Réunions pré-vendanges
Casse-tête "complémentaire"

Publié par Cédric Michelin
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A Fuissé, Bissey-sous-Cruchaud et La Chapelle-de-Guinchay, les réunions pré-vendanges en Saône-et-Loire avaient toutes un point commun : la complexité administrative croissante démotive les employeurs de main d’œuvre saisonnière. Point de crispation cette année, l’incompréhensible complémentaire santé. Même l’administration n’est pas prête en face pour gérer…
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Du service Emploi & paye de la FDSEA de Saône-et-Loire, Amélie Saclier et Idir Ferhat avaient beau tenter de l’expliquer de toutes les manières possibles, l’usine à gaz est telle que la MSA reconnaissait « ne pas pouvoir informatiquement » dans le cadre du TESA sur le web et recommandait à demi-mot de « ne pas en parler aux salariés » s’ils ne posent pas la question de la complémentaire santé. L’illustration parfaite qu’une bonne idée au départ peut se transformer en enfer par manque de simplification administrative et de suivi de la part des parlementaires. A ce sujet, la FDSEA et l’Union viticole de Saône-et-Loire s’étaient d’ailleurs fendus d’une lettre au directeur de la MSA, fin aout, pour l’alerter sur « l’absence de lisibilité sur un certain nombre de sujets liés à l’embauche des vendangeurs » (voir encadré). A Bissey-sous-Cruchaud, une viticultrice résumait le sentiment de l’ensemble de ses collègues : « ce n’est pas qu’on veut pas mais vu la complexité, on n’aura pas le temps chaque matin de gérer tout cet administratif, nos vendanges et nos vendangeurs ! ».

Un beau millésime "type" 2005



Car la caractéristique principale de ce millésime, c’est « l’hétérogénéité énorme » des parcelles, met en garde Christine Monamy, qui assure le suivi des maturités au BIVB. Les calendriers de récolte seront donc complexes. En cause évidemment, les accidents climatiques de l’année (excédent d’eau au printemps, gel, grêle, échaudage fin juillet…) et la pression des maladies. La pression mildiou fut « du jamais vu » et le risque oïdium à véraison a été « sensible » à traiter, résumait le service Vignes & vins de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire.
Malgré cela, le temps chaud et sec d’août a « calmé » le tout et la maturité « progresse régulièrement ». Le conseil du BIVB est de pratiquer des contrôles de maturité par parcelle et notamment dans celles pour les crémants « à surveiller en fonction de leurs charges ». En pinot, un « beau millésime » est possible avec des composés phénoliques se rapprochant « pour l’instant d’un profil 2005 ». Les taux de sucres et l'acidité évoluent rapidement en chardonnay.

10 % des surfaces gelées ou grêlées



Néanmoins, tous les syndicats d’appellation (ODG) ont demandé – et obtenu validation lors du dernier Conseil national INAO – une marge d’enrichissement de 1,5°, soit le maximum communautaire autorisé, rappelait Marion Sauquëre, directrice adjointe de la Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne (CAVB) qui se charge de coordonner les propositions des ODG bourguignonnes « pour assurer la cohérence entre appellations et pour les éventuels replis ». Sa collègue, Charlotte Huber estimait en effet qu’environ « 10 % » des surfaces en Saône-et-Loire ont été touchées par le gel et/ou la grêle. Ce qui n'est pas anodin mais loin des dégâts en Côte d'Or ou dans l'Yonne, et même ailleurs (Champagne, Langudoc, Loire...). La possibilité d’acheter de la vendange « sans carte de négoce » a donc été obtenue ici aussi, sous conditions. « Sinon, le statut de négoce est simple à obtenir… ». La CAVB étudie également une possible extension du réseau (Arelfa) de générateurs "anti-grêle" dans le Mâconnais pour l'année prochaine.

