Tendance commerciale semaine 40
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Les années se suivent et se ressemblent. La dégradation des prix de ces dernières semaines a remis les pendules à zéro avec des tarifs pratiqués en juin. Dans le même temps, les prix à la consommation ont subi la hausse de l’été consentie par certains distributeurs. Ce différentiel de traitement exaspère des éleveurs qui ne savent plus quel levier activer pour retrouver des prix plus convenables. Le marché français est englué par les retards de sortie des jeunes bovins face à une demande export très segmentée. De nombreux morceaux restent sur le marché intérieur et prennent la place des femelles.
D’autre part, la modification rapide des modes de consommation de viande n’a manifestement pas été anticipée par la filière et pose la question de l’équilibre entre les races à viande et laitières alors que 50 % de la consommation de viande bovine se fait désormais sous forme de viande hachée. Si cette tendance perdure et s’amplifie, les animaux des races à viande de milieu de gamme auront de plus en plus de mal à trouver leur place…
Le climat économique reste peu favorable à la consommation (tous produits confondus) avec une demande pour le début du mois fort peu dynamique. De son côté, l’offre reste régulière avec des éleveurs qui ont de gros besoins de trésorerie. Le commerce est calme avec des tarifs stables dans les animaux destinés au Label rouge Charolais terroir. La tendance est à la stabilisation des prix dans les génisses et jeunes vaches limousines ou charolaises lourdes et de qualité bouchère. Dans les réformes allaitantes de choix secondaire, si les vaches viandées réussissent à résister à la baisse, les industriels maintiennent la pression avec une gamme de prix qui tend à s'élargir par le bas pour les vaches de moyenne conformation, âgées ou en manque de finition. Dans les laitières, les industriels couvrent aisément leurs besoins et maintiennent la pression sur les prix. La demande en viande hachée fraiche est soutenue, mais largement couverte par des vaches en manque de finition et les prix des taureaux continuent de chuter. Dans le domaine du congelé, les entreprises ont sur les bras les stocks constitués de cet été.
En jeunes bovins, le marché reste sous tension avec toujours des stocks importants en ferme. Le retour de la FCO ne va pas faciliter le dégagement du marché à l’export en vif et les clients dans la viande sont rares. La tendance reste baissière dans l’ensemble des catégories et si le marché doit se réguler par la baisse attendue des sorties du second semestre (moins de mise en place), cela risque de prendre quelques semaines, voire des mois…

Bovins d’embouche et d’élevage

L’activité reste sérieusement perturbée dans les zones réglementées avec des besoins limités pour des animaux qui ne peuvent sortir de leurs zonages. La reprise d’activité sur certains marchés fait que l’offre est souvent supérieure aux besoins, ce qui entraîne un tassement des cours et des retours en ferme dans la moyenne marchandise

Broutards
Les bateaux prévus pour la Turquie partent, mais uniquement avec des animaux issus de la Zone indemne. Tous les broutards du bassin allaitant touché par la FCO restent bloqués et commencent à être vaccinés. Pour reprendre la commercialisation, il faudra attendre 21 jours pour le rappel auquel s’ajoutera le délai de surveillance, lequel fait l’objet de discussion avec nos partenaires importateurs. Les échanges sont donc bloqués pour au moins un mois avec le risque de voire de gros volumes sur la fin de l’année, alors que la situation paraissait très sereine il y a encore quelques semaines… Et cela ne manquera d’engendrer un surcoût pour les éleveurs…

Veaux d’élevage et d’engraissement
La dégradation des cours des veaux frisons de la semaine passée a ramené les prix sur les mêmes bases que l’an passé. Ils devraient maintenant se stabiliser pour plusieurs semaines vu la faiblesse des tarifs pratiqués. La situation est très compliquée dans la Zone règlementée qui ne peut plus prétendre aux marchés exports. Les tarifs se sont effondrés de 50 à 100 € sur le marché de Bourg-en-Bresse, que se soit dans les montbéliards ou les très bons croisés/montbéliards. La dégradation des prix se poursuit dans les croisés laitiers ou blanc bleu de moyenne conformation qui subissent une forte pression des intégrateurs.

Ovins

Même si les besoins des abatteurs sont plus réduits face à une consommation peu soutenue, les tarifs se stabilisent face aux disponibilités amoindries du fait de l’importante sortie d’agneaux à l’occasion de la fête de l’Aïd-El-Kebir. Le zonage FCO complique l’allotement et le ramassage des agneaux. La pression de l’import reste mesurée et n’influe pas sur les prix. Les tarifs des agneaux sont relativement stables sur les marchés. En brebis, la demande est réservée, mais la réduction de l’offre permet une reconduction des cours.

Porcs
A 1,327 € du kilogramme sur le Marché du porc breton, la baisse est assez sévère (-0,050 € en une semaine). Cette tendance baissière reflète l’orientation de tous les marchés européens. Les retards d’enlèvement se multiplient, signe que la viande française n’est pas assez compétitive face aux importations, pour assurer de la fluidité dans les élevages. Et la recherche du moins-disant fera de nombreux dégâts chez les producteurs…