Nutrition – Santé humaine
L’indispensable rôle des protéines animales

Publié par Cédric Michelin
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Le monde scientifique prédit un déficit important de protéines (toutes sources confondues) dans la consommation humaine à l’horizon 2050. Nommé « laurier du prix d’excellence » de la recherche agronomique 2016 de l’Inra, Daniel Tomé livre son témoignage sur la question : d’après lui, les productions carnées conservent un rôle majeur dans l’équilibre alimentaire.
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« Est-ce qu’il est possible de supprimer les productions animales d’un régime alimentaire ? La réponse est non », explique Daniel Tomé, nouveau « laurier d’excellence de la recherche agronomique 2016 » de l’Inra à l’occasion d’une conférence de presse tenue le mardi 13 décembre. Les besoins de l’Homme requièrent 9 acides aminés indispensables. Les protéines animales en sont très riches. Les protéines végétales nettement moins. Si l’un de ces acides aminés indispensables se trouve en déficit dans l’organisme, il se provoque chez l’homme « un malaise métabolique » qui bloque tout son processus de transformation et d’utilisation des aliments. La démographie mondiale en forte croissance (+ 9 milliards d’individus d’ici 2050) amène à repenser l’approvisionnement protéique dans la consommation humaine. Un déficit de protéines, toutes sources confondues, est d’ores et déjà anticipée par la communauté scientifique, risquant d’entrainer des conséquences pour le moins catastrophiques.

L’élevage : un secteur controversé mais essentiel



« On n’aurait pas ce problème d’impact environnemental en élevage, ça aurait été réglé », remarque Daniel Tomé. La recommandation mondiale fixe à 0,83 grammes de protéines par kilo de poids corporel et par jour. Les solutions alternatives pour atteindre cet objectif ne sont pas si évidentes à trouver. « Le lait est une source très intéressante de protéine. Un litre apporte plus de 30 grammes de protéines. Or un homme de 70 kilos requiert un apport protéique global de 50-60 g par jour », précise le scientifique. Les produits issus des élevages sont composés d’éléments essentiels tels que la vitamine B12, le fer, le zinc ou le calcium en très grande quantité. La culture des légumineuses incarne la grande alternative à cette production ancestrale. Une culture elle aussi ancienne qui tente aujourd’hui bon an mal an de s'imposer. « Elles comprennent entre 18 et 30 % de protéines pour 100 g », développe Daniel Tomé. Une amélioration génétique, selon lui, devrait être à prévoir afin de rehausser encore davantage leur taux en protéines.