Quatre ans après la fusion qui lui a donné le jour, Elva Novia voit ses objectifs se réaliser conformément aux ambitions qui ont motivé son émergence. En effet, grâce à des partenariats en recherche et développement rendus possibles grâce à sa nouvelle dimension, la coopérative a pu s’inscrire dans le développement de nombreuses innovations. Et comme l’espéraient les initiateurs de cette fusion, les économies d’échelle semblent bel et bien au rendez-vous avec des charges de fonctionnement « comprimées » grâce, en particulier, à « une optimisation du personnel administratif », expliquait le directeur Luc Chopard.
« L'offre génétique la plus large du marché »
« Nous avons renforcé l’offre de services et de produits », résumait le président Robert Chaumont. Forte de ses compétences territoriales historiques, la coopérative annonce aujourd’hui détenir « l’offre génétique la plus large du marché ». De fait, de par les entreprises de sélection auxquelles elle adhère, Elva Novia détient dans son portefeuille les deux catalogues semences de la race charolaise (Gènes Diffusion et Charolais Univers) et les deux catalogues semences de la race Prim’holstein (Gènes Diffusion et Evolution), auxquelles il convient bien entendu d’ajouter l’offre génétique montbéliarde Umotest ainsi que les catalogues des races Simmental (Simmental France), Brune (BGS), Limousine (Créalim)… Sans oublier les autres espèces animales (ovins, caprins, porcins).
Succès de "Cap Repro"
Trop souvent réduite à un unique rôle de mise en place de semences, Elva Novia a depuis longtemps étoffé son offre de services dans le domaine de la reproduction au sens large. Elle affiche d’ailleurs parmi ses ambitions « de développer des solutions de reproduction pour tous à travers des services complémentaires à la reproduction », annonce Luc Chopard.
Parmi les faits marquants de 2016, on retiendra le succès de "Cap Repro", « un produit de suivi de reproduction s’appuyant sur une offre d’échographies par abonnement couplée à un suivi longitudinal des vaches », décrit le directeur. 274 élevages ont opté pour ce service de maîtrise de la reproduction, l’offre ayant été étoffée pour les éleveurs allaitants. Si le produit a un coût, des études économiques démontrent que le jeu en vaut la chandelle avec un retour qui pourrait aller jusqu’à 9.000 € (1) pour un éleveur détenteur de cent vaches allaitantes. Soit un bénéfice qui pourrait aller jusqu’à 8.000 € par an, selon que l’élevage pratique la monte naturelle ou l’insémination, argumente-t-on.
Le monitoring gagne du terrain
Autre inflexion notable de l’exercice écoulé, on a assisté à une accélération de la diffusion des solutions de monitoring (outils de détection de chaleurs et outils de détection de vêlages). Elva Novia est plus particulièrement fière de son nouveau produit "Vigirepro", fruit d’un développement concerté avec le fabricant, « au service des éleveurs ». Là aussi, le retour sur investissement serait sans appel. « Au dernier Sommet de l’élevage, un éleveur laitier confiait l’avoir amorti au bout de neuf mois et demie d’utilisation », rapportait le directeur.
Minéraux et compléments diététiques
Dans le cadre de sa filiale "Généform", Elva Novia maintient ses ventes de minéraux et de compléments diététiques tout en innovant. "Procréatio" est une nouvelle gamme de minéral tandis que "Ruttime" est un bolus naturel destiné à stimuler la venue des chaleurs en races allaitantes.
Au rang des réalisations de 2016, il faut aussi citer aussi le site internet "genomik.fr", site de promotion de reproducteurs charolais génotypés. Enfin, au printemps dernier, la coopérative était le maître d’œuvre de la troisième édition du salon "L’Avenir est dans le pré" à Chalon-sur-Saône. Une manifestation réussie qui a drainé 10.000 visiteurs.
Parmi les remèdes à prescrire…
Son rapport d’activité le confirme : Elva Novia a choisi de se concentrer sur un cœur de métier centré sur la reproduction. Avec comme motivation essentielle d’être au service de la compétitivité des adhérents. D’où la recherche permanente de solutions innovantes et des équipes renforcées et formées en ce sens. Rien d’étonnant donc à ce que son président se dise « sensible à la démarche des audits agricole, portée par la chambre d’agriculture et au sens qu’elle prend en Saône-et-Loire », à savoir « associer l’ensemble des organisations agricoles du département ». Robert Chaumont y voit en effet « l’opportunité de prendre le pouls des exploitations ; une nécessité dans le contexte que nous connaissons ». Et de faire remarquer que « la coopérative dispose de sérieux arguments à proposer aux éleveurs pour améliorer le management de la reproduction et de la génétique dans leurs élevages ». Sachant « qu’une fois le diagnostic établi, il faudra rédiger l’ordonnance… », le président estimait qu’Elva Novia faisait effectivement partie « des remèdes à prescrire ». En ce sens, elle est d’ailleurs en train de mettre en place son propre « audit reproduction du troupeau », dévoilait Robert Chaumont.
(1) 15 jours d’IVV gagnés + économie en doses de semences + veaux sevrés supplémentaires.
Aléas regrettables…
Dans son rapport moral, Robert Chaumont est revenu sur la démission de plusieurs administrateurs auvergnats. « Des aléas » qu’il déplorait amèrement, expliquant que « ce départ était d’autant plus surprenant que ces administrateurs partageaient les décisions de conseil et d’orientation à l’unanimité » et ce depuis quatre ans. Le président indiquait par ailleurs que ces démissions sont allées « jusqu’à amener une coopérative concurrente basée en Bretagne à étendre son activité sur une partie de notre territoire en débauchant certains de nos collaborateurs ».
Activité 2016
Baisse de 2% des IAP
En 2016, Elva Novia a réalisé 164.273 inséminations artificielles premières (IAP), dont 56 % en race allaitantes. Le nombre total des IAP réalisées est en baisse d’environ 2 %. En comptabilisant les retours, l’activité s’élève à 237.000 inséminations artificielles totales se partageant à parité entre allaitantes et laitières et suivant une saisonnalité marquée avec un pic sur janvier, février et mars, détaillait Luc Chopard. Au total, la coopérative a distribué 261.000 doses dont 72.000 sur femelles laitières (34.000 montbéliardes et 28.000 holsteins) et 92.000 sur femelles allaitantes dont 77.000 rien qu’en race charolaise.
71% des laitières inséminées…
Alors qu’en production laitière, Elva Novia insémine 71% des vaches de sa zone, seulement 24 % des vêlages allaitants d’avant le 15 janvier seraient issus d’insémination, ce qui met en évidence une marge de progression intéressante pour la coopérative.
Taurellerie à plein régime
1,5 million de doses environ ont été produites par la taurellerie de Fontaines. Avec ses 196 taureaux, « elle tourne à plein régime », commentait le directeur.
L’activité échographie bovine d’Elva Novia a continué de progresser de +9 % en 2016 (173.270 échographies). Autre activité en plein essor pour la coopérative, la récolte de semences en ferme qui a concerné 763 taureaux privés en 2016. Un service couplé à un contrôle de fertilité.
Le génotypage se démocratise
Devenue courante dans les programmes de sélection, la technologie du génotypage commence à se démocratiser chez les éleveurs avec par exemple une progression de +55 % en race montbéliarde (1.867 génotypages réalisés) ou encore +43 % en race charolaise (1.154 génotypages au sein d’Elva Novia).
