In Vivo
Des mesures face à la crise

Publié par Cédric Michelin
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C'est en ces périodes de crises à la fois profonde et aigüe que l'esprit coopératif doit souffler et aider les adhérents à passer au mieux des caps difficiles. A l'occasion de sa première réunion régionale qui s'est tenue à Dijon, Philippe Mangin a détaillé les principales mesures de soutien envisagées par le Conseil d'administration de l'Union de coopératives destinées à aider aux coopératives adhérentes et aux coopérateurs de base.
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La situation est exceptionnelle et la présence de Philippe Mangin pour cette première étape dijonnaise des réunions régionales du groupe In Vivo, en souligne encore un peu plus le caractère de gravité. Tout est dit en quelques mots, la contre-performance de collecte céréalière française se situe « au niveau des années 60 ». Avec une accumulation de difficultés qui touche tous les grands secteurs de production, dont la moindre n'est certes pas l'effondrement des prix. Le constat est d'autant plus amer que la collecte mondiale est au beau fixe.
Face à la gravité de la situation le conseil d'administration de In Vivo a donc décidé la mise en œuvre de dispositions exceptionnelles, dont la plus importante pour les coopératives adhérentes est certainement la possibilité d'annuler partiellement la livraison des quantités engagées contractuellement auprès de InVivo Trading. Autre souplesse demandée au ministre de l'agriculture et de l'Economie et des Finances : un aménagement conjoncturel de la LME (Loi de Modernisation de l’économie) concernant les achats d'intrants pour la campagne 2016-2017. Cette disposition permettra aux fournisseurs et aux coopératives d'adapter leurs conditions commerciales en fonction des problématiques spécifiques de chaque région. Par l'intermédiaire du pôle partenaire agro-fourniture, le groupe In Vivo va demander une participation exceptionnelle aux fournisseurs via la création d'un compte conjoncturel, dont les montants collectés seront entièrement reversés aux agriculteurs par le biais de leur coopérative. Enfin, le groupe créée une centrale d'achat de masse (Galaxy) de produits phytosanitaires post-brevet (phyto génériques) : « une seule négociation et un seul prix sur l'ensemble de la France ».

L'international porte le groupe



Alors que Philippe Mangin s'interroge « sur l'efficacité de la gestion agricole française et l'efficacité de la Pac », Thierry Blandinières, son directeur général relève que c'est « la croissance durable et la bonne santé du groupe qui permet de mieux aborder cette année » et d'en encaisser le coup. De même, « c'est le déploiement à l'international qui construit le résultat du groupe, ce qui confirme le succès de la stratégie de développement international initiée il y a deux ans ».
Un coup d'accélérateur est donc donné à toutes les stratégies d'innovation qui permettront d'améliorer structurellement la situation actuelle. « L'export doit ainsi devenir un axe stratégique à part entière et pas seulement un élément de dégagement du marché français ». Et cette stratégie reposera en partie sur un développement numérique sans précédent. In Vivo entend ainsi développer à l'horizon 2020 un réseau de 1.000 fermes connectées pilotes, des fermes de références qui devraient montrer que « la technologie et le digital en particulier sont de formidables leviers pour permettre aux agriculteurs de produire plus et mieux ». Un premier échantillon concernerait 350 fermes. Une « base de référence en recherche et développement pour un projet à long terme ».

De l’éleveur au consommateur



Autre création récemment inauguré "We'nov", centre mondial de l'innovation pour la nutrition et la santé animale, où l'on retrouve toutes les parties prenantes à cette problématique, de l'éleveur au consommateur. Courant 2017, In Vivo prévoit de créer deux autres centres dédiés à l'innovation autour de l'univers agro-digital et de l'agriculture de précision. Ainsi que le renforcement de l'offre de bio-solutions.


In Vivo Wine et Frais d'Ici, doucement mais sûrement...



Lancé il y a un an, In Vivo Wine rassemble des partenaires autour d'un cahier des charges assurant la commercialisation de produits spécifiques et bien identifiés sur un cœur de gamme se situant aux alentours de 10 €/col. 21 caves ou unions ont finalisé leur adhésion à ce projet qui compte également 80 partenaires fournisseurs. Val d'Orbieu et Evoc ont été suivies par Agamy, regroupement de trois coopératives du Beaujolais et des vignobles environnants, par la cave de Rocca Maura dans le Rhône, GICB dans le Roussillon, la Bastide dans le Sud-Ouest, Univitis à Bordeaux et pas moins de douze caves coopératives du Languedoc. Pour Thierry Blandinières, là encore le projet s'inscrit dans le long terme et il n'est pas question de précipiter les choses « nous ne somme pas la variable d'ajustement » des problèmes de commercialisation internes.
Enfin, le concept Frais d'ici poursuit son développement avec un projet de 200 magasins directement accolés aux Gam'Vert existant.