Tendance commerciale semaine 18-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Toujours aucune manifestation des responsables politiques au regard de ce qui se passe dans les campagnes… La consommation de viande et la réduction de l’activité d’abattage sont pourtant une des préoccupations des éleveurs, qui continuent d’observer, impuissants, la chute des prix. Comment peut-on laisser tomber ainsi tout un pan de l’activité économique de ce pays ? Le choix stratégique de déverrouiller la production laitière a engendré une augmentation significative des volumes de viande, que ce soit de réformes laitières ou de jeunes bovins sur l’ensemble de l’Europe, avec des équilibres commerciaux qui ont été bouleversés. La montée en puissance de la production polonaise en est une illustration significative. Ce pays est devenu un concurrent féroce, notamment sur le marché italien. Dans ce scénario, les réformes laitières tirent leur épingle du jeu en étant le produit d’appel pour de nombreux ménages.
Sur les marchés, l’activité reste dépressive avec des acheteurs qui maintiennent la pression sur les prix face à un rapport de force inégalé et insupportable en défaveur des éleveurs. Ces derniers ne sont pas aidés par un printemps très tardif qui a amoindri les stocks de fourrage et qui provoque une moindre qualité de l’herbe dans les prairies. Les difficultés financières sont souvent au cœur des relations entre les éleveurs, leurs fournisseurs et les banques. L’accroissement des stocks sur pied engendre non seulement une augmentation des tonnages de viande, mais également une réduction de la qualité avec des animaux plus gras ou trop lourds pour convenir aux besoins du marché. Le commerce reste laborieux dans les bonnes vaches charolaises viandées où le souci principal est de faire partir des animaux finis qui continuent de prendre du poids et du gras. Le bétail écart qui ne rentre pas dans les standards de la distribution (âgés de plus de 10 ans, voire 8 ou 5 ans pour certaines enseignes) est fortement pénalisé. La dégradation des prix se poursuit dans le domaine des génisses ordinaires, des réformes allaitantes de choix secondaire ou de petit poids. Dans les réformes laitières, si l’offre tend à se restreindre avec la montée en puissance des travaux de printemps retardés jusqu’alors par une météo peu favorable. Les industriels gardent la maîtrise du prix en réduisant leurs activités pour cette semaine écourtée. Les stocks sont importants dans le "minerai" (Oh l’horrible mot…) destiné à la transformation avec plusieurs mois d’avance de production. La tendance est à la stabilisation des prix dans les vaches frisonnes et montbéliardes. En jeunes bovins, la situation reste catastrophique pour les engraisseurs avec des animaux qui ne partent plus, qui prennent du poids et du gras pour des coûts de production qui sont depuis longtemps en inadéquation avec les prix de vente. La baisse se poursuit dans l’ensemble des catégories d’animaux.
Bovins d’embouche et d’élevage
La dégradation permanente des cours de la viande entraîne un recul des cours, y compris pour les bonnes charolaises lourdes. Le tri est sévère dans le cheptel plus commun à repousser plus tardivement sur l’été. Les laitières et les races mixtes à finir à l’herbe se tassent également.
Broutards
L’activité de la semaine est concentrée sur trois jours et quelque peu perturbée par le férié de l’Ascension. La demande italienne est peu soutenue et le relais des pays du Maghreb n’est plus assuré dans les volumes depuis la baisse du prix du pétrole. La demande pour la repousse est limitée avec des craintes lors des sorties d’automne. Le commerce est baissier dans les mâles de moins de 350 kg. Les tarifs sont stables dans les plus lourds où les acheteurs préfèrent les premiers sujets d’herbe aux derniers de stabulation. Dans les femelles, les échanges sont calmes avec un maintien des prix dans les bonnes laitonnes charolaises destinées à l’Italie. La vente reste difficile pour celles expédiées sur l’Espagne.
Veaux d’élevage et d’engraissement
L’activité commerciale est assez régulière sur des marchés modestement approvisionnés en veaux laitiers. Les transactions sont fluides avec des tarifs qui restent fermes dans les veaux frisons ou montbéliards. En veaux de race à viande, les tarifs se tiennent dans les très bons croisés/montbéliards, mais le tri est plus sensible dans les allaitants d’entrée de gamme.
Ovins
Les ventes d’agneaux dans les magasins sont au point mort du fait d’une météo capricieuse et peu propice aux grillades. De leurs côtés, les disponibilités restent assez abondantes pour cette première semaine écourtée de mai, ce qui entraîne un commerce plus difficile avec une dégradation des cours notamment dans les agneaux de second choix. En brebis, la tendance est également baissière avec un léger déséquilibre offre/demande.
Porcs
Le retour du beau temps et un équilibre offre/demande plus favorable après le désengorgement du marché par le stockage privé et un marché export plus ferme vers les pays tiers entraînent une tendance positive sur la majorité des places européennes. Le prix progresse de +0,024 sur le Marche du porc breton à 1,142 € du kilogramme, même si cette dynamique est temporairement stoppée par le férié de l’Ascension…