Crise céréalière
Chacun face à ses responsabilités !

Même les journaux d’information générale en font désormais état : les exploitations céréalières françaises sont nombreuses à faire face à de graves difficultés. Près de 30 % étaient déjà en revenu négatif avant impôt en 2014 et la proportion pour 2015 est estimée à 40 % compte tenu de l’accentuation de la chute des prix… Et 2016 pourrait n’être guère mieux au regard des indicateurs actuels des marchés. Une telle situation n’a pourtant rien d’étonnant au regard de la libéralisation quasi-totale de la politique céréalière voulue et consciencieusement mise en place depuis vingt-cinq ans par l’Union européenne, c’est-à-dire par les pays qui la constituent. Et cela, de négociations commerciales internationales en réformes de la Pac…
Rappeler ces responsabilités, c’est aussi donner la mesure du chemin à accomplir - mettre d’accord entre eux les 28 États membres de l’Union européenne, puis faire accepter le résultat obtenu aux autres pays de l’OMC - pour aboutir à une politique européenne qui apporte des réponses face aux aléas et à la volatilité.
En attendant, il est urgent que la France,- coresponsable de tous les choix passés de l’Europe - aide enfin ses exploitations céréalières à être les plus résistantes possibles aux chutes de prix. Au-delà des efforts que celles-ci doivent faire avec leurs partenaires au sein de la filière, notre pays doit leur faciliter l’accès aux meilleurs facteurs de production et à l’innovation. Il doit les remettre à égalité avec leurs homologues européennes dans l’attribution des soutiens de la Pac et il doit encore mieux tenir compte des aléas climatiques et économiques dans sa fiscalité et dans sa réglementation des assurances.
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