Volaille de Bresse
La mécanisation pour moderniser les élevages

Le temps d’un après-midi, actuels et futurs éleveurs ont découvert à Toutenant non seulement l’exemple d’une exploitation qui a joué à fond la carte de la mécanisation, mais aussi une présentation de matériels parfaitement adaptables aux ateliers de volailles de Bresse.
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L’ambition de cette journée du 10 septembre était à la fois simple et très claire. Il s’agissait d’une part d’échanger sur les moyens en termes de matériels pouvant être utilisés dans les élevages de volailles de Bresse pour réduire la pénibilité des tâches et ainsi améliorer les conditions de travail, d’autre part de sensibiliser de possibles porteurs de projets et de recruter de nouveaux éleveurs pour la production. Pour cela, le choix avait été fat de se rendre à Toutenant sur l’exploitation de Pauline et Eric Girardeau.

Changement radical de production


Alors que Eric Girardeau s’est installé en 1999, son épouse a franchi le pas en 2001. Après avoir décidé de cesser la production laitière, le couple s'est réorienté vers l’élevage de volailles de Bresse. Avec le démarrage du premier lot en novembre 2014 pour une production annuelle qui devrait être au départ de 8.000 volailles. Ce type d’élevage n’était alors pas tout à fait inconnu pour Pauline et Eric puisqu’ils avaient, par le passé, travaillé la volaille label.
« Je souhaitais avoir une production que je pourrai gérer seule, précise Pauline Girardeau. A notre choix plusieurs raisons : la qualité du produit fini et une plus grande souplesse dans la gestion du temps de travail. Après quelques mois, le bilan est extrêmement positif. Il y a certes du travail, mais à temps choisi. En journée, il y a surtout de la surveillance ».
En passant des bovins aux volailles, le couple a aussi fait le choix de la modernité et de la mécanisation. Ainsi, tout en transformant leur ancienne stabulation en salle d’épinette et leur silo de stockage en un bâtiment d’élevage de 60 m², ils ont construit des bâtiments fixes sur dalle béton disposant d’eau et d’électricité. En outre, ils utilisent des chaînes d’alimentation ainsi que le chauffage électrique pour réguler le plus finement possible la température. De même, cela passe par la fabrication d’aliments programmée automatiquement ou encore les épinettes qui disposent d’un raclage lui aussi automatique, toutes les trois heures. Ce choix a bien évidemment un coût : 110.000 € d'investissement, auxquels il faut retrancher 38.000 € de subventions. « Nous avons planifié d’amortir cet investissement sur 7 ans. L’idée est aussi d’avoir une structure pérenne que nous pourrons transmettre à nos enfants. Enfin, cela a contribué à diminuer la pénibilité du travail et à améliorer notre qualité de vie », observe le couple.

A la rencontre des fournisseurs de matériel


L’autre temps fort de la journée organisée par les groupes de travail Installations, Formations et Modernisation du CIVB a consisté en la rencontre entre producteurs et fournisseurs de matériels.
Pour Pierre Bernard, vice-président du CIVB, « nous avons la volonté de faire travailler les artisans locaux ». Cela s’est par exemple traduit par la présence de professionnels de la région. A l’image de l’entreprise Sotrafa qui a exposé ses mangeoires parfaitement adaptées à la volaille de Bresse et à ses contraintes spécifiques Des mangeoires dont les dimensions diffèrent selon les besoins. « Nous proposons du sur-mesure en fonction des demandes de l’éleveur ». Autre local de l’étape, Patrick Arban a, quant à lui, mis en avant plusieurs produits qui ont suscité la curiosité des éleveurs. On pense par exemple à son nettoyeur autonome à haute pression à entraînement par prise de force qui dispose d’une cuve de 1.000 litres et d’une pompe à piston de 200 bars. Egalement aperçu sur son stand, une distribution mécanique de l’alimentation, un système de mangeoires ainsi que des épinettes avec nettoyage automatique.
Une journée qui a été un excellent moyen de se documenter, de prendre des contacts et de s’interroger sur le devenir de son exploitation tant en terme économique qu'au niveau de la diminution de la difficulté du travail.