Polyculture élevage
19 % des laitiers et 23% des céréaliers « dans le rouge »

Publié par Cédric Michelin
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Le 27 novembre à Saint-Germain-du-Bois, le CERFrance 71 présentait les résultats de son étude annuelle, Fermoscopie, et faisait un zoom en particulier sur les productions lait et céréales. Le contexte est dur pour chacun des deux secteurs et encore plus pour les polyculteurs-laitiers.
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De l’agence de Chatenoy-le-Royal, Emilie Gauthier rappelait que la ferme Saône-et-Loire voit ses performances économiques toujours « en baisse depuis trois ans ». Le revenu global 2015 est « encore à la peine » avec toujours des difficultés financières sur la majorité des exploitations.
Mais la grande disparité des productions du département fait que les problèmes se déplacent. Si la viticulture « tire son épingle du jeu » depuis deux ans, c’est exactement l’inverse pour les céréaliers et ce, depuis trois ans.
En 2014, les céréaliers ont même fini « bon dernier », avec un revenu négatif en moyenne de -5.600 € de revenus/UTAF/an. La moitié des cultivateurs sont en négatifs. Les laitiers se situent eux autour de +19.000 € par unité de travail et par an. Reste que sur cinq ou sur dix ans, le classement, lui, ne change pas beaucoup avec les éleveurs en viande « qui repassent en dernier, avec + 15.000 €/UTAF/an ».
Les revenus ne sont pas le seul critère pour déterminer de la bonne ou de la mauvaise santé d’une exploitation. Le taux d’endettement aussi reflète un peu plus la fragilité d’une exploitation. En céréales, ce taux atteint un sombre « record » laissant craindre que les chefs d’exploitations ne soient pas en mesure de faire face à leurs engagements financiers « car la rentabilité n’est pas au rendez-vous et fait qu’ils s’endettent encore plus ». Résultat, les risques financiers explosent : 19 % des laitiers et 23 % des céréaliers sont dans le rouge. Pour ces derniers et pour les polyculteurs-éleveurs, « vous êtes dans le dur depuis trois ans avec des niveaux de charges toujours hauts. Il va falloir trouver comment s’adapter sauf que, le yoyo des cours est plus difficile à gérer que des prix bas ou moyens tout le temps, comme en viandes », analysait Bruno Laurent, conseiller CERFrance au Creusot. Jean-Yves Morice ne conseillait qu'une seule possibilité pour s'en sortir en lait dans nos zones intermédiaires : « saturer, saturer, saturer vos outils de production », avant tout autre investissement. En céréales, le recours au Cuma ou à des assolements en commun sont à privilégier.