Génotypage
Un levier de sélection indispensable

Dans le Doubs, à Rillans, les éleveurs du Gaec du Mont du Ciel utilisent le génotypage des jeunes femelles comme un puissant outil de sélection de leur troupeau de montbéliardes.
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« Quand la possibilité nous a été donné de faire génotyper nos femelles, il y a quatre ans, nous avons commencé avec un tiers des jeunes femelles. Nous voulions déjà essayer, pour voir ce que les résultats donneraient… Et puis le prix était aussi un frein », se souvient Etienne Cour, en charge de la conduite du troupeau du Gaec du Mont du Ciel (140 vaches laitières, pour la plupart montbéliardes).
Cette structure compte sept associés, pour une production de 1,45 million de litres de lait. Le troupeau actuel est issu des femelles des trois exploitations à l’origine du Gaec. « Les objectifs de sélection et les niveaux de production étaient assez semblables, de même que la façon de soigner : insémination avec les taureaux Umotest, pour améliorer la productivité laitière, les taux, les fonctionnels… en recherchant des mamelles capables de vieillir ».

Estimer précocement les potentiels


Une fois les premiers résultats de génotypage connus, Etienne Cour s’est complètement approprié ce nouvel outil. « Dès l’année suivante, on a fait génotyper la totalité des jeunes femelles, pour disposer du même niveau d’information sur toutes. Plus on connaît finement les caractéristiques d’une femelle, plus on se rapproche de la réalité de son potentiel génétique, et plus le choix d’accouplement est fiable. Avec les index classiques, il fallait attendre les résultats de la première lactation pour éventuellement corriger par exemple un potentiel laitier un peu faible, tandis qu’aujourd’hui en réalisant le génotypage à 3 mois, on a les résultats à 6 mois, et on peut quasiment ‘’dessiner’’ ce que sera la génisse ».
A condition bien sûr de "savoir lire" les index génomiques… Un exercice auquel le jeune éleveur est désormais rompu. « Un index pris de manière isolé n’a qu’une valeur indicative, il faut toujours le relativiser avec les niveaux des contemporaines, et surtout avec celles des demi-sœurs issues du même père que la femelle qu’on étudie ».

Une stratégie pertinente


Au Gaec du Mont du Ciel, l’effet de levier permis par le génotypage sur la sélection du troupeau est démultiplié par le recours massif à la semence sexée. « Cette année, 72 % de nos veaux déclarés étaient des femelles », se réjouit l’éleveur.
La transplantation embryonnaire, enfin, réalisée une fois par an sur la femelle la plus prometteuse, permet de parachever le dispositif. Le bilan génétique permet de confirmer la pertinence de cette stratégie : le troupeau affiche par exemple 12 points d’Inel, +221 kg en lait… Tendances qui s’accentuent encore si on s’intéresse aux catégories de jeunes animaux (22 points d’Inel et +420 kg de lait chez les génisses de moins d’un an). « Aujourd’hui, le génotypage est pour nous complètement intégré dans les frais d’élevage d’une génisse, ce n’est pas un surcoût mais un investissement, un outil dont on ne pourrait plus se passer ! » conclut Etienne Cour.