Conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne

Réconcilier l’Homme et la nature

En 2016, 174 sites naturels couvrant 5.223 hectares étaient administrés par le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) de Bourgogne sur 123 communes.
Ses missions principales sont de protéger, de gérer et de faire découvrir les espaces naturels remarquables. Il protège ainsi les sites naturels de la région au moyen d’acquisitions foncières et de conventions de gestion. Il met en œuvre des études et des travaux de gestion des milieux à l’aide d’une équipe spécialisée, en partenariat avec les acteurs locaux. Par ailleurs, le CEN initie et/ou coordonne des programmes de préservation des milieux naturels (mares, pelouses) ou d’espèces à fort enjeu (espèces menacées de disparition ou faiblement représentées) sur l’ensemble du territoire. Il a, en outre, un rôle de sensibilisation du public à la protection de la nature et assume cette mission notamment par le biais de publications, de colloques et de visites guidées.

Plusieurs pôles

Pour le président Daniel Sirugue, « chaque nouveau site faisant l’objet d’une maîtrise foncière par le CEN (convention, bail, acquisition) est un moment important. C’est la garantie d’une action de préservation pérenne dans le temps et d’une progression dans la démarche globale de protection de la biodiversité. Ce moment devient une réussite dès lors où l’on finalise les contrats de collaborations locales avec les acteurs économiques locaux, dont les exploitants auxquels nous confions la gestion d’un grand nombre de nos sites ».
Association de loi 1901, le CEN compte vingt-cinq salariés. Ses compétences sont regroupées en pôles et services. Le pôle Gestion des sites se consacre à des opérations en régie ou en maîtrise d’œuvre et intègre la gestion des différentes réserves naturelles. Le pôle Territoires et réseaux déploie une compétence d’expertise et d’étude scientifique, réalisant et animant des documents d’objectifs dans le cadre de Natura 2000 et œuvrant pour la mise en place de programmes de préservation de milieux naturels ou d’espèces à fort enjeu avec ses partenaires. Le service Support associatif regroupe les missions d’éducation et de sensibilisation. Le CEN présente aussi un Conseil scientifique, composé de membres universitaires et de représentants socio-économiques, qui assurent une expertise scientifique notamment par la validation des documents de gestion des sites du CEN et du Plan d’actions quinquennal.

Rapprochement, pas fusion

En dehors du siège administratif basé à Fénay en Côte-d'Or à proximité immédiate de Dijon, des antennes sont réparties sur l’ensemble de la région à Pouilly-sur-Loire dans la Nièvre, à Avallon dans l'Yonne et La Truchère - Ratenelle en Saône-et-Loire. Ces antennes permettent la proximité de l’équipe avec les réserves et sites conservatoires. « Pour l’heure, les CEN de Bourgogne et de Franche-Comté ont initié un rapprochement visant à pointer des axes de travail communs. La question de la fusion n’est pas d’actualité ; nous préférons privilégier un travail de concertation cohérent en regard de la dimension de la nouvelle région », note Daniel Sirugue.

Découvrir La Truchère - Ratenelle

Au Sud-Est de Tournus, non loin de la confluence de la Saône et de la Seille, la Réserve naturelle de La Truchère - Ratenelle est un site majeur pour la conservation des plantes aquatiques et celles de système dunaire. C'est aussi un lieu remarquable pour les oiseaux tant migrateurs que nicheurs.
Milieu désertique et zones humides se côtoient à quelques mètres l’un de l’autre. Le visiteur passe des dunes de sable, milieu étonnant recouvert de mousses et de lichens, à une tourbière de cinq-six hectares ou encore à un troisième milieu, un étang dont le marais alentour prend la forme d’un labyrinthe végétal.
Les divers suivis ornithologiques mis en place dés les années 1970 ont confirmé l’intérêt du lieu reconnu comme un site entomologique majeur, abritant de nombreuses espèces. Certaines sont protégées comme le Cuivré des marais ou le Damier de la succise. C’est aussi une terre d’accueil des oiseaux migrateurs et nicheurs : Rousserolle effarvatte, Locustelle tachetée, Bruant des roseaux…
Côté flore, on observe des espèces protégées des sols pauvres et/ou tourbeux comme la Drosera à feuilles rondes et la Drosera intermédiaire, des espèces protégées des zones humides comme le Peucédan des marais en bordure d’étang ou l’Hottonie des marais dans les zones d’eau libre. Sur les dunes de sable, on remarque une petite graminée caractéristique des milieux pauvres et secs : la Canche blanchâtre.
Des visites du site seront programmées les 11 et 17 septembre ainsi que les 22, 24 et 28 octobre.