Les brèves du 8 août 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
-

Voici les brèves du 8 août 2023

Les brèves du 8 août 2023

Agrivoltaïsme : les grandes lignes du premier projet de décret d’encadrement

Dans le cadre de l’application de la loi AER (accélération des énergies renouvelables), la Direction générale de l’énergie et du climat (ministère de la Transition écologique) a dévoilé aux professionnels, le 30 juin, un projet de décret visant à encadrer le concept d'« agrivoltaïsme », auquel devra se conformer toute nouvelle installation photovoltaïque sur des terres agricoles exploitées. De sources syndicales, ce texte suscite notamment des débats autour de la notion d'« activité principale » des parcelles concernées. Une installation « agrivoltaïsme » doit maintenir une activité principale agricole, et pour ce faire, le texte propose que « le taux d’emprise au sol de l’installation agrivoltaïque […] n’excède pas 30 % sur parcelle pâturée et 45 % sur culture végétale récoltée », d’après la version du décret qu’Agra Presse a obtenue. Autre critère pour être qualifié d’agrivoltaïque, le rendement doit rester significatif sur la parcelle concernée. Pour ce faire, il ne doit pas être « inférieur de plus de 10 % au rendement par hectare observé sur la zone témoin ». Cette zone témoin représente « au moins 10 % de la surface agrivoltaïque installée ». Autre point central de la loi : les quatre types de services pouvant être rendus par les installations à l’agriculture, dont au moins un doit être apporté par une installation agrivoltaïque. Parmi ces services, l’amélioration du « potentiel et de l’impact agronomiques » est par exemple définie comme une « augmentation du rendement » ou « maintien voire réduction d’une baisse tendancielle » au niveau local.

Céréales d’été : vers des rendements moyens en maïs et tournesol, bons en soja (Agreste)

Dans une note parue le 4 août, le ministère de l’Agriculture présente les premières estimations de rendement pour les cultures d’été, avec des situations meilleures que l’année passée, marquée par la sécheresse, mais souvent moyennes, qui peinent dans certains cas à compenser les baisses de surfaces. Après la sécheresse de 2022, le rendement du maïs grain et semences rebondirait ainsi de 14,3 % sur un an, à 86,4 q/ha, pour atteindre un niveau équivalent à la moyenne quinquennale (+0,1 %). Même évolution pour le maïs fourrage qui atteindrait 120 q/ha, contre 106 q/ha l’an passé. Les productions de maïs grain/semences et fourrage progresseraient ainsi respectivement de 2,6 % (à 11,2 Mt) et 8,4 % (à 14,8 Mt) sur un an, mais reculeraient de 15,8 et 6,6 % par rapport aux cinq dernières années. En tournesol, le rendement attendu est franchement bon à 23,8 q/ha, en hausse de 15,2 % sur un an et de 6 % par rapport à la moyenne quinquennale. Avec 2 Mt, la récolte de tournesol serait la plus élevée depuis 2000. En soja, le rendement attendu (26,6 q/ha) est en forte hausse sur un an (+29,7), compensant la diminution des surfaces (-14,2 %).

Bio : la Rue de Varenne précise les critères d’éligibilité aux 60M€ d’aides d’urgence

Dans un communiqué le 7 août, le ministère de l’Agriculture a dévoilé les critères d’éligibilité à l’enveloppe de 60M€ d’aide à l’agriculture biologique, qui avait été annoncée le 17 mai. Peuvent en bénéficier les exploitants dont l’ensemble des productions et surfaces sont certifiées bio ou en conversion. Ils doivent accuser une perte d’EBE d’au moins 20 % et une dégradation de trésorerie d’au moins 20 % sur l’année 2022-2023, par rapport à la moyenne des exercices comptables de 2018 et 2019. « L’aide compensera jusqu’à 50 % de la perte d’EBE, et devra représenter un montant minimum de 1000 € » indique la Rue de Varenne, précisant qu’un « stabilisateur budgétaire » sera appliqué si l’enveloppe totale ne suffit pas à couvrir toutes les demandes. Le ministère précise aussi que « l’aide éventuellement reçue au titre du fonds d’urgence de 10 M€ » annoncée au Salon de l’agriculture « sera déduite du montant d’indemnisation finale au titre de l’aide ». Ce dispositif a reçu le feu vert de la Commission européenne le 3 août. Les producteurs pourront déposer leur demande au guichet de FranceAgriMer du 16 août au 20 septembre. Des détails concernant notamment les nouveaux installés et les exploitants relevant du régime d’imposition « micro-BA » seront publiés par FranceAgriMer le 10 août.

