Beaujolais
Travailler « la force de vente et la valorisation »

Publié par Cédric Michelin
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Alors que la campagne d’enregistrements des vins nouveaux se poursuit, le président de l’ODG beaujolais et beaujolais villages, Sébastien Coquard, veut rappeler la nécessité de travailler sur la commercialisation et la création de valeurs pour les vins du Beaujolais.
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Que pouvez-vous dire des derniers enregistrements de marché pour les vins nouveaux ?
Sébastien Coquard :
au 20 octobre, environ 166.600 hl ont été enregistrés en beaujolais et beaujolais villages nouveaux, rouges et rosés. Cette semaine sera déterminante, en attendant les chiffres de la vente directe. On constate depuis dix ans environ un marché en baisse au plan des volumes. Depuis 2010, nous avons mis en place un coefficient qui régule la question des volumes de vins nouveaux. Quant aux prix moyens, ils étaient au 20 octobre de 217,89 €/hl en beaujolais et 226,73 €/hl en beaujolais villages, soit un écart de moins de 9 € entre les deux. Ces prix ne sont pas tout à fait à la hauteur de nos espérances alors que les consommateurs sont prêts à accepter la valorisation des deux dernières campagnes. Je suis plus inquiet pour les beaujolais villages. Cette baisse de prix est plus la conséquence d’un problème d’organisation.

Que voulez-vous dire par problème d’organisation ?
S.Q. :
le rôle de l’ODG est de définir les conditions de production et de mise sur le marché. Aujourd’hui, nous recensons 803 opérateurs de la production habilités en beaujolais nouveau. Ce qui représente une citerne et demie à vendre par opérateur. Nous sommes confrontés à une atomisation de l’offre qui ne facilite pas le maintien des cours. Comme je l’indiquais le 14 octobre dans un communiqué, la baisse des cours du vrac ne permettra pas de développer les ventes, au contraire, c’est la meilleure manière de détruire le marché à moyen terme.

Dans le communiqué auquel vous faites référence, vous invitez les viticulteurs à relever le défi de la commercialisation et de la valorisation des vins. Quelles sont vos ambitions ?
S.Q. : le travail d’amélioration de la qualité de nos productions a été énorme. Il faut maintenant travailler sur la force de vente, la création de valeur et la communication. Le plan stratégique de l’union des vignerons du Beaujolais avait pour ambition de délivrer les bonnes informations au bon moment pour que les professionnels puissent prendre la bonne décision : c’est ce que nous tâchons de faire au moyen des différents communiqués. Il faut se professionnaliser dans la vente, il faut aussi étoffer le cœur de gamme avec des marques modernes et valorisantes pour les vins du Beaujolais, et c’est la production qui doit être en tête sur cette question. La communication, c’est aussi le choix de mettre en avant les vins de garde, de pousser les crus et de raccrocher les wagons des appellations régionales. En revanche, la volonté est d’être en cohérence avec nos valeurs, elle n’est pas d’opposer les crus et les vins de garde aux vins nouveaux.