Station de Jalogny
En route pour une vente "évènementielle"

La prochaine vente de la station de Jalogny aura lieu le 17 février à Charolles. Un évènement que le GIE Synergie Charolais prépare activement, lui qui a su développer le prestige international de la station saône-et-loirienne, la faisant enchaîner les succès depuis cinq ans, grâce à une dynamique collective efficace.
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Alors que la prochaine vente de reproducteurs de la station charolaise de Jalogny approche à grand pas, le GIE Synergie Charolais - Station de Jalogny tenait son assemblée générale le 25 janvier à la ferme expérimentale. L’occasion de régler les derniers détails avant la vente aux enchères du 17 février, mais aussi de dresser un bilan des cinq années passées. C’est en effet en 2011 que le GIE a vu le jour pour reprendre la gestion de la station saône-et-loirienne. Présidé par Frédéric Borne, ce groupement est constitué de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, d’Alsoni Conseil élevage, de Charolais Horizon, de Global, d’Elva Novia, d’Elvea 71 - 58, des Sociétés d'Agriculture de Charolles et Autun, du Comité de concours agricole Val-d'Arroux Gueugnon, de Charolais évaluation 71, de l’Association des éleveurs d'Entre Saône et Loire et de la Fédération des comités agricoles.

Cinq années de succès consécutifs


Depuis cinq ans qu’elle est aux mains du GIE Synergie Charolais, la station de Jalogny a connu un essor remarquable, enchaînant les succès de vente avec des lots de jeunes reproducteurs de qualité croissante. Chaque année, au moins 70 % des veaux trouvent preneurs pour un prix moyen d’un peu plus de 3.000 €, indiquait Laura Tursin, la technicienne de la station. Chaque année 75 à 88 % des 85 à 90 veaux recrutés sont proposés à la vente, poursuivait-elle. Les animaux font l’objet d’un tri sévère. En ferme, les vingt-trois membres (éleveurs et techniciens) des commissions de recrutement accomplissent un travail remarquable en sélectionnant des sujets solides. Durant l’évaluation, les veaux bénéficient des meilleurs soins. Résultat, la quasi-totalité du lot est arrivée à bon port cette saison, réalisant une fois de plus d’honorables performances avec des sujets toujours aussi impressionnants de développement, de muscles et de santé.

L’excellence génétique paie


L’effort de sélection porte bien évidemment aussi sur la qualité génétique des animaux. Le nombre d’animaux qualifiés augmente depuis deux ans et dépasse les 70 %, révélait-on. Il faut dire que le bilan des cinq campagnes passées montre que ce sont les sujets dotés de bons index, ayant réalisé les meilleures performances (DM, DS, poids âges types, GMQ, IMOCR…) qui obtiennent les meilleures cotes aux enchères. 85 % des veaux qualifiés trouvent preneurs contre seulement 15 % pour les non qualifiés. Les animaux estampillés "Facilité de vêlage" et "Aptitude au vêlage" sont également très prisés. Un constat qui milite pour une sélection rigoureuse sur tous ces critères. Une garantie contre les invendus et une réponse aux attentes montantes des acheteurs.

Un animal sur cinq part à l’étranger


Autre tendance nouvelle constatée ces dernières années, un animal sur cinq part désormais pour l’étranger. L’an dernier, douze veaux ont été achetés par des Hongrois, cinq par des Tchèques ; deux par des Slovènes et un par un Irlandais. L’Allemagne figure également parmi les nationalités des clients étrangers. Ce succès à l’international est le reflet de la notoriété grandissante de la station charolaise, et a un effet bénéfique sur les prix des animaux. Toutefois, il s’agit là d’un marché plus risqué que la clientèle nationale, faisait remarquer Frédéric Borne. Cette clientèle nécessite d’être fidélisée. Il faut en outre composer avec les exigences sanitaires des différents pays.

Un site internet très visité


Le marché français représente près de 80 % des débouchés. Une clientèle éparpillée sur le territoire, composée à 30 % d’éleveur inscrits au Herd-book charolais, mais dont 45 % sont des éleveurs hors base de sélection (producteurs de broutards ou de viande). Quant aux apporteurs, ils se renouvellent sans cesse et sont au nombre d’une centaine à avoir proposé des veaux en 2016-2017. Des cheptels situés dans treize départements différents : Bourgogne, Rhône-Alpes, Allier, Creuse, Lozère, Haute-Saône, Somme, Pas-de-Calais. Le GIE se satisfaisait enfin du succès croissant de son site internet www.stationevaluation71.com. En 2016, il a été visité par 2.500 utilisateurs pour un total de 49.500 pages visitées. En ce début 2017, le site est fréquenté par de nombreux clients étrangers (Slovénie, Allemagne, République Tchèque, Pays-Bas, Angleterre…). De bon augure pour la vente du 17 février.

Vulgarisation de l’outil génomique


« La station d’évaluation se veut un lieu de formation, de vulgarisation des outils génétiques », rappelle le président Frédéric Borne. Pour la première fois cette année, les animaux évalués à Jalogny seront dotés de leurs index génomiques. « Un outil supplémentaire pour affiner encore les choses », décrit le président qui tient à ce que les stations soient parmi les premières à vulgariser la génomie.

Jouer collectif…


Le responsable de la station charolaise tient à ce qu’elle demeure un outil collectif ouvert à l’ensemble des éleveurs. Faisant allusion aux conséquences du nouveau règlement zootechnique européen et la perspective de voir se créer un second OS, Frédéric Borne estime que « vu la conjoncture et le découragement de nombre d’éleveurs, il faut tout mettre en œuvre pour accompagner l’acte de production et que la force d’une race, c’est de rester dans l’unité ». Le président de la station met en garde aussi contre « le risque qu’en voulant aller trop vite en matière de nouvelles technologies, on ne brise une dynamique collective ».



Vendredi 17 février à Charolles
Une vente ouverte au grand public


La prochaine vente aux enchères de reproducteurs aura lieu le vendredi 17 février. Le samedi précédant, le 11 février, c'est-à-dire une porte ouverte sera organisée à la station à Jalogny. L’occasion de découvrir les veaux et d’échanger avec les éleveurs. Comme l’an dernier, la vente aux enchères électroniques sera de nouveau délocalisée à Charolles sous la grande halle. Un déménagement qui avait valu à la vente 2016 de drainer pas moins de 650 personnes dans une ambiance mémorable. Un succès qui a donné envie aux organisateurs de créer un véritable « évènementiel » pour s’ouvrir vers le grand public. L’ambition affichée étant de contrecarrer les attaques récurrentes sur l’élevage, la viande, la profession… Grâce à cette vente prestigieuse, l’idée est d’attirer l’attention des médias, de susciter des retombées…, explique Frédéric Borne qui évoque aussi l’image de la Ferme expérimentale et qui entend faire découvrir « notre métier de sélectionneur, notre race… ».
 

Solidarité avec "Les Blouses Roses"


Pour concrétiser cette ouverture, le GIE a choisi de soutenir une œuvre caritative, en l’occurrence l’association "Les Blouses Roses". Ce sont des bénévoles qui accompagnent les enfants et les personnes âgées dans les hôpitaux et les maisons de retraite avec comme mission de redonner le sourire aux enfants hospitalisés et de distraire les personnes âgées. A l’occasion de la prochaine vente de Jalogny, des enfants seront ainsi invités à voter pour leur veau préféré et le GIE reversera un pourcentage de la vente de cet animal à l’association.