Randonnée à Vérosvres
Culture et histoire en marche

Nous étions une soixantaine à prendre le départ au bourg sous un beau soleil. Direction, le château du Terreau. Ce château est situé au bas de la colline sur laquelle s'élève le bourg de Vérosvres. Sa construction remonte au XIIIe siècle. Remanié a plusieurs reprises, il a conservé de son architecture primitive –qui était celle d'un château fort– quelques parties, notamment deux tours et ses profonds fossés. Il fut pillé en juin 1570 par les troupes de Coligny pendant les guerres de religion, il possède un beau parc à la "française".
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La randonnée se poursuivait le long du "Grand bois", avec un passage aux "Quatre chemins" à la limite de Beaubery. Quelques kilomètres plus loin, nous traversons le hameau de Montot et arrivons au lieu-dit "Bois du Moulin" ou "Moulin des Pierres" (sur les cartes IGN). L'endroit est saisissant par sa beauté et son isolement. Nous sommes là aux confins des communes de Vérosvres, de Beaubery, d’Ozolles et de Montmelard. Ce lieu est chargé d'histoire et de mémoire.
Au printemps 1943, les résistants du maquis de Beaubery (bataillon du Charollais) y établirent un centre d'entraînement pour les nouveaux maquisards venus d'un peu partout. Il y avait là un bon camouflage naturel pour ne pas être repéré par les avions d'observation allemands. Cette implantation fut grandement facilitée par une famille du lieu, la famille Sivignon. Nous avons eu l'honneur et le plaisir d'être reçus sur le site par Jean Sivignon, membre de cette famille. Les explications et anecdotes de Jean furent passionnantes autant qu’émouvantes. Par exemple, cette cache d'armes et munitions planquées dans un moulin tout proche –qui n'existe plus aujourd'hui– et où seul un enfant de petite taille pouvait accéder. Jean qui en 1943 avait dix ans était chargé de cette mission. On venait parfois le chercher en pleine nuit quand il y avait une opération urgente à effectuer.
Notre randonnée se poursuivait vers le hameau des Pierres où nous empruntons un chemin très pentu pour accéder au prieuré de Drompvent dont il ne reste qu'une partie de la chapelle. Sa construction remonte au XIe siècle, il dépendait de l'abbaye de Lancharre et fut transféré en 1626 à Chalon.
Puis vient la dernière étape de la matinée : cap retour sur Vérosvres ! Les kilomètres et l'appétit commencent à se faire sentir, heureusement plus de grosses côtes à gravir. Nous descendons sur le hameau des Ducs, puis Les Sertines - ou Essertines - et arrivons à la salle communale où nous attend un fin et copieux repas préparé par le gendre de notre président Paul Billonnet. De nombreux anciens nous ont rejoints à table, pour le plus grand bonheur de tous.
Après cette pause bien méritée, nous prenons le chemin des Jeanots pour nous rendre à la maison natale de sainte Marguerite-Marie Alacoque où nous sommes reçus par Sœur Bernadette, l'une des trois religieuses qui tiennent la maison. Marguerite Alacoque est née le 22 juillet 1647 (elle s'attribuera elle même le deuxième prénom de Marie plus tard à la suite d'un vœu). Elle est la cinquième d'une fratrie de sept. Son père était notaire et "garde notes" du bailliage de Charolles, il décède alors que Marguerite n'avait que 9 ans. Sa mère la met en pension chez les Clarisses à Charolles. Elle rentre à Vérosvres quelques années et rejoint en 1671 à Paray-le-Monial le couvent des Visitandines. C'est en 1675 qu'elle a la Grande Révélation du "Sacré-Cœur". Elle sera canonisée en mai 1920 par le pape Benoit XV avec une autre Française : Jeanne d'Arc. On peut dire que Vérosvres est à l'origine de la notoriété de Paray-le-Monial et de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre où la sainte a sa chapelle et sa statue. En visitant cette maison, nous jouxtons le lycée privé agricole qui a depuis cessé définitivement son activité. C'est donc sur cette dernière visite que se termine notre randonnée de Vérosvres.