L’Elan Chalon champion de France de basketball 2017

L’Elan Chalon champion de France de basketball 2017

« Ils sont plus de deux mille. Et je ne vois qu’eux deux » chantait Jacques Brel dans sa chanson Orly. Le 23 juin, dans l'arène sportive du Colisé en pleine ébulition, vers 22h30, ces paroles collaient à merveille à la situation. Entre un Dominique Juillot, sans aucun doute le plus grand président de sport qu’ai connu la cité de Niepce, et Axel Bouteille, jeune prodige du basketball français, fruit de la formation maison, ces deux héros étaient bien les symboles d’une victoire collectives, impensable au début du championnat de France de Basketball (LNB). Le club de basket de l'Elan chalon vient d'être sacré Champion de France 2017."Ici, ici, c'est Chalon !" ou encore "On est les champions", clament les milliers de supporters ! Un succès bâti patiemment. En deux décennies, Chalon s'est installé solidement dans l'élite des clubs français, après avoir décroché plusieurs finales de Coupe d’Europe et surtout le triplé en 2012 : champion de France, Semaine des As, Coupe de France. Seul club, en sport collectif, à opérer à plus haut niveau en Saône-et-Loire, l'Elan Chalon n'avait que le neuvième budget de Pro A cette année. Un nouvel exploit donc.

Veni vidi vici

Il y a un peu plus d’un quart de siècle, ils n’étaient pourtant qu’une poignée à soutenir une équipe qui n’évoluait alors qu’en Nationale 4. A tel point que l’on pourrait dire, en grossissant à peine le trait, que les joueurs connaissaient tous les spectateurs par leur prénom. La star de l’époque s’appelait Lonnie Camper. Il y avait, autour de lui, une bande de gars du coin pour qui l’amour du maillot n’était pas un vain mot. Petit à petit, à force de travail, le club a gravi les échelons un par un. L’accession en Pro B sera un révélateur pour une ville qui découvre les exigences du sport professionnel. Puis, il y a tout juste vingt ans, l’Elan touche à ce qu’il considère alors comme son Graal : la Pro A, le plus haut niveau en France en matière de basketball (LNB). Alors que bon nombre de supporters se seraient contentés de matchs de gala face aux cadors de l’époque, Pau, Limoges ou Villeurbanne, Dominique Juillot a poursuivi son travail de fourmi pour structurer le club et miser sur un centre de formation, reconnu internationalement aujourd'hui. Pour preuve avec les talents bruts qui se sont exportés dans les autres grandes ligues : Thabo Sefolosha (NBA), Nicolas Lang, Joffrey Lauvergne (NBA), Clint Capella (NBA), Jordan Aboudou ou encore Billy Yakuba Ouattara. Avec, dernier en date, Axel Bouteille.

No pain no gain

Après la période faste incarnée par Greg Beugnot, c’est au tour de Jean-Denys Choulet - l'entraineur bisontin - de prouver son talent de recruteur et de technicien, qui a un son sens inné des tactiques en attaque et rajoutant cette année, un bon état d'esprit d'entraide en défense, avec Fall (2 mètre 20) en pivot.

Deuxième de la saison régulière avec 27 succès en 34 matchs, l’Elan Chalon a longtemps avancé masqué. Peu de personnes croyaient en cette formation qui a pourtant livré quelques matchs spectaculaires tout au long du championnat. Loin d’être favoris, les "Hommes" de coach Choulet se sont facilement qualitié en finales du tournoi finale (Playoffs) entre les huit meilleurs équipes de saison régulière du championnat. Néanmoins, la finale semblait promise à Strasbourg entraîné par Vincent Collet, nationalement auréolé pour être le coach de l’équipe de France. Après un premier épisode – appellation officielle donnée par la Ligue Nationale de Basket (LNB) à la finale – où les Chalonnais ont explosé la formation alsacienne, l’Elan a subi un contrecoup à domicile lors du deuxième match. Le tournant aura lieu lors du match 3 avec un shoot au buzzer, de "King James" Jérémy Nzeulie (MVP des Finales) offrant une victoire inespérée à l’Elan, redonnant l'avantage du terrain. Malgré la victoire de la SIG dans le quatrième épisode, c’est au Colisée que la finale allait se jouer, sur quarante minutes. Avec un sixième homme sur le terrain en la personne d'un public encourageant son équipe comme jamais (114 dB) pour s'imposer dans ce match décisif. Au moment de la délivrance, la victoire lui revenait tout autant de droit. Un bonheur partagé étant toujours plus fort !