Tendance commerciale semaine 06-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
La saison hivernale est comme chaque année le moment de constater la très grande saisonnalité du mode de consommation de la viande bovine. Près de la moitié de la viande est consommée en viande hachée avec des tarifs peu sensibles aux variations de température. Sur la seconde moitié, si les viandes haut de gamme ou de qualité bouchère gardent une clientèle assez régulière (malgré le début des vacances au ski), les races allaitantes d’entrée de gamme, voire viandées, se retrouvent confrontées à une chute des ventes des parties arrière à griller. Cette baisse n’est pas compensée par la valorisation des avants dont le marché est entièrement dirigé par le prix des laitières.
Les éleveurs de vaches charolaises souffrent, avec des situations économiques parfois catastrophiques et qui peuvent mener à des solutions dramatiques, voire radicales. Les dépôts de bilan sont en progression. Ce paysage n’encourage pas les jeunes à s’installer.
La modestie des approvisionnements sur les marchés n’atténue pas la pression des acheteurs, car les retards d’enlèvement sont nombreux. La demande est peu soutenue dans les femelles haut de gamme, avec la fermeture d’un certain nombre de boucheries qui voit une partie de leur clientèle monter vers les stations de ski. La commercialisation reste difficile pour les bonnes génisses et jeunes vaches charolaises de qualité bouchère avec des cours difficilement reconduits, voire baissiers. Dans les allaitantes de type "R" de choix secondaire, le tri reste sévère, alors que de nombreux animaux en manque de finition sont vendus dans l’état à la viande au lieu de prendre le circuit de l’embouche. Cette gamme de marchandise ne donne satisfaction ni aux éleveurs avec des prix bas, ni aux consommateurs avec une viande de moindre qualité. En réformes laitières, le début des vacances et la fermeture des restaurants scolaires limitent les besoins. Le recul des disponibilités n’est pas suffisant pour inverser la tendance ce qui conduit à une reconduction des prix dans l’ensemble des vaches frisonnes et montbéliardes. En jeunes bovins, le commerce reste tendu avec des abatteurs sans grand besoin que ce soit sur le marché intérieur ou à l’export.

Bovins d’embouche et d’élevage

Face aux faibles mises en place actuellement constatées, les disponibilités risquent d’être limitées au printemps. Mais sans perspective tarifaire, de nombreux petits engraisseurs font l’impasse sur cette activité. Les engraisseurs de Zones indemnes (ZI, au regard de la FCO) sont intéressés par des animaux vaccinés (lesquels sont peu offerts sur le marché pour le moment). Le commerce est calme avec des prix stables et calés sur la valeur viande dans les charolaises proches de la finition ou à herbager. La demande tend à se renforcer dans les laitières à herbager.

Broutards
Les besoins du marché italien restent modestes dans les sujets lourds pour les sorties estivales, mais la modestie de l’offre permet un écoulement encore assez régulier avec des tarifs stables dans les mâles de plus de 400 kg convenablement vaccinés FCO. Dans les plus légers, le commerce est assez régulier, avec des débouchés encore multiples pour la repousse, l’engraissement sur la ZI ou l’export même si le débouché turc fait toujours défaut. L’activité commerciale est suivie dans les charolais ou les limousins de qualité pesant entre 250 et 350 kg. La moyenne marchandise non-vaccinée peine en revanche à trouver preneur. Dans les femelles, les tarifs sont stables que ce soit pour les bonnes laitonnes charolaises pour l’Italie, ou pour les femelles communes ou légères exportées sur l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement
Les intégrateurs continuent de maîtriser les mises en place pour des sorties de la fin juillet, période où la consommation pâtit des chaleurs et du départ massif des vacanciers. Néanmoins, la réduction de l’offre permet une adéquation offre/demande plus favorable pour les éleveurs. Le commerce est plus régulier avec des tarifs qui progressent dans les veaux holsteins avec un tri moins sévère de la part des acheteurs. Les échanges restent fluides faute de disponibilité dans les montbéliards, les abondances ou les croisés convenables. Dans les bons veaux de race pure ou croisés (viande ou mixte), la modestie de l'offre permet un commerce plus fluide avec même de la hausse dans les bons veaux limousins, charolais ou croisés blanc bleu.

Ovins

Les volumes sont en replis dans les laitons, mais ils s’avèrent largement suffisants pour couvrir la demande. De plus, les sorties sont plus abondantes dans les Lacaunes, ce qui accentue la pression sur le marché. Le commerce est très calme dans le secteur aval avec un recul des ventes pendant les vacances d’hiver. L’agneau n’est pas un produit plébiscité sur les stations de ski, trop cher pour le budget des vacanciers. L’ambiance commerciale est tendue et la pression commerciale monte d’un cran avec des tarifs revus à la baisse dans les laitons. En brebis, la vente est plus calme avec des sorties un peu plus garnies et des tarifs orientés à la baisse.

Porcs

Le marché est à l’équilibre en cette période de vacance scolaire avec un prix étal à 1,102 € du kilogramme sur le Marché du porc breton.