Tendance commerciale semaine 01-2017
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
L’année 2016 aura été très douloureuse pour les éleveurs, dont le revenu est parmi les plus bas de la profession agricole. La suppression des quotas laitiers a engendré un déséquilibre de la production. Les conséquences indirectes ont été désastreuses pour le secteur allaitant du fait des afflux de réformes laitières et des prix de la viande tirés vers le bas. Du côté de la consommation, l’érosion s’est accentuée sous les coups de boutoir des associations anti-viande, lesquelles - sous le prétexte du bien-être animal - sont venues envahir les écrans avec la bienveillance d’une certaine élite médiatique et politique. Dans cette chute de la consommation, on observe cependant une très bonne résistance des viandes hachées fraîches, tandis que les barquettes de viandes "étoilées" dans les linéaires des grandes surfaces se vendent de moins en moins. Est-ce la faute du consommateur (trop sensible aux images choc) ou au positionnement des viandes issues du cheptel allaitant milieu de gamme dans le changement des habitudes alimentaires ?
Les éleveurs ont réagi en imposant aux grandes enseignes la démarche "Cœur de gamme" cet été. Les retombées sont intéressantes pour les éleveurs qui bénéficient de ces plus-values, mais ils sont encore trop peu nombreux pour que cela ait une influence sur la tendance globale.
En ce qui concerne la restauration hors domicile et les produits transformés, ce sont toujours et encore les viandes UE qui restent largement utilisées… La mise en place de l’étiquetage de la provenance des viandes sur les emballages au 1er janvier (lire en page 8) parviendra-t-elle à inverser ces proportions alors que le prix semble demeurer le principal argument dans ces produits ? A suivre…
Faute de rentabilité et de vision de l’avenir, de nombreux éleveurs décrochent, avec des conséquences dramatiques quand il faut rembourser les emprunts souvent garantis avec les biens privés. D’autres "courbent le dos" faute de pouvoir arrêter mais aussi par amour du métier, avec des situations économiques parfois très inquiétantes.
Au niveau des ventes, après une bonne tenue des ventes de viande bovine pour Noël, les échanges se sont sérieusement tassés pour le jour de l’An. L’absence de jour férié en milieu de semaine a pénalisé la consommation en limitant le nombre de repas de famille et la consommation de ce début d'année risque de souffrir du fait des soldes et des promotions de viande de porc qui s’annoncent très agressives, en dépit d’un marché nettement plus équilibré que l’an passé.
Sur les marchés, l’offre est mesurée pour ce redémarrage d’activité, mais elle se montre suffisante pour la demande. L’activité commerciale est assez calme pour les femelles de qualité bouchère. Les quelques besoins de réapprovisionnement des bonnes boucheries après les ventes de fin d’année sont rapidement couverts. Les transactions sont régulières avec un maintien des prix dans le domaine des charolaises et des allaitantes de choix secondaire. En réformes laitières, les légères plus-values accordées sur la dernière semaine de l’année ne sont pas confirmées pour ce début d’année, avec une tendance qui est déjà à la stabilisation des prix, face à un meilleur équilibre offre/demande. En jeunes bovins, l’activité commerciale est plus lourde face au repli du prix des avants à destination de la Grèce et des arrières sur l’Italie. Seule, la modestie de l’offre permet un maintien des prix dans l’ensemble des catégories.

Bovins d’embouche et d’élevage

Les volumes sont peu abondants en ce début d’année et font apparaître une certaine fermeté des prix que ce soit dans les vaches viandées et proches de la finition ou dans le bétail plus commun à finir pour le printemps.

Broutards

L’activité export redémarre doucement et les échanges sont encore limités avec des apports souvent réduits sur les marchés en activité. Cette semaine est peu représentative dans le commerce des broutards, même si les tarifs se sont bien tenus à Moulins-Engilbert.

Veaux d’élevage et d’engraissement

Après la fermeture des marchés pour la semaine du Nouvel An, les volumes sont un peu plus étoffés en ce début d'année. Les intégrateurs compensent le manque d’activité de la fin d’année, mais ils vont réduire rapidement leurs mises en place pour des sorties d’été. Le commerce est calme avec des tarifs stables dans les veaux frisons, montbéliards ou croisés convenables. Les difficultés restent importantes dans les veaux légers ou maigreux. Dans les veaux allaitants, le commerce est assez régulier avec des tarifs qui se maintiennent à des niveaux très convenables dans les très bons limousins ou croisés montbéliards U de conformation. La vente est calme avec des tarifs sans changement dans les plus légers.

Ovins

Les abatteurs sont confrontés à un recul des commandes en raison de report de vente dans les magasins. Le commerce est très calme sur les marchés qui ont repris leurs activités.

Porcs

Les traditionnelles promotions de début d’année dans la grande distribution confirment le choix de faire de la viande de porc le principal produit d’appel pour faire revenir les Français dans les linéaires. L’équilibre reste assez favorable avec un marché toujours tiré par la Chine. Sur le Marché du porc breton, le tarif a repris quelques centimes depuis la fin d’année à 1,304 € du kilogramme.