A Blanzy, le 30 septembre
Portes ouvertes au Gaec de Montauloup

A l’occasion des trente ans de l’Union Charolais Croissance (UCC), Charolais Horizon et Elva Novia organisent une porte ouverte le mercredi 30 septembre à partir de 10 heures au Gaec de Montauloup à Blanzy. Destinée à faire découvrir le programme UCC, cette journée mettra à l’honneur un élevage impliqué dans ce schéma. Rencontre.
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Le Gaec de Montauloup à Blanzy est constitué de Laurence et Laurent Beaubernard. Tous deux sont aujourd’hui à la tête d’un troupeau charolais d’un peu plus d’une centaine de vaches, inscrites pour la plupart. L’évolution de cet élevage remonte à la première année d’installation de Laurent en 1995. A l’époque, le jeune éleveur s’était retrouvé avec huit césariennes pour 16 génisses à vêler. Un mauvais souvenir qui l’avait conduit à tester l’insémination sur ses génisses. Dès lors, le recours à des taureaux d’insémination a pris de l’ampleur dans l’élevage. Le fait d’inséminer a conduit à avancer les dates de conception, de sorte « à être tranquille à la mise à l’herbe ». De ce fait, les dates de vêlage ont elles aussi été avancées, explique l’éleveur. Entre temps, Laurent a racheté des vaches inscrites. Jugeant que les taureaux testés d’insémination répondaient pleinement à ses objectifs de sélection, l’éleveur a fini par éliminer son dernier taureau de monte naturelle en 2010-2011. Aujourd’hui, 100 % des femelles de l’élevage sont inséminées. Laurence et Laurent cherchent à regrouper au maximum leurs vêlages pour concentrer les périodes de surveillance. « Au printemps, nous sortons toutes nos femelles pleines et échographiées. Cette année, la période de vêlage sera comprise entre le 15 octobre et le 11 décembre, avec seulement trois vêlages au mois de décembre », confie l’éleveur.

+75 kg de poids de carcasse en vingt ans


Pour la reproduction, Laurent utilise des taureaux d’insémination « améliorateurs sur la facilité de naissance, la croissance, le lait, l’aptitude au vêlage ; les mêmes critères que ceux du programme UCC », fait-il remarquer.
Pour les vêlages, les césariennes ont pratiquement disparu de la vie de l’élevage. Les rares à déplorer sont « des cas de torsion ou de mauvaise présentation du veau », révèle l’éleveur. Les deux associés essaient d’intervenir le moins possible et de limiter l’astreinte liée à la surveillance. L’amélioration des conditions de vêlage se ressent sur les retours en chaleur, font valoir les deux époux.
Côté performances, de 400 kg de moyenne en 1995, les carcasses des reformes sont passées à 475 à 480 kg en seulement vingt ans !
L’index valeur maternelle moyen (IVMat) des vaches est aujourd’hui de 105, soit 6,5 points de plus que la moyenne raciale. Et l’IVMat moyen des taureaux utilisés (113) présage que ce potentiel génétique des vaches progressera encore. Forts des capacités de croissance de leurs animaux (ISevr moyen des veaux à 107), Laurence et Laurent envisagent d’engraisser les mâles qu’ils vendent habituellement en broutards.
Au fil des années, le Gaec s’est également mis à vendre des reproducteurs. Il en commercialise une dizaine par an. Depuis cinq ans, Laurence et Laurent fournissent des mâles aux stations d’évaluation. C’est « pour faire profiter aux autres de ce dont nous avons nous-mêmes profité » que le couple a été séduit par la démarche. « C’est aussi très intéressant de pouvoir se comparer aux autres ; la satisfaction personnelle de voir que l’on ne travaille pas trop mal ! », confie Laurent. Les stations sont aussi un excellent moyen de faire connaître l’élevage.

Un premier veau premier de sa série !


