OS Mouton charollais
Du pain sur la planche !

Forte de ses 145 adhérents perpétuant l’élevage d’une race à la qualité bouchère plébiscitée, l’OS Mouton charollais ne chôme pas. Après avoir relancé l’export d’agnelles depuis deux ans, les promoteurs de la race sont aujourd’hui contraints de mettre aux normes leurs installations de Palinges. Sur le plan de la génétique, les sélectionneurs de moutons charollais sont encouragés à donner davantage de place aux index.
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L’organisme de sélection (OS) Mouton charollais a tenu son assemblée générale le 15 mai à Charolles. Présidée par Pascal Chaponneau, l’OS compte 145 adhérents pour 8.500 brebis inscrites dans une trentaine de départements. Si les effectifs se maintiennent à l’échelle nationale, une érosion du nombre de troupes inscrites est toutefois à déplorer en Saône-et-Loire, la Bourgogne comptant, à elle seule, plus de la moitié des effectifs.
Le mouton charollais a pourtant retrouvé un contexte commercial plus favorable à l’export. 500 agnelles expédiées en Bulgarie en 2012, suivies de 1.200 en 2013 : l’exportation de génétique ovine charollaise est bel et bien repartie. Cette année, deux nouveaux contrats ont été signés avec la Bulgarie ; le premier portant sur 500 agnelles et 15 béliers et le second 250 agnelles auxquelles s'ajoutent 30 mâles. Une centaine d’agnelles devraient également rejoindre la Hongrie. D’autres opportunités commerciales se font jour en Irlande, pays que l’OS est allé démarcher cet hiver. Idem avec l’Italie où un client s’apprêterait à implanter la race. L’exportation d’un millier d’agnelles par an permet de valoriser la génétique produite dans les élevages sélectionneurs. Il y quelques années, faute de débouchés, ces agnelles reproductrices potentielles partaient à l’abattoir. C’est une bouffée d’oxygène salutaire pour les éleveurs de moutons charollais.

Mise aux normes de la station de Palinges


L’export de génétique est vital pour la race et ses éleveurs, mais pour pouvoir continuer à exporter, l’OS va devoir agrandir ses installations de Palinges. En effet, pour conserver son agrément export, l’organisme de sélection se voit contraint de mettre aux normes les bâtiments de la station raciale. Le projet consisterait à agrandir les installations, de sorte à séparer la partie station d’évaluation de la partie export. La transformation comprendrait la création d’une aire de lavage, d’une fosse de récupération des jus… Le montant de ces travaux s’élèverait à environ 100.000 €. Une somme que l’OS ne pourra pas investir sans un coup de pouce extérieur, expliquait devant les élus, Pascal Chaponneau.

Faire monter le taux d’élevages connectés


Un autre dossier d’importance pour le mouton charollais touche l’indexation des animaux. Jusqu’alors, ils étaient indexés au moyen de notes positives (+5) ou négatives (-3) selon qu’ils étaient améliorateurs ou non sur tel ou tel critère génétique (lait, prolificité…). Désormais, les moutons seront indexés comme les bovins, c’est-à-dire en référence à une base 100. Autrement dit, les animaux améliorateurs sur un critère auront une note supérieure à 100, tandis que les "détériorateurs" seront indexés en dessous de 100.
Autre changement majeur : partant du constat que seuls 15 % des élevages de moutons charollais seraient génétiquement connectés entre eux, l’OS se doit désormais de faire progresser ce taux. Pour y parvenir, les éleveurs ont à leur disposition l’insémination artificielle, l’achat d’agnelles chez un éleveur sélectionneur connecté ou encore l’achat d’un bélier en station en commun avec au moins un éleveur connecté. « Nous avons tout intérêt à nous connecter davantage, car c’est un plus sur le marché de la génétique et la connexion fiabilise les notes d’indexation », explique Pascal Chaponneau.

Un grand chef ambassadeur de la race


Au-delà des aspects strictement génétiques, l’OS s’implique également dans la promotion de la viande d’agneaux de race charollaise. Membre de l’Institut charolais, elle vient également de s’attacher les services du chef cuisinier Philippe Dumoux, membre de l’Académie culinaire de France et bien connu pour ses démonstrations et formations sur la viande dans le cadre de l’Institut charolais. Nommé ambassadeur de la race, le chef accompagnera le mouton charollais lors de chacune de ses sorties promotionnelles : Salon de l’agriculture, concours national de Palinges, Sommet de l’élevage...


Stations d’évaluation
Deux ventes aux enchères : 25 juin à Nouhant (23) et 1er août à Palinges

Jusqu’alors, tous les agneaux charollais évalués dans les trois stations de la race se retrouvaient à Palinges pour une vente aux enchères unique lors du concours national début août. Or ceux de la station d’évaluation de Nouhant (23), nés au début du mois de janvier, terminaient leur évaluation fin juin et devaient attendre un mois avant d’être présentés à la vente. C’est ce qui a conduit l’OS à instaurer une autre vente pour les agneaux précoces. Cette vente aux enchères aura lieu le mercredi 25 juin prochain à 15 heures à Nouhant dans la Creuse. La vente aux enchères de Palinges demeure dans le cadre du concours national. Elle réunira les agneaux évalués dans les stations de Palinges et Créancey (21) et se tiendra le vendredi 1er aout, jour du concours national.