Pour accompagner les jeunes en difficulté
Un contrat innovant

Par le biais de l’association Passeport d’avenir, des jeunes de l’enseignement agricole vont être accompagnés pendant cinq ans dans le cadre d’un contrat à impact social qui vise à lutter contre le décrochage scolaire.
133640--2747_Decrochage_scolaire_bis.jpg
« Ce contrat à impact social est un contrat novateur, qui répond à des besoins sociaux non couverts sur le territoire », a salué Martine Pinville, secrétaire d’Etat au Commerce, en signant avec le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, un protocole d’engagement avec l’association Passeport d’Avenir, le 4 avril. Le dispositif prévoit d’accompagner sur cinq ans cent-trente élèves de l’enseignement agricole, de la 1ère au BTS, en mobilisant à leurs côtés des tuteurs issus de la société civile pour lutter contre le décrochage scolaire. Depuis une dizaine d’années, l’association Passeport d’avenir met en relation des tuteurs volontaires, venus du monde de l’entreprise avec des jeunes de milieux populaires qui, comparativement aux enfants de cadres, sont 37 % de moins à accéder aux études supérieures. Ce lien renforcé avec les entreprises permet en outre de favoriser l’insertion professionnelle, une fois le diplôme obtenu. « Cela fait longtemps qu’on veut aller toucher les jeunes du monde rural, ce contrat à impact social nous donne cette opportunité », se félicitait Benjamin Blavier, délégué général de l’association.


Importance du collectif


A l’origine de la démarche de Passeport d’avenir, un constat : les « étudiants heureux » sont ceux « qui ont réussi à s’émanciper grâce à l’école » avec la contribution d’un « passeur », quelqu’un qui les a accompagnés dans leur parcours, témoignet Benjamin Blavier. « La réussite est souvent un sport collectif », ajoute-t-il, évoquant l’importance de mobiliser un « collectif d’alliés », concept développé par le sociologue Fabien Truong, qui a notamment étudié le parcours des jeunes de banlieues et leurs difficultés à poursuivre des études longues.
L’enseignement agricole, qui met en avant l’expérimentation et le collectif, réunit toutes les conditions pour la réussite de ce contrat innovant. La mobilité sociale fait d’ailleurs partie des objectifs principaux de cet enseignement, a rappelé Stéphane Le Foll, qui voit dans le collectif un levier important pour « éviter les blocages sociaux et culturels » dans l’enseignement mais aussi, plus largement, dans la mise en place de nouvelles pratiques agricoles, comme dans le cadre des GIEE (Groupements d’intérêt économique et environnemental) créés par la loi d’Avenir. Financé à hauteur de 400.000 € par ministère, le dispositif entrera en vigueur dans une quinzaine d’établissements à la rentrée 2018, pour une durée de cinq ans, avec l’objectif de diffuser plus largement ensuite les bonnes pratiques issues de cette expérimentation.