Tendance commerciale semaine 18-2017
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
La crainte des éleveurs de devoir affronter une année de sécheresse semble quelque peu estompée par les pluies de ces derniers jours, même si les températures se montrent pour le moment peu favorables à la pousse de l’herbe. Les maïs implantés ont en revanche beaucoup appréciés cette pluie. Il ne faut cependant pas crier victoire trop vite, car les stocks sont faibles et les cultures comme les herbages auront besoin d’une année clémente avec des pluies régulières pour pousser.
Au niveau de l’élevage, la crainte de voir une décapitalisation pour cause de sécheresse s’éloigne. Les éleveurs allaitants vont pouvoir engraisser leurs animaux aux champs même s’il fait froid. Mais comme chacun le sait, il faut laisser passer les "saints de glace" (saint Mamert le 11 mai, saint Pancrace le 12 mai et saint Servais le 13 mai) pour retrouver un peu de chaleur.
Les éleveurs ont besoin d’une herbe de qualité pour finir et engraisser leurs animaux.
Sur les marchés, cette nouvelle semaine écourtée n’apporte pas de grands enseignements, avec très peu de mouvements tarifaires. La consommation ne montre jamais de tonicité en période électorale et les abattoirs sont suffisamment approvisionnés pour faire fonctionner leurs unités de transformation. Dans les femelles de race à viande, de nombreuses campagnes radios et télévisuelles mettent en avant la diversité de nos races, en faisant implicitement le parallèle entre race à viande et qualité. Reste que les GMS commandent surtout des produits d’entrée de gamme lesquels sont mis en barquettes en libre-service, les rayons traditionnels étant quant à eux de très belle accroche mais pour une clientèle ciblée. Le recul de l’offre engendrée par la pluie permet une vente assez régulière malgré quatre jours d’activité. L’animation commerciale sur les marchés reflète cette situation avec un commerce calme pour des prix stables dans le label ou les bonnes génisses de qualité bouchère. La demande se porte sur l’entrée de gamme (types "R" et "O") où les tarifs se maintiennent, mais avec une plus grande fluidité dans les échanges. Dans les réformes laitières, les disponibilités sont suffisantes pour cette nouvelle semaine écourtée, même si la pluie de ces derniers jours tend à limiter les volumes. Les abatteurs en profitent pour stabiliser les prix des vaches frisonnes et montbéliardes. En jeunes bovins, la proportion de JB consommés sur la France joue un rôle important dans la stabilisation du prix face à un marché export peu dynamique et surtout très concurrentiel. La Pologne propose certes des animaux de moindre conformation (laitiers et croisés), mais avec des prix qui conviennent plus aux consommateurs italiens.

Bovins d’embouche et d’élevage
La pluie qui est tombée ces derniers jours permet de repousser l’appréhension de la sécheresse, même si la faiblesse des températures bloque la pousse de l’herbe. Le bétail de gabarit à finition rapide reste recherché avec des tarifs stables. Le commerce reste sélectif dans les races à viande plus légères, de moindre conformation ou à finir tardivement sur l’été.

Broutards
Après les fêtes pascales, les engraisseurs italiens reviennent à l’achat sur un marché où les disponibilités ne sont pas très abondantes. Le flux commercial de ces dernières semaines dans les mâles de 350 à 400 kg n’a pas généré de retard dans les ventes dans les bassins charolais ou limousins. Les animaux de bonne conformation et préparés pour l’export se vendent sans difficulté pour les tarifs stables, mais toujours attractifs pour les éleveurs. Dans l’attente des sorties d’herbage, l’offre saisonnière reste insuffisante pour les besoins dans les 400 à 450 kg. En revanche, les tarifs peinent à se maintenir dans les mâles de moindre conformation et dans les sujets non vaccinés. Dans les femelles, les échanges sont assez réguliers avec un maintien des prix dans les bonnes laitonnes charolaises pour l’Italie. La vente reste difficile pour celles expédiées sur l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement

Les difficultés de valorisation de la viande de veau impactent sérieusement les intégrateurs, qui doivent néanmoins composer avec des disponibilités moins importantes cette semaine du fait du férié du 1er mai. Les tarifs se maintiennent avec plus de facilité dans les bons veaux holsteins ou montbéliards. Ils pratiquent un tri plus sévère dans les veaux plus légers ou fragilisés par une météo moins favorable. Les croisés laitiers sont sensiblement au prix des laitiers dans les mâles. On peut enlever aisément 50 € dans les femelles. Dans les croisés de races à viande, la tendance est au maintien des prix avec moins d’offres pour cette semaine.

Ovins
Malgré des week-ends prolongés, le niveau de consommation reste assez faible du fait d’une météo peu favorable aux grillades. Au niveau, des abattoirs, l’adéquation offre/demande n’est pas toujours facile à établir, avec une offre juste suffisante pour le moment dans la région Centre. Des sorties plus importantes sont attendues sur la seconde moitié de mai. Dans les brebis, les sorties sont plus abondantes à la veille de la fin de période de rétention imposée par l’Aide ovine, ce qui entraine un recul des cours.

Porcs
L’offre est suffisante pour les besoins des abattoirs face à la succession à venir des jours fériés. Le mauvais temps du week-end dernier et le froid pourrait perdurer jusqu’aux "saints de glace" ne sont guère favorable à la consommation. Rien de catastrophique face à une demande export qui reste régulière. Le cours sur le Marché du porc breton se tasse néanmoins de 0,020 € du kilogramme à 1,524 €.