Bovins : les attaques de loups s’accélèrent et s’étendent géographiquement (Dreal)

En charge de la communication du plan national d’actions Loup, la Dreal (préfecture) de la région Aura a produit, en juin, une note que se sont procurés nos confrères de Réussir Bovins viande, qui met en avant une nouvelle progression des attaques de loups sur les bovins en 2022. Les services de l’État recensent 405 victimes, contre 274 l’année précédente (2021). Concentré majoritairement dans les départements alpins, le phénomène s’étend aussi géographiquement, avec 24 départements concernés, contre 13 l’année précédente. Les attaques de bovins progressent par exemple vers l’est en Lozère ou vers le nord dans le Doubs et le Jura. La part des bovins reste faible au regard des autres espèces prédatées (7 % des attaques, 3,3 % des victimes), mais elle est en progression constante depuis sept ans - les bovins ne représentaient que 2 % des attaques en 2016. Chez les bovins, chaque attaque fait par ailleurs deux fois moins de victimes en moyenne que sur caprins et ovins, ce qui « peut s’expliquer par la taille des animaux ou des troupeaux et par le fait que le loup est davantage sélectif (orienté vers les jeunes) ». La plupart des animaux ont moins de six mois (62,4 %) quand ils sont tués, et moins d’un an (67,3 %) quand ils sont seulement blessés.

Canne à sucre : vers un classement en « culture mineure » pour les pesticides

À l’issue du Comité interministériel des outre-mer (Ciom) le 18 juillet, Matignon a annoncé que la canne à sucre sera désormais considérée comme une « culture mineure » dans le cadre de l’encadrement des autorisations de mise sur le marché (AMM) des produits phytosanitaires. Ce classement « facilitera les demandes d’extension d’usage à la canne à sucre des produits phytosanitaires autorisés pour une culture majeure, comme le maïs, dans l’Hexagone », indique Arnaud Martrenchar, délégué interministériel à la transformation agricole des outre-mer à Agra presse. Ce changement sera opéré à l’occasion de la révision du catalogue national des usages phytopharmaceutiques, dont la publication était attendue « dans les prochaines semaines », expliquent les services de la Première ministre. La canne rejoindra par exemple le chanvre, le houblon ou le riz dans cette liste. En début d’année, les planteurs de canne ont obtenu la mise en place d’un nouveau type d’aide, en Guadeloupe, Martinique et Réunion, qui sera versée, non pas au tonnage, mais à la surface. Pour rappel, le prix de la canne livrée par les producteurs aux sucreries se compose de la part payée par l’industriel à laquelle s’ajoutent déjà des subventions dont « l’aide à la garantie de prix » (AGP), versée par l’État.

Pruneaux IGP : bonne production attendue en 2023, crainte concernant le Nutri-score

Après deux années marquées par le gel, la récolte de prune d’Ente devrait cette année atteindre 120 000 tonnes, ce qui permettrait la production de 40 000 tonnes de pruneaux IGP après séchage, rapporte le Bureau interprofessionnel du pruneau (BIP) contacté par Agra Presse. La production n’avait été que de 16 500 t en 2022 (17 000 t en 2021), ce qui avait amené les transformateurs a importé pour compenser (3000 t en 2021-2022, surtout du Chili). « Cette année, les conditions ont été plutôt favorables avec un niveau de pluie satisfaisant et surtout sans la forte chaleur de 2022 qui avait entraîné la chute de nombreux fruits » explique Gaétan Vergnes, secrétaire général du BIP. Les orages intervenus en juin dans le Nord Gers et plus récemment en Lot-et-Garonne ne devraient pas impacter les volumes. La majorité de la récolte interviendra autour du 15 août. Le BIP a pourtant une inquiétude : l’évolution du Nutri-Score pour fin 2023 : « Il pourrait être plus sévère sur les taux de sucre. Il y a un risque de voir passer le pruneau du niveau A au niveau C. Pourtant, il s’agit de fructose et de sorbitol, plutôt des sucres lents. Nous ne comprenons pas que le pruneau avec ses qualités nutritionnelles soit au niveau C alors que certains sodas light seraient en B », précise Gaétan Vergnes.

Fromages : un producteur Italien meurt écrasé sous des meules de Grana Padano

Un producteur italien de fromages est mort écrasé le 6 août au soir en Lombardie (nord) par des meules tombées d’une étagère ayant rompu, qui a provoqué par effet domino la chute de milliers de meules d’une quarantaine de kilos chacune, a appris l’AFP auprès des pompiers. « Nous avons dû déplacer les fromages et les étagères à la main. Il a fallu environ 12 heures pour retrouver » la victime lundi matin, a expliqué à l’AFP Antonio Dusi, un responsable des pompiers de la ville de Bergame, soulignant le caractère « complexe » de leur intervention. L’entrepôt, situé dans la petite ville de Romano di Lombardia au sud de Bergame, contenait au total 25.000 meules de fromages stockées sur des étagères de métal culminant à une dizaine de mètres. Des milliers d’entre elles sont donc tombées, tuant le propriétaire de l’entreprise, Giacomo Chiapparini, âgé de 74 ans, qui travaillait à l’intérieur de l’entrepôt. Selon le quotidien Il Corriere della Sera, la victime se trouvait seule dans l’entrepôt, destiné à accueillir les meules durant la période d’affinage et où il était venu contrôler un robot qui les retourne et les nettoie automatiquement. Le fromage produit par cette entreprise est le Grana Padano, qui ressemble au Parmesan et est très populaire dans la péninsule.

À nos abonnés : possible ralentissement des parutions en période estivale

En raison du ralentissement de l’actualité en période estivale, l’Agrafil et les Agra Lives pourront être diffusés à un rythme moins soutenu jusqu’à la fin du mois d’août. En vous remerciant de votre compréhension.