Brosses métalliques Naturagriff
Anticiper la probable fin des herbicides

Publié par Cédric Michelin
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Le 23 juillet dernier à Cortevaix, Fabien Clément – vigneron – a présenté les brosses métalliques Naturagriff qu’il utilise au sein du Gaec Copex et pour désherber les vignes et pour désherber les cassis. L’objectif recherché est de diminuer l’utilisation des herbicides par un désherbage mécanique « doux » ! Démonstration et témoignage.
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Installé en 2013 au sein du Gaec Copex à Taizé, qui comptait déjà 5 associés, Fabien Clément s’occupe plus particulièrement de la partie viticulture alors que le Gaec possède plusieurs ateliers (petits fruits, grandes cultures…). Chacun peut néanmoins intervenir dans l’ensemble des ateliers, notamment en période de pic d’activité. En effet, la vigne représente tout de même 23,25 ha avec un écartement des rangs d’1,2 m en moyenne. « Notre objectif est de diminuer la quantité d’herbicides utilisés par l’entretien du sol », rappelait d’emblée Fabien Clément. Pour lui, pas de doute, les herbicides homologués en vigne vont être de moins en moins nombreux. Le Gaec cherche donc à anticiper ce changement.
Un enherbement occupe donc déjà tous les interrangs. Désormais, le but est de diminuer la largeur d’enherbement grâce à l’utilisation des bêches roulantes, tout en sécurisant une largeur de passage. Les brosses de désherbage mécanique sont, pour eux, ce qu’il y a de plus « doux » pour la vigne. Elles ont une belle efficacité par rapport au chimique même si c’est une technique qui prend plus de temps.
La stratégie est de les passer au moins une fois par an sur l’ensemble de l’exploitation, voire une seconde fois, en fonction des conditions de passage et du temps dont Fabien dispose. « Nous avons acheté les bêches roulantes d’occasion, il y a trois ans. Nous en avions entendu parlé dans le cadre du réseau de fermes Dephy Ecophyto dont nous faisons partie. Un collègue nous les a prêtées à l’essai et nous les avons achetées », explique Fabien Clément. Il apprécie ce groupe d’échange entre professionnels et c’est pour cela qu’il venait témoigné lors de ces journées Innov’Action pour partager son expérience.
Pour l’heure, il reconnaît qu’un « rattrapage chimique est parfois effectué dans la campagne ». Mais, cette année, les conditions ont permis un bon résultat des passages en désherbage mécanique. « Nous avons donc opté pour ces techniques à la fois par choix, et par obligation ! »

Décaper le sol



L’objectif de ces brosses de désherbage mécanique est de décaper le sol en surface et d’arracher les jeunes plantules. Cet outil s'adapte à tous les types de sol même les « très compacts ». L’idéal pour ce travail consiste à préparer les sols avant l'hiver puis à utiliser les brosses en entretien sous le rang tôt dans la saison, ce qui permet de travailler à une vitesse d'avancement allant jusqu'à 5 km/h. Le débit de chantier alors est de 2,5 h pour un hectare approximativement.
« Je les ai depuis cinq ans. L’avantage pour notre Gaec, c’est que nous pouvons les utiliser également dans les cassis (d’autant plus important qu’il n’y a plus d’antigerminatif homologué pour cette production). Par contre, il faut réussir à partager l’utilisation de cet outil dans les deux ateliers, dans de bonnes conditions, ce qui n’est pas évident tous les ans », fait-il remarquer dans leur cas. L’avantage de cet outil, c’est qu’il peut s’utiliser en couplage avec d’autres taches comme la tonte.

Comment fonctionne-t-il ?



Cet outil permet de travailler le sol (en surface) en arrachant les herbes avec une légère projection vers l'arrière. Elles n'ont pas les inconvénients de griffes (problèmes de bourrages) et ne produisent pas de semelle de labour. L’efficacité du travail dépend de la vitesse d'avancement ainsi que du couvert végétal. Le résultat sera optimal avec une vitesse d'avancement importante (8 km/h) et un couvert végétal peu développé.
« Nous les utilisons pour la troisième année. Leur intérêt est de pouvoir être utilisées en couplage avec d’autres travaux comme le rognage, la tonte ou le passage des brosses métalliques (d’où 7 à 8 passages ces 2 dernières campagnes). Les premières fois, le résultat du passage des bêches roulantes a été peu apparent, puis il s’est vu après, au passage des brosses dont le travail s’est trouvé amélioré. L’objectif est de soulever un peu la bande enherbée et de la limiter sur le côté (notamment la fétuque, pour limiter la concurrence avec la vigne), tout en travaillant le sol. Il a un bon effet notamment sur le liseron et la prêle ». Et ce qui ne gâche rien, Fabien Clément l'utilise également sur ses jeunes plantations en prenant soin toutefois d'installer des petits tuteurs en fibres de verre pour que les jeunes plants ne soient pas arrachés...


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