Viande bovine française
Quatre chantiers pour la valoriser

Publié par Cédric Michelin
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Principale avancée de la réunion du 10 septembre entre la filière viande bovine et l'ensemble des enseignes de la grande distribution : la constitution de quatre groupes de travail, « pour relancer la consommation de viande de bœuf », notamment sur les actions promotionnelles.
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À l'issue d'une réunion entre la filière bovine et la grande distribution, le 10 septembre, le président de l'Interprofession bétail et viande (Interbev) a annoncé la mise en place de quatre groupes de travail, pilotés par Interbev « pour redynamiser la consommation de viande bœuf qui s'érode depuis plusieurs années ». « Nous avons eu un dialogue concret et constructif », a expliqué Dominique Langlois à l'issue de la réunion. Le premier groupe abordera les « suites à donner aux travaux sur la contractualisation en filière et la caisse de sécurisation ». Sur ce point, les éleveurs estiment pourtant qu'ils n'ont pas été entendus, ni par les industriels, ni par la grande distribution. « Nous leur avons proposé une contractualisation sur les mâles et femelles. C'est 'non', y compris de la part des abatteurs », explique Pierre Vaugarny, secrétaire général de la Fédération nationale bovine (FNB).

Mettre en valeur les viandes françaises



Deuxième chantier prévu par Interbev : « l'amélioration permanente de la qualité de la viande bovine mise en vente aux consommateurs ». « La France est à l'envers de tous les pays voisins. Nous sommes le seul pays où l'aval pratique l'émoussage des carcasses (le parage de la graisse superficielle, ndlr) mais pas la maturation des viandes », explique Jean-Pierre Fleury, président de la FNB. Alors que le Royaume-Uni pratique, selon lui, une maturation de 13 jours, la grande distribution irait jusqu'à commercialiser quatre jours après l'abattage. « Ce sont des bouleversements profonds en termes d'abattage que nous demandons », assure Jean-Pierre Fleury.
Le troisième thème sera « la segmentation, la conception et l'attractivité du rayon viande ». « Aujourd'hui tout est mélangé », explique Emmanuel Bernard. « On s'est donné jusqu'à la fin de l'année. S'ils ne font pas le ménage, c'est nous qui viendront le faire », prévient le président de la FNB.

Des promos moins destructrices



Et le dernier groupe de travail se penchera sur la « mise en place d'un groupe de réflexion sur les actions promotionnelles ». « Il y a un vrai chantier à ouvrir pour que les promotions ne soient plus destructrices de valeur », explique Dominique Langlois, qui propose comme pistes de travail « la durée, le niveau, la fréquence... » des promotions. « Il faut que la grande distribution passe d'une promotion de flux à une promotion de produits », souhaite Jean-Pierre Fleury. « Les grandes surfaces n'ont pas de gestion de rayon, ils pratiquent des promotions de rebut, alors que la promotion est faite pour mettre en valeur un produit », analyse Emmanuel Bernard de la FNB.

Interbev annonce également le lancement, au mois d'octobre, d'une campagne de promotion destinée à mettre en avant les races à viande. « Chez le consommateur, il y a la viande label et le reste. Il faut repositionner le segment races à viande », commente le président de la FNB, Jean-Pierre Fleury.