Pour vendre sa viande
Une boucherie virtuelle

Okadran, site de vente en ligne de viandes fraîches et transformées, a été lancé avec succès en juin dernier. Présent au Sommet de l’élevage, il répertorie déjà plus de 500 éleveurs…
133001--Elevage_Circuits_courts_Okadran_1.jpg
Ce sont bien les manifestations d’agriculteurs de l’été 2015 qui sont indirectement à l’origine de la création d’Okadran (www.okadran.fr), une plate-forme de vente en ligne de viandes fraîches et transformées. Roger Mechri, l’un des trois fondateurs du site, est formel à ce sujet.
« Issu du monde du paiement en ligne, je cherchais à créer une place de marché », explique-t-il. En comprenant les problématiques des éleveurs, il se demande alors comment « réduire la distance entre le consommateur et l’acheteur » et se lance dans l’étude d’un tel projet à l’automne 2015. « Nous avons lancé le site marchand en juin 2016 pour le tester et éviter d’avoir trop de volume à gérer d’un coup ». C’est en discutant avec l’un des membres de sa famille, éleveur, qu’il décide d’appeler le site Okadran, en référence aux marchés au cadran. « Le consommateur ne comprendra certainement pas. Peu importe car cela sonne bien, comme Amazone ! ».

Plus de 500 éleveurs


Présent au Space puis au Sommet de l’élevage, il avoue que ce dernier a été un meilleur lieu de rendez-vous avec les éleveurs. Aujourd’hui, plus de cinq cents éleveurs sont référencés. De fait, Okadran travaille avec deux groupements d’éleveurs, l’un en Bretagne et l’autre dans le Sud-Ouest. Chaque éleveur est visité. L’idée est de vendre de la viande de qualité. Sur le site, un onglet information permet de connaître le type d’abattage, l’origine et le planning de livraison. Il est également possible pour le consommateur de donner son avis. « Pour l’instant, nous avons supprimé trois éleveurs du site. Okadran ne peut en effet pas se permettre de ne pas honorer ses commandes. En cas d’impossibilité d’approvisionnement, nous réorientons vers un autre éleveur », explique Roger Mechri. La seule contrainte pour l’éleveur est donc de « mettre à jour les dates de disponibilité », selon lui.

Un panier moyen de 70 €


Les colis sont livrés par Chronofresh, à partir de 6,90 € de frais de port. Pour Sébastien Berat, éleveur de charolaises, inscrit à Okadran, « le montant des frais de port peut être un frein à l’achat ». Installé hors cadre familial, « j’avais besoin d’un retour du consommateur sur mes produits. Je voulais remettre du lien entre le consommateur et moi », explique-t-il. Aussi a-t-il adhéré à "La Ruche qui dit Oui" et créé son propre site de vente en ligne, mais « je n’ai pas réussi à avoir des tarifs aussi avantageux qu’Okadran pour les frais de port ». Il a déjà envoyé près d’une dizaine de commandes par Okadran et s’en félicite.
Le poids maximal des colis est de 15 kg et le montant du panier moyen de 70 €. « Nous espérons monter à 90 € », souligne Roger Mechri. Okadran se finance en prélevant une commission de 10 à 15 % sur les ventes, sachant que l’éleveur fixe lui-même son prix. Roger Mechri imagine bien viser l’export même si, pour l’instant, le principal frein reste l’emballage.
A terme, le fromage pourrait également bien se prêter au jeu de la vente en ligne, sachant que l’on trouve déjà de la viande de daim, des œufs de caille cuits, des terrines et rillettes de lapin mais aussi et plus surprenant des œufs de caille et même des œufs de poule… à couver !
Il est vrai que, par son fonctionnement, Okadran permet aux producteurs de reprendre la main sur leur valeur ajoutée et de shunter plusieurs maillons de la filière comme celui de la distribution. Bref, un supermarché en ligne qui étoffe peu à peu son offre.
Tél. du lundi au vendredi de 7 h à 21 h et le samedi de 9 h à 18 h : 01.78.53.83.46 ; courriel : contact@okadran.fr
www.okadran.fr