Cheval de trait comtois
En ordre de marche

L’Association nationale du cheval de trait comtois (ANCTC) s’est dotée d’une nouvelle équipe. Volontaire, elle entend poursuivre la promotion du comtois. Avec d’autant plus de pugnacité que les dossiers se complexifient et se multiplient.
131929--comtois.jpg
« Un navire n’est pas toujours simple à diriger, mais sans capitaine à bord, c’est encore plus compliqué ». Emmanuel Perrin, président de l’ANCTV (association nationale du cheval de trait comtois), introduisait par ces mots l’assemblée générale tenue à Montferrand-le-Château
le 9 février. Il est accompagné de quatre vice-présidents et d'un conseil d’administration. « Devant la complexité des dossiers, des changements survenant à tout moment, un homme seul ne peut rien ». Il s’est entouré d’une bonne équipe et de salariés réactifs pour réussir. Il se sent surtout soutenu par la base. « Sans vous les éleveurs, nous, les dirigeants, nous ne pouvons rien faire ».
Il y a du pain sur la planche et la situation n’est pas toute rose. « Les dossiers dépendants du ministère de l’Agriculture sont de plus en plus compliqués, avec des aides en constante baisse ». De quoi s’arracher les cheveux. Pour œuvrer au profit de la race comtoise, l’ANCTC veut se doter de moyens supplémentaires en augmentant la cotisation pour atteindre les 50 €, soit le même niveau que les éleveurs de bretons et de percherons. « Selon, notre calcul, l’augmentation s’élève à 7 centimes par jour, soit trois paquets de cigarettes par an ».
Tout n’est pourtant pas sombre. Beaucoup de régions ont pu obtenir la prime
pour race menacée.
Le ministère favorise plus des actions collectives qu’individuelles. Ainsi l’ANCTC se retourne vers la Sfet (société française des équidés de travail). « De plus en plus de dossiers passent et passeront par notre maison mère. Le seul bémol, c’est que le travail de nos salariées n’est pas toujours valorisé à sa juste valeur ».

Solidarité et passion


Par ailleurs, l’organisation des concours modèles et allures et utilisation se met en place. Une nouveauté est annoncée en 2016 : tous les concours devront avoir l’aval de l’ANR pour être inscrits au programme de la Sfet. Pour être un bon organisme de sélection, il faut aussi disposer de toutes les cartes et ne pas toujours être tributaire des autres. « Il est difficile de conduire le carrosse si on ne tient pas les guides ».
« Vous voyez, le voyage est encore long, mais dans un premier temps, nous allons nous efforcer de mieux communiquer ». Dans chaque secteur, dans chaque département, le comtois a des représentants. Le président invite chaque adhérent à diffuser toutes les informations en sa possession et faire remonter toutes les remarques du terrain. « Faire de la rétention d’information n’est jamais bon ».
Emmanuel Perrin lance un ultime message : « il faut nous fédérer dans la cohésion ». Ce n’est pas en créant chacun son association, son concours, que le comtois pourra avancer. « Certes, il peut y avoir des différends, voire des divergences ». Mais il est nécessaire que les acteurs se mettent autour d’une table, pour discuter et de dialoguer pour trouver la bonne solution.
« Soyons capable de mettre nos ego de côté, et mettons en avant l’intérêt de notre cheval, notre comtois ». Cela passera par la nouvelle Route Trait Comt’Est qui se déroulera fin août dans la Nièvre. « Une belle occasion pour montrer notre solidarité et notre passion pour notre comtois ».



Entre viande et puçage


« La viande en caissettes semble bien se développer dans toute la France », assure Emmanuel Perrin. Un autre débouché avec le Japon semble se mettre en place. L’identification reste un sujet important : le dossier ne semble pas évoluer dans le bon sens au niveau des tarifs. Si la pose de puce ne peut être un acte d’élevage, peut-être que chaque association nationale de race (ANR) pourra former ses propres identificateurs. C’est peut-être une des missions de la Sfet, d’autant que chaque ANR pourra devenir Organisme de sélection.