Grandes cultures
Rien ne va plus !

La commission régionale Grandes cultures de la FRSEA s’est réunie début juin. Ses travaux ont été repris dans le cadre d’une motion par le bureau de la FRSEA Bourgogne Franche-Comté. En clair, la situation économique des exploitations de grandes cultures est, dans notre région, « particulièrement préoccupante ».
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« On ne peut pas continuer avec les aides les plus basses d’Europe », avertit la FRSEA Bourgogne Franche-Comté dans la foulée de son bureau du 6 juin. Le constat, il faut le dire, est lourd :
- une situation économique difficile depuis 2013 pour les exploitations de céréales et oléo-protéagineux en raison de la conjoncture, d’aléas climatiques successifs et d’une baisse marquée de leur soutien ;
- 50 % des exploitations productions végétales de notre région ont un revenu négatif depuis trois ans ;
- une situation de fragilité encore plus marquée pour les exploitations de productions végétales des zones à moindre potentiel dont les revenus, très dépendant des aides, sont à peine la moitié de la moyenne française des exploitations spécialisés alors que les charges d’exploitations agricoles sont identiques sur territoire national ;
- une forte volatilité des résultats par hectare… très dépendants des aides, pas toujours compensés par la productivité de travail ;
- des rendements qui ne progressent plus, contrairement aux autres zones céréalières de France ;
- des résultats très inférieurs à la moyenne des producteurs de grandes cultures ;
- une grande volatilité des revenus des exploitations de productions végétales qui n’a pas été prise en compte dans l’évolution des soutiens avec la Pac 2014-2020 ;
- une réforme de la Pac défavorable aux productions végétales de nos zones : des soutiens déjà inférieurs, les choix de convergence trop lents en France, le paiement redistributif aux 52 premiers hectares, un calcul du DPB vert basé sur les références historiques
« Les exploitations de productions végétales ne peuvent continuer de percevoir les aides parmi les plus basses d’Europe », met en garde la FRSEA, qui demande ainsi :
- un niveau de DPB plancher à 280 €/ha par quelque mesure que ce soit ;
- une remise en cause du prélèvement redistributif initialement prévu par le ministère pour tenir compte de la situation économique actuelle des exploitations en grandes cultures ;
- une MAEC accessible, suffisamment dotée financièrement par les fonds régionaux, pour les producteurs de grandes cultures en zones à faible potentiel ;
- la mise en place rapide d’un contrat de filière grandes cultures Bourgogne Franche-Comté pour dégager de nouvelles perspectives ;
- un travail de contractualisation entre les filières végétales et animales sur les produits Bourgogne Franche-Comté.
Il est clair qu’il y a urgence aussi du côté des producteurs de grandes cultures de nos régions intermédiaires.