Foire économique d’Autun
Une très belle image du métier

Pour la quatrième édition de la foire économique d’Autun, les agriculteurs de l’arrondissement ont mis le paquet ! Par leur présence continue durant les quatre jours, ils ont su donner une magnifique image du métier. Un secteur économique à part entière, mais avec ce petit plus de fraternité que d’autres pourraient lui envier.
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De jeudi à dimanche derniers se tenait la quatrième édition de la foire économique d’Autun. Quatre jours d’affaires et de festivité durant lesquels les visiteurs ont pu constater la remarquable montée en puissance opérée par cette manifestation. Davantage d’exposants, de chapiteaux, de métiers, d’animation… Hausse de la fréquentation, avec une affluence record le dimanche. Heureux de ce succès, les organisateurs d’Evénéco et de LR Communicability n’ont pas chômé, arpentant en tous sens quatre jours durant les allées de la foire. S’il est toujours difficile de contenter tout le monde dans un tel barnum, ils ont une fois de plus eu le mérite d’ériger dans la région autunoise un évènement qui tient la route. Une manifestation qui montre un Autunois-Morvan sous un autre jour : vivant, moderne, créatif… Et cela fait du bien !

Des espaces agricoles très fréquentés


C’est grâce à cet esprit iconoclaste que l’agriculture a toujours eu sa juste place dans ce salon de l’économie locale. Et cette année, on ne pouvait pas manquer cette agriculture tant elle était omniprésente à la foire. Judicieusement placés dans des chapiteaux à proximité du Parc des expo L’Eduen, les espaces agricoles ont été très visités. Si les ventes ont été hétérogènes selon les produits, crise économique oblige, des contacts ont eu lieu et les stands regardés. Des animations comme les démonstrations du chef Eric Meunier, restaurateur à La Chapelle-sous-Uchon ou quelques intermèdes musicaux ou ludiques contribuaient à la bonne ambiance.
Autre belle réussite de la partie agricole : la miniferme. Cochons de Reclesnes, agneaux de Dracy-Saint-Loup, juments de La Chapelle-sous-Uchon, charolais et poneys de Saint-Forgeot, montbéliards d’Auxy, animaux de basse-cour de La Comelle : les éleveurs de l’Autunois avaient rassemblé une belle diversité d’espèces avec de beaux spécimens, traduisant tant la technicité de l’agriculture de la région que sa richesse. Clin d’œil à Jean-François Mercier, retraité clunisois actif, ancien salarié de la chambre d'Agriculture de Saône-et-Loire, qui a choyé les animaux durant les quatre jours. Clin d’œil aussi à Rémy Bonnabé qui n’a pas quitté ses magnifiques juments Auxoises du week-end, ce qui a permis d’instaurer de sympathiques échanges avec le public tout heureux de questionner l’éleveur.
La promotion de l’agriculture s’est aussi déroulée de belle manière avec le dîner du vendredi soir. Près de deux cents personnes sont venues partager l’entrecôte choisie avec soin par la Société d’agriculture de l’arrondissement. Une pièce de bœuf d’un menu de gourmet concocté par le chef cuisinier de La Rose des Vents de Saint-Symphorien-de-Marmagne. Un moment de convivialité fort sympathique.

Rencontre avec Laurence Ferrari


La promotion de l’agriculture se poursuivait le samedi après-midi avec la venue de la journaliste Laurence Ferrari, invitée d’honneur de cette foire. Un moment fort pour les agriculteurs des neuf USC de la FDSEA de l’arrondissement qui avaient studieusement préparé cette rencontre. S’ils ont du se plier au protocole inhérent à l’accueil d’une célébrité - autographes, pauses photos auprès des animaux… -, ils ont tout de même vu la journaliste leur consacrer une bonne heure de temps, ce qui est beaucoup pour une vedette de l’univers médiatique !
Le point d’orgue de la rencontre s’est produit autour d’une table ronde. Face à Laurence Ferrari, le jeune Simon Lepage est venu témoigner « du dynamisme du métier » à travers son installation hors cadre familial à Dracy-Saint-Loup. Un témoignage très enthousiasmant de cet éleveur avouant réaliser son rêve, mais qui n’occultait pas la charge de travail, les contraintes administratives et des cours fluctuants… A son tour, Fabrice Voillot, éleveur et jeune maire de Charbonnat, faisait part de la réalité de la vie en milieu rural avec l’éloignement de toute commodité, la désertification des services,… Un tissu rural fragilisé au sein duquel la présence agricole demeure une chance avec ses exploitations familiales à dimension humaine. Sans oublier le rôle paysager de l’élevage dans un secteur aussi touristique que l’Autunois-Morvan. Propos confortés par Serge Briet, éleveur à Cuzy, lui-même élu communal, lequel attirait aussi l’attention sur le bénévolat des élus ruraux. De son côté, Michel Joly, éleveur à Monthelon, faisait valoir la complète modernité du métier et le caractère passionnant de l’élevage. Avec Simon Meirhaeghe, éleveur à Sully, il rappelait l’enjeu du renouvellement des générations avec la perspective de nombreux départs en retraite sans repreneur : le métier a besoin de nouvelles têtes. « Par votre rayonnement médiatique, nous vous demandons de faire la promotion de notre beau métier », concluaient en quelque sorte les éleveurs de l’Autunois.

Omniprésents


Si à l’issue de cette rencontre intimiste, les agriculteurs regrettaient de ne pas avoir eu plus de temps pour échanger davantage avec la journaliste, cette opération préparée par les cantons n’aura pas été vaine. Face à l’un des plus éminents vecteur d’information du grand public, les cinq éleveurs ont donné une image très valorisante de leur métier. Des agriculteurs très aboutis dans leur réflexion, optimistes et entrepreneurs dans l’âme, impliqués dans leurs communes ou le collectif, lucides sur le monde qui les entoure. C’est cette image que le monde agricole a voulu donner dans cette foire. En mettant à l’honneur des agriculteurs de tous les cantons, de toutes les productions. Des acteurs économiques incontournables. Des femmes et des hommes qui ont aussi ce talent de la solidarité ; cette aptitude à se mobiliser. Durant quatre jours, les agriculteurs de l’Autunois-Morvan ont littéralement occupé l’espace de cette foire. Et c’est là la grande leçon de cette quatrième édition.