Conseil départemental de Saône-et-Loire
16.000 repas/jour en un clic

Publié par Cédric Michelin
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Le 8 septembre, le président du Conseil départemental de Saône-et-Loire, André Accary invitait à Mâcon l’ensemble des « acteurs incontournables » du département pour la deuxième "rentrée" de son équipe, après une année complète de mandat. L’objectif toujours affiché clairement étant de « lutter contre les fractures territoriales ». Concernant l’agriculture, le Département devrait voter –le 23 septembre prochain– pour adhérer à la plateforme web Agrilocal afin d’organiser les filières courtes. Un nouveau laboratoire d’analyses devrait également profiter aux filières agricoles pour renforcer le volet sanitaire.
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« Nous sensibiliserons les consommateurs, c’est-à-dire vous, les collectivités. C’est avec vous et grâce à vous que cet outil fonctionnera, et je compte sur vous tous pour le faire exister ! » Les maires de Saône-et-Loire, les présidents de communautés de communes et de communautés d’agglomérations, les conseillers départementaux et les représentants du monde économique du département ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas. Le président du Conseil départemental, André Accary a ainsi publiquement déclaré sa volonté de « privilégier les circuits courts pour les repas servis dans les collèges (publics, NDLR). En Saône-et-Loire, cela représente 16.000 repas par jour, sans compter tous les autres établissements dont nous avons la charge », détaillait-il. La responsabilité des élus est donc clairement engagée sur le court et moyen terme…
Le 23 septembre, le Conseil départemental devrait sans doute voter pour adhérer à la plateforme numérique Agrilocal. Il s’agit d’un site web qui met en lien les producteurs locaux et les collectivités locales. La Chambre d’agriculture se chargera d’informer les producteurs. On se souvient que la Région Bourgogne avait déjà lancé un service similaire –Loc’Halles– comptant encore 133 "fournisseurs" et 46 "acheteurs", ce mardi. Agrilocal devra donc mettre en relation de façon simple, directe et instantanée les fournisseurs locaux et les acheteurs publics ayant une mission de restauration collective (collèges, lycées, maisons de retraite, etc).

Un nouveau laboratoire début 2017



Autre projet annoncé, qui concerne toutes les productions du département, viticulture comprise, la construction d’un nouveau laboratoire d’analyses. « Probablement début 2017 », anticipait André Accary qui veut en faire un outil concret et « une aide précieuse pour nos agriculteurs, pour les soutenir dans une agriculture durable, en cohérence avec les attentes de la société, une agriculture dynamique et performante ». L’actuel laboratoire départemental est en effet vieillissant alors que les crises et alertes sanitaires se sont multipliées. On pense évidemment à la vache folle au départ, la grippe aviaire, la FCO ou dernièrement la flavescence dorée. Une priorité donc pour tous…

5,5 millions d’€ d’aide



Evidemment, d’autres axes concernent également les entreprises agricoles et le monde rural. A son « coup d’accélérateur au niveau du numérique », à ses « 100 projets pour l’emploi » ou encore à autour de Destination Saône-et-Loire pour le tourisme, André Accary annonçait que l’aide aux territoires passera de 4 à 5.5 millions d’euros. « Le 23 septembre, je demanderai à mes collègues de voter cette augmentation de près de 40 %, qui nous permettra de faire face au succès incontestable du dispositif. Les avances de trésorerie sur projet seront portées également à 70 %, ce qui aura un effet de levier inédit pour le démarrage des opérations. Ce sont les économies de fonctionnement de notre collectivité, qui permettent aujourd’hui cet investissement », concluait-il à ce sujet. Le précédent plan avait profité à 350 dossiers « qui ont généré plus de 30 millions de travaux ».
Enfin, plus généralement, il annonçait des actions « contre la désertification médicale », pour « trouver des solutions pour garder les personnes âgées chez elles », pour « moderniser nos collèges », pour « entretenir nos routes pour offrir des infrastructures de qualité » et pour « agir pour la dignité des plus faibles ».




5G contre neutralité du net



L’information est sans doute passée inaperçu cet été et pourtant elle est stratégique pour les territoires ruraux. Si le déploiement de la fibre optique permet d’augmenter les débits Internet dans les centres-villes, il est utopique de croire que cette technologie "filaire" pourra aller dans toutes les fermes et plus globalement, s’étendre sur tout terrain. Annoncée dès 2018 pour les JO d’hiver en Corée du Sud, la cinquième génération d’Internet sans fil, la 5G, fait actuellement consensus pour amener enfin sur tout le territoire le très haut débit via les ondes hertziennes. Les enjeux sont colossaux, y compris pour l’agriculture, qui voit les objets connectés envahir le secteur. Mais les fournisseurs d’accès Internet européen font actuellement du « chantage », selon les mots de la Commission européenne, pour obtenir le retrait du principe de neutralité du net, votée cette année. « La neutralité du Net est un principe fondateur d'Internet qui garantit que les opérateurs télécoms ne discriminent pas les communications de leurs utilisateurs, mais demeurent de simples transmetteurs d'information. Ce principe permet à tous les utilisateurs, quelles que soient leurs ressources, d'accéder au même réseau dans son entier », explique La Quadrature du Net, association défendant l’intérêt des consommateurs. Par exemple, sans ce principe, Google ou Monsanto pourraient conclure des contrats avec les FAI français (Orange, SFR, Free, Bouygues…) pour avoir des débits Internet supérieurs à ces concurrents (coopératives, télédéclarations…). Comme si votre concurrent avait le droit de prendre l'autoroute mais pas vous... Ce qui serait anticoncurrentiel, à pour l’heure jugé Bruxelles.