Interview de Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA
« Une rentrée sur tous les fronts »

Publié par Cédric Michelin
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Le secrétaire général de la FNSEA Dominique Barrau salue l’accord trouvé le 30 août entre Lactalis et les producteurs de lait mais n’oublie pas tout le travail qui reste à mener au niveau français comme européen afin d’obtenir des relations commerciales plus équilibrées et une meilleure visibilité pour les agriculteurs.
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Quelle est votre réaction à l’annonce de l’accord entre les producteurs de lait et Lactalis ?
Dominique Barrau : Je suis satisfait de cette victoire d’étape. Je parle d’étape car la mobilisation exemplaire d’un département très laitier d’abord, poursuivie par le national ensuite, a mis un coup d’arrêt à ce dévissage des prix qu’avait organisé Lactalis. Le fait que Lactalis entre dans le rang évitera que tous les autres emboîtent le pas.

Quelles sont les suites à donner à cette mobilisation ?
D. B. : Maintenant, j’espère que le rendez-vous que l’on a demandé à Emmanuel Besnier (ndlr : PDG de Lactalis) aura lieu et que cela augure d’un travail à venir sur la construction du prix entre les OP et le groupe. On ne pourra pas régulièrement, tous les six mois ou tous les ans, faire augmenter les prix par l’action syndicale. Malgré tout, on reste dans une situation très compliquée qui doit être prise en compte au niveau européen. L’Europe ne peut pas laisser une telle compétition entre ses Etats-membres. Il faut également que les politiques encouragent et poussent à une relation beaucoup plus contractuelle entre les producteurs et les transformateurs. De notre côté, on accentuera ce travail avec la FNPL et les Jeunes agriculteurs.

Le meeting syndical organisé par la FNSEA et JA à Lamotte-Beuvron, le 1er septembre, sera l’occasion de revenir sur ces sujets ?

D. B. : Le 1er septembre, il y a une réunion informelle des ministres de l’agriculture européens. Nous organisons un meeting à cette occasion pour être sûrs qu’il va être question, dans leurs discussions, de l’état dans lequel se trouve l’agriculture aujourd’hui. Car au-delà du lait et de l’élevage, les grandes cultures également ont eu une année catastrophique : la rentrée se fait donc sur tous les fronts. Nous allons nous tourner vers le Gouvernement, mais aussi vers l’Europe pour que la future PAC intègre bien ces problématiques d’aléas et de volatilité.