Projet de Center Parcs au Rousset
Décision reportée…

La date limite du 3 février étant arrivée, Pierre & Vacances a différé l’annonce de sa décision de réaliser ou non un Center Parcs au Rousset. Et cela dans l’attente d’études complémentaires.
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Suite au débat public qui s’est tenu du 20 avril au 4 septembre 2015 sur le projet de Center Parcs en Saône-et-Loire, le Groupe Pierre & Vacances a décidé, avant de se prononcer sur la poursuite du projet, de procéder à des études complémentaires.
« Ces études concerneront la voirie et l’accès au Center Parcs, les eaux naturelles, les réseaux et les retombées du projet sur le tourisme local. Pierre & Vacances doit par ailleurs obtenir du nouvel exécutif de la Région Bourgogne Franche-Comté confirmation du soutien au projet et des modalités du montage économique, en complément de celui du département de la Saône-et-Loire », précise le communiqué du groupe.

Des études complémentaires


« Le débat public sur le projet de Center Parcs au Rousset a été exigeant mais utile, en permettant d’identifier les différents enjeux sur lesquels les citoyens attendent des approfondissements. Ceux-ci concernent particulièrement les questions environnementales, l’élargissement de la route départementale, les craintes liées au risque de pollution du fait des vidanges des eaux de piscine et les bénéfices à attendre du projet, notamment sur la question de l’amélioration des équipements collectifs et des réseaux », note Pierre & Vacances.
Ces études seront menées, selon leur nature, soit directement par Pierre & Vacances, soit sous la responsabilité du Conseil départemental de Saône-et-Loire ou les concessionnaires compétents. Elles auront trait essentiellement :
- à l’incidence des différents tracés potentiels permettant l’accès au site depuis la route départementale ;
- à l’approfondissement d’un éventuel risque d’impact des travaux de voirie sur la Cistude d’Europe ;
- au dimensionnement des ouvrages de gestion des eaux pluviales, en fonction de la pluviométrie et de la perméabilité des sols ;
- à l’identification d’un risque éventuel de pollution du fait des vidanges annuelles des eaux de piscine ;
- aux choix d’aménagement pour l’amenée des réseaux ;
- à l’incidence sur les milieux naturels du projet de nouvelle station d’épuration.

Un soutien à confirmer…


« La loi NOTRe - promulguée le 7 août 2015 - modifie de fait certaines compétences des collectivités territoriales, notamment en matière économique », note le groupe Pierre & Vacances pour lequel, avec les collectivités territoriales concernées par le projet, il entend « prendre en compte de cette réforme pour valider les modalités du montage économique élaboré antérieurement à la réforme territoriale ».
la Région Bourgogne Franche-Comté n’a d’ailleurs pas tardé à répondre en quelque sorte, par voie de communiqué. Dans ce dernier, le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté prend acte avec satisfaction de la décision du groupe Pierre & Vacances de mener des études complémentaires pour le site du Rousset en Saône-et-Loire comme pour celui de Poligny dans le Jura ainsi que de la confirmation par le groupe de l’ensemble des engagements pris durant le débat public.
Présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay précise que « la position de la région n’a pas changé. Elle est de soutenir ces deux projets qui peuvent être accélérateurs du tourisme et de la création d’emplois, à condition de respecter toutes les questions environnementales, notamment la protection de la ressource en eau, des équilibres écologiques et de toutes les questions posées pendant le débat public ».
Et surtout de poursuivre en précisant que « les études complémentaires menées par Pierre & Vacances seront de nature à apporter des réponses aux questions soulevées au cours du débat public, en particulier sur les points de vigilance environnementale, économique et citoyenne qui conditionnent l’engagement définitif de la région ». Ainsi, « la Région renouvelle son intérêt pour la prolongation de la concertation avec le public, qui est une garantie de co-construction et de transparence ».
Nous sommes donc bien dans un nouveau schéma, lequel implicitement lie le soutien de la Région à de nouveaux engagements du promoteur. Une manière pour la collectivité de rouvrir le débat public, mais sans avoir l’air de le faire. On est dans la haute voltige politique…

Ainsi donc…


Et si la région dit rester « mobilisée pour la réussite des deux projets pour le développement d’une offre de tourisme familial équilibrée et complémentaire au regard des offres existantes », elle « confirme son soutien de principe dès lors que les conditions seront réunies et que l’ensemble des partenaires confirmeront leur engagement ». Un pas en avant, deux en arrière en somme.
Dès lors, sous cet angle d’approche, on comprend mieux la conclusion du communiqué de Pierre & Vacances : « dans le cas d’une poursuite du projet, Pierre & Vacances s’engage à mettre en place une concertation ad hoc afin de poursuivre les échanges avec les citoyens engagés en avril 2015 ». On est dans le cas d’une poursuite du projet… Rien, à ce stade, n’est moins sûr…


Engagements confirmés


Indépendamment des études complémentaires à réaliser, Pierre & Vacances a profité de ce communiqué pour confirmer l’ensemble des engagements pris durant le débat public et présentés lors de la réunion de clôture du débat public, à commencer par l’absence d’extension future du site et la recomposition du plan masse pour éviter toute construction de bâtiment en zone humide.





Et Poligny ?


Concernant l’autre projet dans la nouvelle région, situé à Poligny, Pierre & Vacances précisent que des études complémentaires se révèlent également nécessaires. A l’issue, et au vu de leurs résultats, le groupe décidera s’il poursuit ce projet et dans quelles conditions.




André Accary veut une table ronde


Réagissant à la décision de Pierre & Vacances, le président de l’exécutif départemental, André Accary, met en garde sur ce délai, redoutant qu’il « porte préjudice à la réalisation finale de ces projets, qui sont essentiels pour le dynamisme, l’attractivité et l’économie de nos territoires ». Et de rappeler que « les collectivités locales, les forces économiques bourguignonnes, les habitants des deux départements sont aujourd’hui dans l’attente ».
C’est la raison pour laquelle il invite à participer à une table ronde Christiane Barret, préfète de région, Gilbert Payet, préfet de Saône-et-Loire, Jacques Quastana, préfet du Jura, Marie-Guite Dufay, présidente de la Région, Clément Pernot, président du Conseil départemental du Jura, et Gérard Brémond, président du Groupe Pierre & Vacances. Il lui « semble indispensable et utile que nous puissions nous réunir en urgence pour évoquer ensemble ce dossier ».