Climats de Bourgogne
Si la Romanée m’était Conti…
Publié par Cédric Michelin
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L’inscription des Climats de Bourgogne au patrimoine mondial donne un
argument de plus aux vignerons bourguignons pour vendre et valoriser
leurs vins. Ce classement vient se rajouter à la hiérarchie officielle
des vins de Bourgogne. Mais comment dès lors, bien le mettre en valeur
même si la parcelle n’est pas dans la zone classée des côtes de Beaune
et de Nuits. Démonstration avec l’emblématique Climat de la Romanée
Conti présentée par Aubert de Villaine à Vosne-Romanée.
« Vous êtes dans un des deux centres produisant les Grands vins rouges de Bourgogne avec Chambertin », débute-t-il en contemplant la côte de Vosne Romanée. Devant les journalistes locaux, nationaux et de la presse étrangère venus pour la Paulée des Climats, il ménage des temps de pause. Au départ de son nouveau cuvage, situé dans l’ancien pressoir de l’abbaye de Saint-Vivant de Vergy, il propose d’aller au sommet de La Tâche. Pour une lecture de paysage, lui demande une journaliste. Humble, il répond qu’il n’est pas assez savant pour des descriptions qui nécessitent d’être expert en sciences géologiques et archéologiques. Arrivé en haut, il débute : « La Tâche est un grand Cru qui prend de haut en bas du village. Après, il s’agit de 1er Cru, et encore après, d’appellation village qui ont des terres plus profondes mais font aussi de très bons vins ». Au dessus, il s’agit des Champs Perdrix, en AOC village, car il est handicapé par peu de terre en raison de l’érosion. Il encadre ainsi la zone de piedmont des Grands Crus : « la base du coteau où se trouve les meilleurs crus ».
Il se lance alors dans l’explication géologique : « cette côte est le produit d’éboulements géologiques puissants qui a vu le soulèvement des Alpes, l’affaissement de la plaine contre la partie dure du Morvan. Une sorte de rift, presque une falaise, avec de grandes et petites failles qui au cours des siècles – avec l’érosion – a permis de produire cette côte et ses différences de sols ».
Immédiatement, il enchaine avec le « génie de l’homme a compris cette hétérogénéité et a su s’y adapter ». Il rappelle alors les difficultés à faire murir des vins en zone septentrionale. « Avec des côtes exposés à l’Est, les plus grands vins sont dans les limites » climatiques sous entend-il mais n’employant pas le terme. « Ici, le Pinot noir fait des vins d’une grande finesse ». Coupant le discours sur la hiérarchie des vins de Bourgogne, impatients, les journalistes lui demandent une définition de "Climat". « C’est complexe », lâche-t-il, un peu mystérieusement. Et reprend par l’histoire du Climat "Romanée Conti". « Le prince de Conti, grand adversaire de Madame de Pompadour, cousin de Louis XV, a acheté cette parcelle de Romanée. Il la gardait pour sa consommation personnelle. En 1793, elle fut vendue comme bien national et a gardé le nom de Romanée de Conti. Ainsi chaque climat a son histoire ». Leur nom est lié généralement à la pierre, à la vigne… « Une richesse de noms extraordinaires ». Et de préciser que les premières mentions du mot Climat remontent à 1247.
La conversation part sur les vignes. « Il faut imaginer que la vigne alors n’avait pas du tout cet aspect là. Avant, les vignes étaient provignées – courber un sarment dans le sol pour le faire repartir - et pouvaient avoir 300 à 400 ans. Après le phyloxera qui a fait mourir toutes ces vignes, les pieds ont été remplacé par des plants en rang constitués d’un porte greffe d’origine américaine et d’un greffon pris sur l’ancienne vigne ». Et de conclure : « il faut faire au final des vins qui expriment l’identité du Climat. On se doit donc de travailler le plus finement possible. La Romanée Conti est en bio depuis plus de 35 ans et en biodynamie depuis une dizaine d’année. La chimie gène la vie naturelle. Mais le principal n’est pas d’être en bio, c’est de travailler en finesse. La Conti n’est travaillé qu’au cheval. Une autre raison est que c’est beau, un vrai mariage entre la vigne et le cheval ». Finalement, les Climats sont des histoires de terroirs...
Il se lance alors dans l’explication géologique : « cette côte est le produit d’éboulements géologiques puissants qui a vu le soulèvement des Alpes, l’affaissement de la plaine contre la partie dure du Morvan. Une sorte de rift, presque une falaise, avec de grandes et petites failles qui au cours des siècles – avec l’érosion – a permis de produire cette côte et ses différences de sols ».
Immédiatement, il enchaine avec le « génie de l’homme a compris cette hétérogénéité et a su s’y adapter ». Il rappelle alors les difficultés à faire murir des vins en zone septentrionale. « Avec des côtes exposés à l’Est, les plus grands vins sont dans les limites » climatiques sous entend-il mais n’employant pas le terme. « Ici, le Pinot noir fait des vins d’une grande finesse ». Coupant le discours sur la hiérarchie des vins de Bourgogne, impatients, les journalistes lui demandent une définition de "Climat". « C’est complexe », lâche-t-il, un peu mystérieusement. Et reprend par l’histoire du Climat "Romanée Conti". « Le prince de Conti, grand adversaire de Madame de Pompadour, cousin de Louis XV, a acheté cette parcelle de Romanée. Il la gardait pour sa consommation personnelle. En 1793, elle fut vendue comme bien national et a gardé le nom de Romanée de Conti. Ainsi chaque climat a son histoire ». Leur nom est lié généralement à la pierre, à la vigne… « Une richesse de noms extraordinaires ». Et de préciser que les premières mentions du mot Climat remontent à 1247.
La conversation part sur les vignes. « Il faut imaginer que la vigne alors n’avait pas du tout cet aspect là. Avant, les vignes étaient provignées – courber un sarment dans le sol pour le faire repartir - et pouvaient avoir 300 à 400 ans. Après le phyloxera qui a fait mourir toutes ces vignes, les pieds ont été remplacé par des plants en rang constitués d’un porte greffe d’origine américaine et d’un greffon pris sur l’ancienne vigne ». Et de conclure : « il faut faire au final des vins qui expriment l’identité du Climat. On se doit donc de travailler le plus finement possible. La Romanée Conti est en bio depuis plus de 35 ans et en biodynamie depuis une dizaine d’année. La chimie gène la vie naturelle. Mais le principal n’est pas d’être en bio, c’est de travailler en finesse. La Conti n’est travaillé qu’au cheval. Une autre raison est que c’est beau, un vrai mariage entre la vigne et le cheval ». Finalement, les Climats sont des histoires de terroirs...
