Commerce équitable « Made in France »
De plus en plus de producteurs engagés

Publié par Cédric Michelin
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+25 % c’est la croissance que devraient atteindre les ventes du commerce équitable "franco-français" en 2016. Pour 2017, une croissance du même ordre est d’ores et déjà anticipée par ses acteurs. C’est dans ce contexte très favorable que les premières Assises nationales du commerce équitable en France se sont tenues le 8 décembre.
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La suite donnée au commerce équitable (CE) historiquement basé sur les échanges nord/sud, est belle et bien lancée. Le marché du CE français connaît un essor notable de + 25 % en 2016. Près de 108 millions d’euros (M€), c’était le montant des ventes réalisées en 2015. « On est à 134 M€ à la fin novembre 2016 », annonce Julie Stoll, déléguée générale de la Plateforme pour le CE (PFCE) à l’occasion des assises nationales de la filière déroulée le jeudi 8 décembre. La loi sur l’économie sociale et solidaire (ESS) votée en 2014 et appliquée en 2015 a permis l’évolution de la réglementation sur le CE, autorisant les entreprises à utiliser la mention « commerce équitable ». Aujourd’hui en France, ce secteur en pleine expansion s’appuie sur 3 500 fermes à l’origine de 1 200 produits labellisés. « 4 500 producteurs sont investis dans ces filières », précise Julie Stoll. Et leur nombre va considérablement croître à l’instar du boom dans la bio. « En termes d’évolution, les filières lait et viande connaissent les plus fortes augmentations », indique Claude Gruffat, président de Biocoop. Mais quel est, pour les producteurs, l’intérêt d’une telle démarche ?

Un prix garanti et une prime de développement



A la différence de la bio, basée sur un cahier des charges structurant les modes de production, le CE est un outil de régulation des prix sur la durée. Ainsi, les contrats commerciaux passés entre les parties prenantes sont de 3 ans. Cet engagement dans le temps permet de limiter l’impact des différents aléas qu’ils soient climatiques ou économiques. Un prix minimum garanti pour les producteurs constitue l’autre élément fondateur de la démarche. Enfin, dans ce type de contrat, l’acheteur (transformateur ou distributeur) doit également reverser « une prime de développement » qui correspond à un complément de rémunération. Cette prime, octroyée à l’organisation à laquelle appartiennent le ou les producteurs engagés, vise à bâtir de véritables projets de filières. Ces deux dispositifs à savoir le prix garanti et la prime de développement permettent de faire bénéficier le producteur d’une rémunération de « 5 à 10 % plus élevée » que pour un producteur de filière conventionnelle, estime Marc Dufumier, président de la PFCE.