Explosion d’Esca



Si des orages restent malheureusement à craindre encore, une fois les vendanges terminées, la mauvaise nouvelle de l’année sera, sans nul doute, « l’impressionnant » taux de mortalité de pieds dû à l’Esca. Dans certaines parcelles, jusqu’à 10 % des pieds morts subitement ! Des comptages vont prochainement être réalisés par les chambres d'Agriculture.
De quoi relancer prochainement les débats sur la nécessité d’un produit de traitement - remplaçant l’arsenite de sodium interdit - promis par les gouvernants mais jamais trouvé…



Difficultés pour l'embauche des vendangeurs



Dans sa lettre du 26 août adressé au Président de la MSA, Pascal Cormery, l'Union viticole et la FDSEA de Saône-et-Loire l'ont alerté sur « l’absence de lisibilité sur un certain nombre de sujets liés à l’embauche des vendangeurs, tout particulièrement en ce qui concerne la complémentaire santé ».
Premier motif d’inquiétude : les conditions d’affiliation à la mutuelle obligatoire « Frais de santé » des vendangeurs qui seront embauchés sous TESA. La profession regrette n'avoir obtenu « de réponses claires de la MSA Bourgogne » qui « malgré toute sa bonne volonté reste en attente de réponses de la CCMSA ». D'autant plus regrettable que les vendanges ont débuté et oblige chacun à « naviguer à vue ». Autre sujet d’inquiétude pour les viticulteurs, il la gestion du versement santé par le TESA, toujours pas en place informatiquement. « Au vu de l’enjeu que représente l’utilisation du TESA Web par les viticulteurs au moment des vendanges, la situation risque d’être ingérable avec des démarches administratives supplémentaires (attestation sur l’honneur papier à faire compléter aux vendangeurs, entre autres) et ce alors que le TESA vise à simplifier les procédures et que les vendanges sont déjà une période extrêmement chargée pour les viticulteurs et cruciale pour toute l’économie viticole » argumente le service Emploi & paie de la FDSEA de Saône-et-Loire.
Pour conclure sur ce sujet de la complémentaire santé, le réseau FNSEA rappelle que « depuis le départ », la profession demande que l'administration tienne compte « des spécificités des emplois saisonniers, notamment en viticulture, en n’obligeant pas les viticulteurs à affilier les saisonniers pour les contrats d’une durée inférieure à trois mois. Malgré un premier retour qui semblait favorable du gouvernement sur ce sujet, à ce jour nous n’avons pas obtenu gain de cause et nous continuons à porter cette position », explique la profession qui veut d'autres simplifications administratives (calcul du SMIC RDF ; une seule feuille de paie pour l’ensemble de la durée des vendanges sur septembre et octobre...).


Absence de lisibilité sur l'embauche des vendangeurs
Dans sa lettre du 26 août adressé au Président de la MSA, Pascal Cormery, l'Union viticole et la FDSEA de Saône-et-Loire l'ont alerté sur « l’absence de lisibilité sur un certain nombre de sujets liés à l’embauche des vendangeurs, tout particulièrement en ce qui concerne la complémentaire santé ».
Premier motif d’inquiétude : les conditions d’affiliation à la mutuelle obligatoire « Frais de santé » des vendangeurs qui seront embauchés sous TESA. La profession regrette n'avoir obtenu « de réponses claires de la MSA Bourgogne » qui « malgré toute sa bonne volonté reste en attente de réponses de la CCMSA ». D'autant plus regrettable que les vendanges ont débuté et oblige chacun à « naviguer à vue ». Autre sujet d’inquiétude pour les viticulteurs, il la gestion du versement santé par le TESA, toujours pas en place informatiquement. « Au vu de l’enjeu que représente l’utilisation du TESA Web par les viticulteurs au moment des vendanges, la situation risque d’être ingérable avec des démarches administratives supplémentaires (attestation sur l’honneur papier à faire compléter aux vendangeurs, entre autres) et ce alors que le TESA vise à simplifier les procédures et que les vendanges sont déjà une période extrêmement chargée pour les viticulteurs et cruciale pour toute l’économie viticole » argumente le service Emploi & paie de la FDSEA de Saône-et-Loire.
Pour conclure sur ce sujet de la complémentaire santé, le réseau FNSEA rappelle que « depuis le départ », la profession demande que l'administration tienne compte « des spécificités des emplois saisonniers, notamment en viticulture, en n’obligeant pas les viticulteurs à affilier les saisonniers pour les contrats d’une durée inférieure à trois mois. Malgré un premier retour qui semblait favorable du gouvernement sur ce sujet, à ce jour nous n’avons pas obtenu gain de cause et nous continuons à porter cette position », explique la profession qui veut d'autres simplifications administratives (calcul du SMIC RDF ; une seule feuille de paie pour l’ensemble de la durée des vendanges sur septembre et octobre...).