Tendance commerciale semaine 38
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Le ciel vient de tomber sur la tête des éleveurs qui n’avaient pas besoin d’une crise sanitaire en plus des difficultés qu’ils rencontrent déjà et depuis trop longtemps… Le dernier épisode de FCO a laissé un souvenir douloureux dans les cours de ferme avec des coûts financiers et sanitaires importants. L’instauration d’un zonage de 150 km autour de l’exploitation touchée englobe la quasi-totalité du bassin allaitant du Centre, notamment de notre département. Les règles de mouvement sont strictes, avec des discussions toujours en cours au ministère de l’Agriculture.
Au niveau commercial, on note pour le moment peu d’impacts mais, face à une demande en perte de vitesse, l’ambiance est assez lourde. La remise en place des livraisons directes vers les abattoirs aura des répercussions sur l’appréciation des prix. Le recul de la demande constaté ces dernières semaines est le reflet d’une consommation toujours tendue lors de la seconde moitié de septembre, le budget des ménages ayant été épuré par les vacances, la rentrée des classes, les impôts et les nombreuses promotions (porc, vins…).
Les géants de la distribution trouvent largement de quoi couvrir leurs besoins sur le marché intérieur avec une communication qui reste en faveur des viandes françaises. Les importations restent réservées aux produits transformés et à une grande partie de la RHF (même si cette dernière fait des efforts).
Sur les marchés, l’équilibre offre/demande permet de maintenir les prix dans les femelles labels ou pour les très bonnes charolaises. Dans les allaitantes de choix secondaire, les tarifs se maintiennent dans les vaches de type R de plus de 400 kg, et la pression reste marquée dans les vaches légères, âgées de plus de dix ans. Dans les laitières, les industriels maintiennent une très forte pression sur les prix en profitant d'une situation offre/demande toujours favorable. En jeunes bovins, les stocks en ferme sont conséquents. La tendance est lourde avec des tarifs orientés à la baisse et sans solution de secours à court terme.

Bovins d’embouche et d’élevage
Avec le cas de FCO dans l’Allier, l’activité a été stoppée nette dans les zones de protection ou de surveillance…

Broutards
Coup dur pour le seul marché où les éleveurs pouvaient encore obtenir des prix satisfaisants. L’apparition de la FCO a entraîné l’arrêt temporaire des exportations dans l’attente des mesures ministérielles et des négociations avec les pays importateurs. Les opérateurs travaillant vers la Turquie sont les plus touchés, car les stocks déjà en quarantaine sont importants. Les nombreux tests qui vont être effectués dans les prochaines semaines vont certainement faire apparaître de nouveau cas… L’extension et la fusion des zones est d’ores et déjà demandée par de nombreux professionnels pour pouvoir maintenir un maximum de flux commerciaux. Les modalités de vaccination sont en cours de définition, mais les 1,3 million de doses ne seront pas suffisantes pour couvrir l’ensemble des animaux avec deux injections. Les délais de mise en production annoncés sont de 5 à 6 mois. Aussi, des choix devront-ils être faits par rapport aux exportations : broutards ou animaux de génétique… La perte de notre statut indemne de la FCO aura des répercussions, mais personne n’ose imaginer le pire.

Veaux d’élevage et d’engraissement
L’activité est tendue dans les secteurs non touchés par le zonage FCO, les marchés au sein des zones étant fermés. Le tri reste sévère dans les veaux légers avec des tarifs en baisse. Cette situation risque de se durcir si les marchés exports dans les gros montbéliards se ferment. La tendance est baissière dans les montbéliards avec un -30 € à Bourg-en-Bresse. L’activité est également tendue dans les croisés laitiers. Dans les bons veaux de race à viande, l’activité commerciale reste facilitée par la modestie de l’offre. Les tarifs sont stables dans les charolais, limousins frais et viandés ainsi que dans les croisés très bien conformés. Le placement se montre plus sélectif dans les jaunes ou blanc-bleu plus communs.

Ovins
L’activité commerciale est perturbée par la FCO et par les zonages qui limitent sérieusement les mouvements d’animaux. Les cadrans qui ont maintenu leurs activités, l’on fait dans le respect des règles avec des animaux du même statut sanitaire, vers des abattoirs dans des transports désinsectisés. La tension est assez sensible sur ces marchés où bon nombre d’acheteurs n’ont pu se déplacer. Les difficultés les plus marquées sont pour les agneaux lourds destinés à l’Aïd-El-Kébir et qui ne peuvent retourner vers des centres de regroupement en attendant la fête. Ces agneaux lourds doivent être abattus, mais ils ne correspondent pas au besoin du marché. En brebis, le commerce est calme avec une légère réduction des prix sur les marches.

Porcs
Aucun indicateur ne permet de pressentir le moindre retournement de tendance, les offres régionales suffisent largement à l’activité actuelle. Le nombre de porcs vifs n’est pas excessif, avec une légère détente sur le Nord de l’Europe. Le prix sur le Marché du porc breton a baissé de -0,002 € à 1,379 € le kilogramme.