C’est leur coopérative d’insémination Elva Novia ainsi qu’un voisin éleveur expérimenté qui leur ont fait connaître le programme UCC. Le premier veau procréé et évalué par UCC est sorti premier de sa série ! Malheureusement, un incident de manipulation a contraint à le retirer de la vente. L’an dernier, le Gaec de Montauloup a eu trois veaux sélectionnés pour les stations UCC. L’un d’entre eux a été vendu aux enchères 3.300 €, le prix le plus élevé qu’ait atteint un veau issu de l’élevage de Blanzy. Contrairement aux autres stations, l’UCC verse un acompte au naisseur au moment de l’entrée en évaluation. Le prix payé est basé sur le cours du broutard de fin juillet (1.200 € en 2014), explique Pierre-Antoine Comte, technicien à Charolais Horizon. Si le veau parvient jusqu’à la vente aux enchères, l’UCC reverse une plusvalue après avoir retranché du prix de vente final tous les frais de pension liés à l’évaluation. Pour son veau vendu en février dernier, le Gaec a ainsi touché 976 € en plus des 1.200 € d’acompte.
Cette saison, Laurence et Laurent ont deux veaux de retenus par l’UCC. Deux autres mâles sont sélectionnés pour la station de Jalogny dont un en réserve.
Le 30 septembre prochain, les deux associés présenteront le cheptel dont sont issus ces reproducteurs. Il y aura notamment les mères des deux veaux partis pour le programme UCC. Une visite qui au-delà de sa portée assurément technique vaudra le coup d’œil !



L’Union Charolais Croissance a trente ans


L’union Charolais Croissance (UCC) fête ses trente années d’existence. L’histoire de ce programme collectif de procréation génétique remonte au début des années 1980. Soucieuse de répondre à la demande de son aval, le groupement nord bourguignon Cialyn, décidait alors, avec la coopérative d’insémination Cecna, de créer un programme pour faire naître et diffuser des reproducteurs charolais améliorateurs en croissance et en format. Charolais Croissance était né. Prenant la forme d’un GIE le 20 décembre 1985, il était rejoint par d’autres partenaires, dont la CBVC ou groupement de Paray-le-Monial, qui fusionnera plus tard pour donner Charolais Horizon.
Depuis l’origine, le programme a conservé la même règle : réaliser des accouplements ciblés en ferme pour faire naître des veaux qui sont évalués en station. Les meilleurs de ces veaux sont sélectionnés comme futurs taureaux du schéma. Chaque année, sept taureaux d’insémination issus du programme UCC sont ainsi retenus pour réaliser ces accouplements sur des vaches de la base de sélection. Améliorateurs en croissance, qualités maternelles et, le cas échéant porteurs du gène sans corne, ces taureaux détenus par Gènes Diffusion, sont accouplés avec 1.800 vaches dans 180 élevages de dix-sept départements. Des produits qui en sont issus, le schéma en retient 230 jeunes mâles qui entrent dans les trois stations de l’UCC (Migennes - 89, Créancey - 21 et Montrond-les-Bains - 42). Au terme de 84 jours d’évaluation, les 160 meilleurs veaux font l’objet d’une vente aux enchères (début janvier à Migennes, fin janvier à Montrond et fin février à Créancey). Les deux ou trois meilleurs sujets sont rachetés par Gènes Diffusion qui se charge de leur diffusion au sein du schéma UCC.

En Saône-et-Loire, une quinzaine d’élevages adhérents de Charolais Horizon, inscrits et suivis en contrôle de performances, font partie du programme. Les veaux issus des accouplements raisonnés UCC sont recrutés en ferme en été. Triés sur le volet et issus d’un programme favorisant le cumul génétique, ces jeunes reproducteurs sont dotés de bons index, notamment en croissance et qualités maternelles. Issus d’un programme construit sur les attentes de l’aval et notamment des naisseurs-engraisseurs, ces animaux offrent de réelles garanties en termes de performances économiques. Un potentiel encore méconnu en Saône-et-Loire, estime Pierre-Antoine Comte de Charolais Horizon.