Concours d’Autun
Coup dur…

Avec environ un tiers d’animaux de moins que l’année dernière, le concours d’Autun a durement pâti de la mauvaise conjoncture 2015. L’examen de cette baisse de fréquentation montre que c’est bien la crise économique sévissant en élevage qui en est la principale cause.
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Le concours de reproducteurs charolais d’Autun s’est tenu vendredi et samedi derniers. Comme le craignaient les organisateurs, le rendez-vous a rudement souffert de la morosité ambiante. Avec seulement 140 animaux engagés, soit au bas mot une soixantaine de bêtes de moins que l’an dernier, auxquels il faut retrancher les défections de dernière minute… Sous l’immense parc des expositions L’Eduen, la baisse d’effectif sautait aux yeux. Un niveau de fréquentation sans commune mesure avec les 300 bovins que drainait Autun en 2005 et 2006, et cela malgré la vétusté de l’ancien bâtiment… Depuis huit ans qu’il se tient à L’Eduen et dont il doit supporter la lourde charge, le concours d’Autun n’est parvenu à atteindre 300 animaux qu’en 2009. Une dure réalité qui reflète bien toute la difficulté de l’élevage depuis plus d’une décennie, confronté à une succession incroyable d’aléas sanitaires, météorologiques et économiques…

Le frein est économique


Avec à peine une dizaine d’animaux adultes pour environ 125 veaux mâles, le détail de l’effectif montre clairement que le frein est essentiellement économique, comme le pointaient les membres de la Société d’agriculture. Les éleveurs sélectionneurs ne présentent que les jeunes reproducteurs qu’ils sont susceptibles de vendre et font l’impasse sur les animaux adultes ou femelles, trop coûteux en entretien et en préparation… Ces mêmes éleveurs restreignent aussi leurs sorties et, en temps de crise, plus question d’enchaîner trois concours d’affilée : c’est trop de frais…
Si le coup est dur, on pourra se consoler en constatant qu’Autun n’est pas le seul concours à souffrir. Alors que la FCO a eu raison du national veaux et du concours de Cournon, le concours d’Avallon a, lui aussi, été annulé. Dans la Loire, le concours de Roanne a perdu lui aussi environ un tiers de son effectif habituel pour finir avec seulement 150 bovins... Quant au concours de Gueugnon, s’il a pu limiter la casse, il lui manquait tout de même un bon quart de ses animaux.

Mévente


Ce contexte déprimant n’avait pas vraiment de quoi attirer les foules. Malgré le découragement de leurs confrères, un certain nombre d’exposants ont tenu à amener quelques-uns des meilleurs veaux de la saison. D’où un plateau certes un peu restreint, mais toujours très relevé avec de solides concurrents en provenance du Morvan saône-et-loirien, côte-d’orien, nivernais, mais aussi du cœur du Charollais…
Si la génétique était bien là, les éleveurs sélectionneurs se désolaient du peu de vente enregistrées depuis le début de la saison. Une mévente inquiétante qui frappe toutes les maisons, connues ou moins connues… Alors que le commerce des broutards venait de reprendre après sept semaines de blocage lié à la FCO, les premiers échos des cours pratiqués confirmaient ce qui était à prévoir. De 2,87 € du kilo vif début septembre, les prix sont tombés à 2,44 € la semaine passée soit une chute de 0,43 €… Une dure loi du commerce qui ne risque pas de relancer le marché du reproducteur, déplorait-on.

Rendez-vous en 2016 !


Pressés de tourner la page d’une édition gâchée par cette triste conjoncture, les membres de la Société d’agriculture d’Autun se projetaient déjà à l’année prochaine où le concours de reproducteurs charolais se tiendra en même temps que la Foire économique d’Autun. Pour cette grande première, le rendez-vous sera avancé aux 24 et 25 septembre 2016. Un projet ambitieux que la Société d’agriculture prépare d’ores et déjà avec beaucoup d’enthousiasme. Un défi aussi, car « la réussite de ce grand évènement est dans le camp des éleveurs », confiait l’un des sociétaires. En clair : le prochain concours d’Autun organisé dans le cadre de la Foire économique sera un grand test pour les éleveurs de l’Autunois-Morvan… Nul doute qu’ils sauront le réussir.


Extrait du palmarès


Mâles adultes
Grand prix d’honneur, prix d’honneur sénior et prix de synthèse : Gracieux, copropriété Gaec du Grand Monetois, Ecuisses, et Gaec Comeau, Saint-Eusèbe.
Prix d’honneur junior : Jaquard, Gaec Martin Gilles et fils, Luzy (58).
Femelles adultes
Grand prix d’honneur et prix d’honneur senior : Datcha, Gaec Pluchaud Paul et Julien, Saint-Vincent-Bragny.
Prix d’honneur junior : Jérémie, Guy Perrin, Saint-Léger-de-Fougeret (58).
Prix de synthèse : Elise, EARL Guenot Nicolas, Aligny-en-Morvan (58).
Veaux mâles
Prix d’honneur : 1er Léopoldo, Patrick Rizet, Vaux-en-Pré ; 2e Lutèce, EARL Bolâtre Jean-Louis, Liernais (21) ; 3e Lieutenant, EARL Pacaut Jean-Marc, Laizy.
Prix d’ensemble moins de 140 vaches : 1er Patrick Rizet, Vaux-en-Pré ; 2e Gaec du Grand Monetois, Ecuisses ; 3e Gilles Trinquet, Moulins-Engilbert (58).
Prix d’ensemble plus de 140 vaches : 1er EARL Pacaut Jean-Marc, Laizy ; 2e Gaec des Châtaigniers, Le Breuil ; 3e Gaec Lally, Saint-Léger-du-Bois.
Challenge viande : 1er Louis XIV, Guy Perrin, Saint-Léger-de-Fougeret (58) ; 2e Louis XIV, élevage Brunel, Issy-l’Evêque ; 3e Luigi, Gaec Terreau Jean-Marc et Valérie, Saint-Pantaléon.
Prix de l’Ajec : Lesardo, Jean-Rémi Jeannin, Saint-Léger-du-Bois.
Prix de synthèse : Jacquart, EARL Lamarre Benoît, Reclesne.
Veaux femelles
Prix d’honneur : Lourdes, élevage Brunel, Issy-l’Evêque.
Prix d’ensemble : Denis Brochot, Curgy.