FCO en Saône-et-Loire
Préparer les sorties d’automne

Un comité national FCO s’est tenu le 20 juin. Le GDS 71 en présente ici les principaux points. En clair, c’est maintenant que les éleveurs doivent préparer leurs départs d’automne (broutards, vaches de réforme…).
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Au 20 juin, 282 foyers de FCO sérotype 8 étaient recensés, dont les trois quarts ont été détectés à l’occasion de tests aux mouvements. Sur 570 suspicions cliniques, seules 13 ont été confirmés comme foyer. La séroprévalence bovine globale est de 10 à 20 %, avec un maximum de 30 % dans le cœur de zone, ce qui signifie une circulation virale encore faible, avec peu de cas clinique observés.
Quant aux vaccins, il est à noter qu’il n’y a plus de pénurie actuellement. Les éleveurs peuvent donc commander directement les doses dont ils ont besoin auprès de leur vétérinaire sanitaire, l’étape de vérification de l’adéquation entre les demandes enregistrées par le GDS et l’état des stocks n’est plus nécessaire. A noter que le vaccin Mérial sera à terme remplacé par le vaccin CZV avec pour conséquence le rallongement du délai post vaccination pour la sortie des animaux de ZR (cf. ci-dessous).

Attention à bien anticiper les délais de vaccination pour la sortie de zone réglementée et pour l’export !
- 10 jours après la deuxième injection de Mérial ;
- 33 jours après l’unique injection de Calier
- 31 jours après la deuxième injection de CZV (et 20 jours pour les ovins)

Ainsi, avec le vaccin CZV, il faudra donc commencer à vacciner en août pour un départ en novembre.
Pour rappel, la vaccination pour les échanges doit être réalisée par le vétérinaire sanitaire de l’élevage pour être certifiée :
- le vaccin est actuellement gratuit pour les éleveurs (prise en charge par l’Etat) ;
- la réalisation de la vaccination par les vétérinaires (acte vaccinal, vacations et déplacements) est facturée aux éleveurs selon un tarif libéral.

Rappels des conditions d’échange
Etant en période d’activité vectorielle, les conditions d’échange actuelles sont les suivantes.
 En France
- les animaux destinés à l’élevage peuvent circuler librement au sein de la Zone réglementée.
- les animaux issus de Zone indemne peuvent entrer librement en Zone réglementée.
- Mouvement de la Zone réglementée à la zone indemne, deux solutions sont envisageables :
o départ 10 jours après la 2e injection de primo-vaccination ;
OU
o chez le vendeur : animal désinsectisé pendant 14 jours puis dépistage PCR négatif ;
o chez l’acheteur : animal désinsectisé à l’arrivée, confiné pendant 14 jours, puis dépistage PCR négatif.
 En Italie
Le protocole bilatéral est toujours en vigueur.
Les mouvements de bovins et d’ovins en provenance des zones réglementées françaises sont autorisés si les animaux sont vaccinés contre le S8 selon le protocole suivant :

Insérer ici le tableau

Les mouvements de bovins et ovins de moins de 90 jours en provenance des zones réglementées françaises sont autorisés si les animaux sont nés de mères vaccinées contre le sérotype 8.
 En Espagne
La clause largement utilisée pour les échanges vers l’Espagne est celle de la désinsectisation suivie d’une PCR 14 jours après (55.000 animaux sont partis sous ce régime). La PCR sur les jeunes animaux ne sera plus prise en charge par l’Etat après le 30 juin 2016.
La clause d’échanges d’animaux issus de cheptel (et de mère) vacciné semble encore peu utilisée pour le moment. Les cheptels entièrement vaccinés sont renseignées dans SIGAL en tant que "cheptel vacciné" par la DDPP sur notification du vétérinaire sanitaire. Une extraction nationale hebdomadaire est réalisée, permettant la certification aux échanges.
 En Algérie
Deux possibilités :
- Animaux vaccinés (2 injections) et PCR négative 35 jours après la 2e injection ; en cas de PCR positive, seul l’animal positif ne peut pas partir ;
- Animaux non vaccinés : les bovins sont placés en quarantaine certifiée par le vétérinaire sanitaire, désinsectisés et PCR négative 14 jours après la désinsectisation. En cas de PCR positive, le lot entier risque d’être bloqué selon le résultat de l’enquête menée par la DDPP.
Pour les autres pays ou toutes informations complémentaires, contacter le service Export de la DDPP 71 par téléphone au 03.85.22.57.00.




Et la Turquie ?


Le débat technique est épuisé, il s’agit désormais d’une décision politique de la part des seules autorités turques. L’OIE a en effet confirmé par courrier officiel à la Turquie que les animaux vaccinés ne représentaient pas de risque.
En cas de déblocage politique, ce sera très certainement le protocole vaccinal qui devrait être retenu. Reste que le déblocage relève de tout autre chose… et la question des immigrés est au cœur des discussions…






Quelles stratégies pour la suite ?


La FCO sérotype 8 est-elle durablement installée en France ? c4est la question que l’Anses a posée au Groupe d’expertise collective d’urgence (GECU). Son avis…
L’actuelle épizootie de FCO est bien une résurgence (même souche qu’en 2008 et aucune notification ailleurs dans le monde). Le virus aura probablement circulé à bas bruit dans les troupeaux de ruminants domestiques.
La diffusion de la maladie est inéluctable, en l’absence de vaccination massive, du fait de la diffusion en tâche d’huile des culicoïdes.
Pour éradiquer la maladie, il faudrait trois campagnes de vaccination avec un taux minimal de couverture de 75 %, suivie d’une surveillance fiable.
Alors, quelles sont les stratégies envisageables ?
La DGAl présente trois scénarii :
- statut quo avec évolution irrémédiable de la ZI en ZR et l’arrêt en 2017 d’achat des vaccins par l’Etat ;
- éradication par vaccination obligatoire avec prise en charge du vaccin par Etat et de l’acte vaccinal par les éleveurs ;
- vaccination défensive en bordure de ZI et aux frontières pour protéger nos voisins.
Le CNOPSAV sera consulté sur cette question, mais la tendance semble pencher en du scénario 1, celui du statut quo. La DGAl confirme l’intérêt d’une approche européenne globale avec une lutte collective contre les sérotypes pathogènes de FCO, et une approche du "vivre avec" pour les sérotypes peu ou pas pathogènes, ce qui est la position arrêtée par GDS France.