Agriculture de BFC
Une voix à faire entendre

Chaque hiver, la FNSEA réalise une tournée régionale pour venir à la rencontre des responsables syndicaux des départements. Le 6 février, ses responsables faisaient halte en Bourgogne Franche-Comté, l’occasion de passer en revue les dossiers du moment.
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La FRSEA Bourgogne Franche-Comté accueillait le 6 février à Ruffey-lès-Beaune la tournée régionale de la FNSEA. Pour l’occasion, Daniel Prieur, éleveur dans le Doubs et secrétaire général adjoint de la FNSEA, et Robert Verger, viticulteur dans le Beaujolais et membre du bureau de la FNSEA, ont fait le tour des dossiers d’actualité et des travaux engagés dans les filières, les Zones défavorisées simples et tous les sujets liés à l’environnement. Ils ont aussi présenté le rapport d’orientation consacré, cette année, aux questions européennes et le projet agricole, proposé aux candidats à l’élection présidentielle.

Faire bouger les lignes


En ce qui concerne les filières, « le cap a été fixé lors des derniers congrès de Laval, de Saint-Etienne et de Biarritz : nous devons encourager la contractualisation, la segmentation, le développement de l’innovation et la réduction les charges, les filières ne sont pas restées inactives avec le projet "Cœur de gamme" porté par la FNB ou la "Charte des valeurs" mise en place par la FNPL », rappelait Daniel Prieur.
Pour autant et comme le rappelait Bernard Lacour, président de la FDSEA de Saône-et-Loire, « force est de constater que la chaîne de valeur, dans de nombreuses filières, s’est déplacée vers les transformateurs ou la grande distribution ». « Même avec les organisations de producteurs, nous savons que le syndicalisme aura encore du boulot pour défendre les intérêts des agriculteurs. On l’a vu avec la loi Sapin 2 où il a fallu se bagarrer pour mettre en avant la notion des coûts de production pour les industriels comme pour la coopération », faisait observer Daniel Prieur.

Un dossier prioritaire


« Le premier dossier stratégique, pour la région, reste encore et toujours la définition des nouvelles zones défavorisées simples », insistait Frédéric Perrot, président de la FRSEA. Sur le sujet, Théo Gning, chargée de mission à la FNSEA, repassait en revue le long historique de ce dossier avant d’insister sur les points stratégiques restant à négocier (lire à ce sujet l’encadré ci-dessous). Toutes les filières sont concernées et Jacques de Loisy, président de la commission Grandes cultures de la FRSEA, demandait que « les zones à faible potentiel ne soient pas oubliées dans la répartition des aides ». Quant Francis Letellier, vice-président de la FRSEA, il rappelait toutes les négociations déjà réalisées pour rattraper de très nombreuses communes initialement exclues. « Reste que le dossier est loin d’être bouclé et nous nous battrons jusqu’au bout pour défendre les zones spécifiques », insistait Thierry Chalmin, administrateur à la FNSEA, appuyé par Bernard Lacour qui rappelait que trente-neuf communes de Saône-et-Loire étaient encore, à ce stade, exclues du zonage, lequel ne peut rester en l’état.

Dossier environnement et Europe


« Les dernières négociations avec la Dreal montrent les difficultés à prendre en compte, les spécificités liées à la polyculture élevage » faisait état Sylvain Crucerey, président de la FDSEA de Haute-Saône. Robert Verger abordait la question des arrêtés phyto par rapport aux établissements sensibles ainsi que celle des chartes signées, ici ou là, comme cela est le cas en Saône-et-Loire et qui ont un seul but : renouer le dialogue sur le terrain et éviter les fractures et les oppositions frontales qui ne font pas avancer grand chose..
Robert Verger présentait aussi le rapport d’orientation du prochain congrès de la FNSEA sur les questions européennes. « Pour ce rapport, nous n’avons pas commencé par la cuisine avec la définition du montant des aides. Nous avons préféré, d’abord, nous mettre d’accord sur les grands enjeux et les objectifs à défendre pour notre agriculture. Nous devons maintenir une agriculture diverse et plurielle, sur tout le territoire, et créatrice d’emplois et de valeur ajoutée dans les filières. Il faut assurer la sécurité alimentaire en Europe et dans le monde et préserver la qualité du modèle alimentaire européen. Tout cela suppose de combler les insuffisances actuelles de la Pac ».
Dans cette perspective, il a bien entendu été question des élections présidentielles. Si tous les candidats aux prochaines élections présidentielles ne sont pas encore tous connus, les revendications sont en revanche déjà prêtes. La FNSEA a présenté ses" Treize mesures pour l’avenir" qui seront exposées aux candidats lors du prochain congrès, le 31 mars, à Brest.



Révision des zones défavorisées simples
Le travail se poursuit


Suite à la publication le 29 décembre dernier par le ministère de la dernière carte des nouvelles ZSCN, appelées à remplacer les ZDS dès la Pac 2018, la FDSEA de Saône-et-Loire a organisé deux réunions de travail :
- la première le 5 janvier avec le Conseil régional sur le secteur de Blanot dans le Côte mâconnaise. Cette réunion a permis de dégager une nouvelle piste pour tenter de récupérer les communes actuellement exclues de ce nouveau zonage sur cette petite région agricole (PRA), en couplant plusieurs critères : zonage Natura 2000 + PBS restreinte + STH > 20 % ;
- la seconde le 25 janvier avec les sous-préfets de Chalon-sur-Saône et de Louhans, le Conseil départemental et le Conseil régional, ainsi que les maires des communes concernées, sur le secteur de la Bresse chalonnaise. Les élus appuyent notre demande d’un reclassement en utilisant le critère PPRi, couplé à une STH > 20 %.
La FDSEA poursuit son travail avec l’administration dans l’optique de récupérer toutes les communes anciennement classées, en se basant sur la notion de contrainte "Herbe".
Le premier zonage ZSCN + ZSCS "herbagère" (STH > 30 %) sera prochainement transmis à la Commission européenne pour validation. « Nous avons jusqu’à l’automne 2017 pour transmettre un zonage définitif. La mobilisation de notre réseau ne doit pas fléchir pour récupérer les 39 communes précédemment classées et toujours exclues à l’heure actuelle du nouveau zonage », insiste Bernard Lacour.