Pour la viande bovine, la production restera stable, la baisse de la consommation dans les pays développés permettant de répondre à la demande des pays en développement, ce qui entraînera une hausse de 2 % des volumes échangés sur le marché mondial. Le Brésil affiche toujours sa vocation de grand pays producteur et exportateur de viande de bœuf. Toutefois, il est en passe de se voir ravir par l’Inde sa première place dans l’exportation de viande bovine. Mais si les tonnages globaux exportés sont comparables, exprimés en valeur, le Brésil conserve encore quelques bonnes longueurs d’avance.
L’Europe, marché mâture
Le représentant de la Commission de l’Union européenne, Jerzy Plewa, directeur général de l’Agriculture, a tracé les perspectives à moyen terme du marché européen de la viande.
Pour le bœuf, tous les indicateurs sont à la baisse : consommation, production et exportations. Seules les importations pourraient augmenter en raison d’une baisse plus rapide de la production comparée à la consommation.
Pour le secteur porcin, la consommation devrait rester stable en Europe mais la production devrait augmenter en raison de la demande de viande porcine sur le marché mondial, marché sur lequel l’Union européenne est active et bien placée. Pour ce secteur, les exportations devraient continuer à augmenter.
Pour le secteur de la volaille, la consommation au sein de l’Union européenne devrait encore progresser entraînant une croissance de la production pour répondre à ces nouveaux besoins internes, les importations et exportations restant stables.
Finalement, le marché européen est un marché mâture dont la dynamique, notamment pour le porc, vient de la demande mondiale.
Grand écart
Les questions de société telles que le bien-être animal, le développement durable, la capacité de l’élevage et plus généralement de l’agriculture à répondre aux besoins alimentaires de neuf milliards d’humains à l’horizon de 2050 ont été largement abordées.
Pour le bien-être animal comme pour le développement durable, il y a ceux qui en parlent, souvent des ONG internationales, et ceux qui, éleveurs, transporteurs, abatteurs, les pratiquent au quotidien et que l’on n’entend pas et que l’on n’écoute d’ailleurs pas sur le sujet, déploraient plusieurs congressistes. Pour eux, il serait intéressant de leur donner la parole pour qu’ils expliquent les problèmes concrets qui sont posés et les actions qu’ils conduisent pour répondre à ces demandes de la société.
Tous les intervenants ont affirmé que le secteur de la viande avait les capacités pour répondre à la demande supplémentaire de produits animaux. Cette demande supplémentaire d’ici à 2050 résultera autant de l’augmentation de la population mondiale que de l’arrivée dans la classe moyenne de rien moins que de trois milliards d’humains… La Chine en est une parfaite illustration avec l’émergence d’une classe moyenne aisée, voire très aisée, laquelle souhaite consommer plus de la viande et de produits animaux.
Omnivore, carnivore ou végétarien ?
Omnivore, carnivore ou végétarien ? A en croire les détracteurs de la viande et les végétariens, l’Homme mangerait trop de viande et de produits animaux. Or, la réalité est bien différente, ce que montrent les chiffres de l’apport des produits animaux dans la ration moyenne de l’Homme, chiffres présentés lors du Congrès mondial de la viande : 13 % des calories et 25 % des protéines sont apportées par les viandes. Conclusion : non, l’Homme n’est pas un carnivore strict, il est bien un omnivore dont la ration fait appel majoritairement aux produits végétaux qu’il associe harmonieusement aux produits animaux pour un régime équilibré. Et en tant qu’omnivore, il n’a pas à être un végétarien strict, encore moins un végétalien. L’équilibre, c’est bien son régime alimentaire actuel.