec des coûts de production en hausse de +50 %. La réduction de la consommation et l’engorgement actuel du marché doivent-ils être supportés uniquement par la seule base ?
L’activité commerciale de la semaine reste tendue, avec des volumes qui restent largement suffisants pour satisfaire les besoins des industriels, notamment dans les allaitantes de choix secondaire. L’équilibre offre/demande permet de stabiliser les prix dans le haut de gamme, les femelles charolaises et limousines de qualité bouchère (U= et + en conformation). Les difficultés perdurent dans les réformes allaitantes de choix secondaire ou bas de gamme.
Dans les réformes laitières, avec la fermeture des cantines scolaires, les abattoirs n’ont pas de gros besoins. La réduction de l’offre permet néanmoins une reconduction des prix dans les bonnes vaches frisonnes, normandes ou les montbéliardes viandées. Le tri reste marqué dans les vaches légères et sans viande. Pas de changement dans les taureaux de réformes. Dans le jeune bovin, très peu d’activité en cette fin d’année alors qu’une grande inquiétude règne chez les producteurs, du fait des importantes pertes de ces derniers mois. Cette production est intimement liée à la maitrise des coûts de production. Si on peut concevoir une juste rémunération du broutard pour les naisseurs, les tarifs à la vente sont insuffisants pour pérenniser cette activité et toujours compliqués à maitriser, dans un contexte européen très fluctuant et des marchés du pourtour méditerranéen qui peinent à monter en volume.
Bovins d’embouche et d’élevage
Très peu d’activité sur le secteur maigre à l’approche et entre les fêtes.
Broutards
L’activité export sera nulle entre les fêtes. Aussi, les échanges sont-ils extrêmement limités avec des apports souvent réduits sur les quelques marchés encore en activité. Cette semaine n’est nullement représentative dans le commerce des broutards. Et les regards se tournent maintenant vers 2016, avec de grandes attentes, notamment sur la levée du zonage FCO et dans le renforcement de nos échanges avec les pays du Maghreb et de la Turquie. Quels seront les besoins d’un marché italien en pleine mutation ? Car si l’Italie reste et restera notre principal client pour les broutards, ses commandes sont de moins en moins volumiques. L’Espagne, l’Allemagne et les autres pays de l’UE sont également des clients à ne pas négliger. Quant à l’engraissement sur notre territoire, il restera intimement lié à la volonté des structures commerciales de maintenir cette activité en proposant des tarifs rémunérateurs pour des éleveurs qui ne veulent plus perdre de l’argent comme sur cette année.
Veaux d’élevage et d’engraissement
L’activité commerciale est normale dans les veaux frisons, avec un léger recul de l’offre pour un nombre de places limitées avant Noël. Les éleveurs qui souhaitent rentrer des veaux juste avant Noël sont en effet peu nombreux. La demande est ciblée sur les veaux frisons viandés, alors que le placement demeure sélectif dans les veaux légers. La vente est plus difficile avec des tarifs malmenés dans les abondances, les croisés ordinaires et les montbéliards avec un arrêt de l’export sur l’Espagne pendant les fêtes et surtout un manque important de place. Dans les bons veaux de races à viandes, le commerce reste facilité par des disponibilités insuffisantes. Les tarifs sont stables dans les bons veaux limousins, charolais et croisés (jaunes ou blanc bleu).
Ovins
Comme l'an passé, l’offre est plus généreuse sur les marchés précédant Noël. Les bons laitons sont plus nombreux et gardent la faveur des acheteurs travaillant de l'agneau français. La vente est par contre très calme pour les agneaux gris. En brebis, le marché est peu fourni, ce qui permet une commercialisation assez régulière pour les bonnes brebis.
Porcs
L'activité de la semaine est stationnaire avec des disponibilités suffisantes pour couvrir les besoins des unités de transformation avant les festivités de Noël. Le prix sur le Marché du porc breton est stable à 1,068 € du kilogramme, dans un contexte européen également stable.