Récolte de colza en Bourgogne
De bons rendements malgré une météo capricieuse

Publié par Cédric Michelin
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La campagne 2013-2014 va demeurer parmi les bonnes années pour le colza sur la région, prédit le Cetiom. Si la fourchette des rendements est large et va de 20 à 54q/ha, une grande majorité de parcelle affiche des rendements supérieurs à 35q/ha malgré des conditions météorologiques délicates au moment de la récolte. Grâce notamment à de bonnes conditions d’implantation en début de campagne.
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Les alternances de pluies et de temps chauds ont facilité une bonne préparation de sol et la réalisation d’un bon lit de semences. Ces bonnes préparations sont observées même après les orges de printemps qui avaient été mises en place suite au problème de gel en février 2013 sur les cultures implantées à l’automne.
Des pluies orageuses de fin août ont permis une levée rapide et homogène sur l’ensemble de la région. Avec ces conditions climatiques poussantes, fin septembre 80% des parcelles ont au moins quatre feuilles. A noter une exception pour le nord de l’Yonne qui a eu des conditions sèches jusqu’au 15 septembre et dont la croissance automnale a été plus problématique.
Entre le 1er octobre et le 10 novembre, il est tombé 250 mm à Châtillon, 210 mm à Auxerre, 160 mm à Dijon et Nevers et 120 mm à Chalon-sur-Saône. Les pluies abondantes à l’automne ont génèré des inquiétudes dans les parcelles hydromorphes. Des phénomènes d’asphyxie racinaire sont observés. Excepté novembre ou les maximales sont en dessous des normales, les autres mois de cette fin d’année affichent une certaine douceur.
Au final à l’entrée de l’hiver la biomasse des colzas est correcte sans réelle exubérance (en moyenne 700 à 800 g/m²).

Pression sanitaire à l’automne modérée et maitrisée



Les limaces sont le principal problème à gérer à l’implantation. Leur forte activité va engendrer des re-semis de colzas. Elles vont être présentes jusqu’en novembre (sans incidence à cette période).
Si on observe les premières captures d’altises vers le 10 septembre, leur activité va rester faible, dans un contexte de forte croissance des colzas. Les premières captures de charançons du bourgeon terminal ont lieu vers le 20 septembre. Celles-ci ne vont guère progresser pendant trois semaines avant une généralisation du vol sur l’ensemble de la région et un pic des captures observé à la fin du mois d’octobre. Mais au final il n’y aura pas de dégâts (excepté sur des petits colzas).
Les premières larves de grosses altises sont observées le 15 octobre mais comme pour le charançon du bourgeon terminal, leur activité va rester faible (excepté quelques parcelles sur les plateaux de l’Yonne). Les pucerons verts vont être très discrets cet automne.
Au niveau maladie, il n’y a pas de signalement de mildiou. Les macules de phoma vont être observées régulièrement sur feuilles de début octobre à fin novembre. Avec les fortes précipitations, des cas de hernie sont régulièrement signalés dans les secteurs déjà connus pour la présence de ce pathogène.


Situation sanitaire saine jusqu’à la récolte



Janvier et surtout février sont pluvieux. Les températures restent extrêmement douces (+ 2 à + 5°C par rapport à la normale. L’absence d’hiver se traduit par :
- une reprise de végétation précoce : le 10 février, 85% des parcelles étaient à C1 ou au-delà ;
- pas de perte de feuille, la biomasse des colzas a même progressée (0,8 à 1kg de matière verte/m²) ;
- pas de destruction par le gel des crucifères adventices (sanves, ravenelles…).

Le vol du charançon de la tige est classique avec des premières captures vers le 18 février et un premier pic de vol une semaine plus tard. Un second pic de vol (plus important que le premier) est observé vers le 10 mars. Au final on aura peu de dégâts avec des interventions bien positionnées. Le fait marquant est la pression exercée par les méligèthes qui est exceptionnellement faible. Au maximum on note leur présence sur 20% des plantes et dans ces cas il y a entre 1,1 et 1,7 méligèthes par plante. Dès le mois de mars on observe les premières colonies de pucerons cendrés. Ceci est un signe annonciateur d’une forte pression car ils vont être très présents jusqu’à la maturité (exclusivement dans l’Yonne et la Nièvre).
Les charançons des siliques arrivent très tôt en végétation en début floraison. Leur présence en bordure mais également à l’intérieur des parcelles va occasionner quelques dégâts.
La floraison est elle aussi précoce (premières fleurs vers la mi-mars). Elle va être longue et durer 5 à 6 semaines. Les conditions climatiques vont être optimales pendant cette période à savoir un ensoleillement important et des températures pas très élevés. Les colzas vont rester sains, le sclerotinia étant peu présent et l’oïdium qui ne va jamais monter sur siliques. Au final il ne manque pas de siliques et elles sont très bien remplies. Le potentiel va être valorisé dans les secteurs qui vont être arrosé en fin de cycle.
Les conditions climatiques fin juin et début juillet vont perturber la récolte. On enregistre dans certains secteurs des pertes due à la grêle, mais également des coups de vent et de la verse. Enfin les pluies juste avant le 14 juillet vont entrainer des cas de germination sur pieds mais à un niveau beaucoup plus faible que sur céréales et dont l’impact devrait être peu important.


Un (très) bon niveau de rendement



Au final c’est une bonne année en colza qui s’achève avec des rendements se situant régulièrement dans une fourchette de 35 à 45 q/ha. Des records parcellaires ou de moyenne d’exploitation de 50q/ha et plus sont signalés.


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