Tendance commerciale semaine 20-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Le climat commercial reste tendu dans le cheptel allaitant, même si une légère détente est perceptible pour cette nouvelle semaine écourtée de mai, du fait d’un recul de l’offre lié aux travaux saisonniers. Les difficultés du commerce de la viande restent fortes avec un stock sur pied important dans le secteur allaitant. Les niveaux de prix pratiqués et les délais pour faire partir les animaux sont la préoccupation principale des éleveurs. Depuis des semaines, ils constatent une érosion des cours et les trésoreries des exploitations sont souvent fort dégradées.
Après les travaux de printemps, les éleveurs risquent de remonter au front, mais comment feront-ils pour se faire entendre dans le climat actuel de cacophonie sur la loi Travail El Khomri qui mobilise tout l’espace médiatique ? Quelle solution apporter après un été 2015 au cours duquel tout a été dit ? Le rapport de force avec les industriels et la distribution reste d’actualité même si des avancées ont été faites en faveur d’achats locaux, du bio ou de filières localement organisées. Les abatteurs ont des stocks importants et font face à un manque de commande, mais ils sont surtout confrontés au déséquilibre de valorisation des différentes pièces. Certains morceaux "arrière" se retrouvent même dans le "minerai"… Les allaitantes de cœur de gamme restent fortement pénalisées par la nomenclature des viandes dans les linéaires qui laisse une large part aux réformes laitières et aux allaitantes bas de gamme. Les promotions perpétuelles couronnent le tout avec des ménagères qui n’ont plus de référence quand elles voient un rôti de bœuf à 8,50 €/kg dans certains magasins et à 20 € dans d’autres…
Sur les marchés, les apports ont été très modestes lors de cette semaine écourtée de Pentecôte avec des éleveurs qui profitent de conditions climatiques favorables pour ensiler et enrubanner l’herbe et semer les maïs. Les transactions sont calmes avec des tarifs sans grand mouvement pour les femelles haut de gamme ou de qualité bouchère. Les tarifs se stabilisent dans les jeunes vaches charolaises viandées, mais le tri reste marqué dans les plus âgées. L’ambiance commerciale est calme et seule la modestie de l’offre sur les marchés permet un maintien des prix dans les génisses ordinaires ou des réformes allaitantes de choix secondaire. Le commerce est compliqué dans le bétail d’entrée de gamme avec une partie des animaux qui ne trouve pas preneur dans le maigre et qui vient charger le marché de la viande.
Dans les réformes laitières, l’équilibre offre/demande est difficile à trouver pour les industriels malgré cette semaine écourtée de la Pentecôte. Les abatteurs cherchent à limiter la progression les prix dans les vaches frisonnes, abondances et montbéliardes.
En jeunes bovins, la tension reste forte face à des stocks importants et un manque de débouchés à l’export même si un contrat a été passé avec le Liban. En finition, les JB prennent rapidement du poids et du gras ce qui ne facilite pas leur commercialisation. En restant sur le marché intérieur pour la découpe, leur valorisation se retrouve confrontée au prix des vaches, avec des avants qui partent pour le minerai et chargent sérieusement l’équilibre économique de la carcasse.

Bovins d’embouche et d’élevage
Les acheteurs sont prudents et peu confiants dans l’avenir malgré des besoins réguliers face à de l’herbe abondante. Les tarifs de cette semaine se stabilisent dans les bonnes génisses et jeunes vaches avec du potentiel, alors que le placement demeure très sélectif pour le bétail ordinaire à herbager avec un tri plus marqué dans les animaux plus âgés ou longs à faire.

Broutards

L'activité commerciale est quelque peu facilitée par la modestie de l'offre avec des journées dédiées pour de nombreux éleveurs aux travaux de saison (ramassage de l’herbe ou semis de maïs) en fonction des régions. Les tarifs se tiennent pour les bons lots de mâles charolais ou limousins. La demande italienne est ciblée sur les premiers broutards lourds ou taurillons herbés avec des tarifs un peu plus fermes. La demande est peu soutenue sur le territoire avec des engraisseurs qui n’ont toujours pas trouvé l’équilibre entre les coûts de production et les prix de la viande. En femelles, les transactions sont un peu plus régulières pour les bonnes laitonnes herbées sur l’Italie, mais l’ambiance reste calme dans les légères avec un marché espagnol qui reste atone.

Veaux d’élevage et d’engraissement

La tendance reste positive dans le Sud-Est faute de disponibilité en veaux holsteins, montbéliards ou abondances. Cette tendance profite aux veaux croisés laitiers ou blanc bleu. La demande est suivie dans les croisés montbéliards, frais et buveurs. Les veaux de conformation supérieurs sont demandés et bien valorisés.

Ovins

Avec une nouvelle semaine écourtée, les apports se montrent plus mesurés dans les agneaux. La demande reste cependant calme au regard d’une consommation peu soutenue. Les tarifs sont juste maintenus pour cette semaine, mais les craintes restent importantes pour les semaines à venir du côté de l’import. En brebis, les volumes offerts à la vente sont mesurés et les cours se stabilisent.

Porcs
L’activité commerciale reste assez favorable malgré une semaine écourtée par le lundi de Pentecôte. Le prix progresse de +0,028 € du kilogramme sur le Marché du porc breton à 1,193 €/kg.